Les difficultés économiques frappent de plus en plus aux portes des entreprises maliennes. Beaucoup d’entre elles sont au bord de la faillite.
Des entreprises mettent la clé sous le paillasson. Des emplois se perdent. Les difficultés économiques gagnent du terrain. C’est le triste constat du citoyen lambda à défaut de statistiques fiables sur le nombre d’entreprises fermées ou en cessation de paiement ou encore du nombre d’emplois perdus ces derniers temps dans notre pays.
Au Mali, l’économie est essentiellement basée sur le commerce et les mines. Les services de l’assiette (impôts, douane, domaine) tirent l’entièreté de leurs recettes de ces sous-secteurs. Or rien ou presque ne va dans ces domaines actuellement. Du fait de la crise économique, plusieurs sociétés exerçant dans l’import l’expert ont fermé boutique ou réduit leurs activités au strict minimum. Ces mêmes sociétés ayant juridiquement déclaré faillite, ont finalement mis plus de la moitié de leurs personnels au chômage technique pour motifs économiques.
La faillite
Une grande entreprise connue dans la tierce détention depuis plus de 30 ans connaît un triste sort de nos jours. Celui de la faillite. Il y a un peu moins de deux mois, l’entreprise en question a déflaté ses travailleurs dont certains y avaient passé la moitié de leur vie. Selon son PDG, le sort de son entreprise est lié à celles des sociétés importatrices de denrées alimentaires (céréales) et autres biens de consommation. Quand il y a moins d’importation à cause de la crise économique endurée par ces mêmes sociétés auprès des banques de la place, il est constant que ses propres activités en ressentent le coup.
Le même marasme est vécu dans le secteur minier, principal pourvoyeur de bouffée d’oxygène à notre économie. Plusieurs de ces multinationales exploitantes d’or et d’autres minerais ont quitté notre pays pour des raisons sécuritaires et autres.
Ces exploitants miniers ont en même temps tourné le dos à leurs employés et partenaires locaux. Le chômage frappe de plein fouet ce domaine. Il y a juste quelques jours, un grand sous-traitant malien, l’un des plus gros employeurs, investisseurs et leaders dans son domaine, a mis à la porte certains de ses travailleurs dont des proches. A cause de la diminution de ses activités sur le terrain, l’entrepreneur malien a préféré se séparer de beaucoup de ses chauffeurs, conducteurs d’engins lourds et autres agents en leur payant rubis sur ongle tous leurs droits.
En dépit de la situation économique tendue, ces entreprises se soumettent régulièrement à leurs obligations fiscales. A défaut, ce sont les pénalités qui pleuvent. D’où leur motivation à déclarer faillite et à compresser le maximum de personnels pour ne pas rouler à perte ou ployer sous le poids des impôts, taxes ou autres charges fixes.
Ces fermetures de sociétés privées doublées de chômage de leurs agents ne sont pas non plus sans conséquences pour le climat social déjà grevé par la crise économique ambiante.
Abdrahamane Dicko
Mali Tribune