
L’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a annoncé le rappel de ses ambassadeurs en Algérie suite à l’abattage d’un drone malien.
Cet incident, survenu il y a une semaine, a été qualifié d' »irresponsable » et de violation du droit international par l’AES.
Le Premier ministre malien, Abdoulaye Maiga, a contesté les allégations algériennes selon lesquelles le drone aurait pénétré l’espace aérien algérien, affirmant que l’incident démontre un soutien présumé de l’Algérie au terrorisme. En réponse, le Mali a convoqué l’ambassadeur algérien et décidé de se retirer d’un partenariat militaire régional de quinze ans.
Ces événements se produisent dans un climat de tensions croissantes entre l’Algérie et ses voisins du Sud. Depuis leur prise de pouvoir, les juntes militaires des pays de l’AES ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour former leur propre alliance en septembre dernier, cherchant à légitimer leurs gouvernements militaires malgré les sanctions internationales.
Rida Lyammouri, du Centre politique pour le nouveau Sud, estime peu probable une escalade militaire, mais anticipe une intensification des tensions diplomatiques. L’Algérie, acteur clé dans la médiation des conflits au Mali, a vu ses relations avec le pays se détériorer depuis les coups d’État militaires de 2020 et 2021.
Parallèlement, le choix du Mali de s’appuyer sur des partenaires tels que la Russie et d’acquérir des drones turcs souligne une réorientation de ses alliances, contrastant avec la position de l’Algérie qui surveille étroitement la situation le long de sa frontière sud. Les vidéos diffusées par des groupes rebelles montrent les restes du drone, fabriqué par la société turque Baykar, renforçant ainsi les soupçons et exacerbé la méfiance entre les deux pays.
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Source : africanews