Le Parlement des enfants et le Comité de pilotage de Save The Children, dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de la jeune Fille, ont formulé des messages forts à l’endroit des autorités, des ONG et des OSC. Cela, pour la sauvegarde des droits des jeunes filles susceptibles de garantir leur plein épanouissement. C’était le jeudi 14 octobre 2021, à la direction de la Cité des Enfants du Mali.
Il s’agissait pour le Parlement des Enfants du Mali et son partenaire Save The Children, dans le cadre de la célébration de l’édition 2021 de la Journée internationale de la jeune Fille, de parler de la situation des jeunes filles et des défis liés à l’éducation, au mariage d’enfants et des messages de sensibilisation.
Selon le président du Parlement des Enfants, Nouhoum Chérif Haïdara. Cette journée offre l’occasion de faire entendre la voix des filles et de se mobiliser pour leurs droits partout dans le monde. Cette année, a-t-il ajouté, l’Union africaine tient depuis le 15 octobre dernier, son Sommet sur la Fille à Niamey au Niger. « Les filles africaines en général et malienne en particulier, continuent de faire face à de nombreuses discriminations, à cause de leur sexe et/ou de leur origine. Ces discriminations se sont accentuées avec la pandémie de la Covid-19 », a reconnu le président du Parlement des Enfants.
Sur la situation relative au mariage d’enfants, Mariam Keïta, membre du Parlement des Enfants dira que la pratique est profondément liée à l’inégalité de genre, à la pauvreté, mais aussi à certaines traditions sociales néfastes. Pour elle, le mariage d’enfants affecte négativement la santé des filles, mais aussi et surtout leur éducation, leur bien-être psychosocial et par conséquent, le potentiel de développement du pays.
Au Mali, le taux de mariage d’enfants reste élevé et notre pays est considéré comme faisant partie des vingt-cinq (25) pays au monde ayant les taux les plus élevés de mariage de mineurs, selon le document de stratégie nationale multisectorielle pour mettre fin au mariage d’enfants, a fait observer Mariam Keïta. « Les résultats de la sixième édition de l’enquête démographique et de santé du Mali (EDSM VI), réalisée en 2018, indique que : 18% des filles maliennes sont mariées avant l’âge de 15 ans ; 53% le sont avant l’âge de 18 ans et 15% des cas de fistule, de prématurité et de décès maternels précoces surviendraient chez les adolescentes », a expliqué Mariam Keita.
S’agissant de l’éducation, ou encore la clé pour une meilleure protection des filles, Goundo Keïta et Sira Tounkara ont soutenu l’idée que la journée internationale de la fille offre l’opportunité aux jeunes filles d’aborder les problèmes auxquels elles sont confrontées. A cet effet, elles ont vivement interpellé les autorités, les ONG et les OSC pour prendre à bras le corps la situation relative au mariage d’enfants, à l’éducation, bref, à un cadre de vie idéal pour l’épanouissement des jeunes filles.
Parmi les messages formulés par les enfants à l’endroit des autorités, on peut citer entre autres, faire appliquer les lois existantes qui fixent l’âge du mariage et relever l’âge minimum légal du mariage à 18 ans pour les filles ; accorder la priorité à l’éducation des filles, en rendant l’enseignement obligatoire et en permettant aux filles de rester scolarisées jusqu’à leurs 18 ans.
Bourama Camara
Le Challenger