Dr. Moussa Coulibaly Sociologue Préserver l’esthétique des langues nationales
Meguetan Infos
Communément appelées langues maternelles, selon Dr. Moussa Coulibaly, les langues nationales sont celles que nous avons apprises par ce que notre environnement social s’en servait déjà comme langue de communication. Au départ, elles n’ont pas fait l’objet d’un enseignement. Nous l’avons apprise par l’observation et étant un fait social, on a intégré ses codes. Finalement, elle n’a cohabité avec les langues étrangères qu’avec le contact de l’école.
A l’opposé, les langues officielles comme le français au Mali et dans beaucoup de pays francophones ont été apprises à l’école. Notre Sociologue pense qu’on a enseigné sa grammaire, sa syntaxe et son vocabulaire aux jeunes apprenants depuis l’école primaire contrairement aux langues nationales. A l’entendre, les langues nationales ont une esthétique qu’il faut préserver. En dehors du rôle historique qu’elles ont joué par rapport à la conservation de notre histoire et de notre culture à travers la tradition orale, les langues sont de puissants instruments pédagogiques.
Son enseignement, pour notre interlocuteur, est un support précieux qui permet de mieux maîtriser les concepts scientifiques. Les langues nationales ont permis, avec la promotion de la liberté de la presse avec la démocratisation de mobiliser l’attention d’une grande partie de la population analphabète autour des sujets d’ordre sociaux économiques.
Les journaux et les revues de la presse sur par exemple la radio bamakan ont ravi la vedette un moment autre canaux de communication qui passait les informations en langues étrangères. « Je dirai qu’aujourd’hui, RFI mandenka est né sur les cendres de ses émissions », explique Dr. Coulibaly. Il reste convaincu que les langues nationales ont besoin d’être plus enseignées surtout dans les petites classes. A ses dires, « il faut investir davantage pour que le matériel didactique soit à la portée d’un plus grand nombre de Maliens. Il faut créer les conditions pour qu’à l’université par exemple, un étudiant sonrhaï s’intéresse au soninké et vice-versa.
En général, un étudiant à l’université choisit toujours sa langue maternelle en option. A l’instar du français qui permet par exemple au Togolais et au Guinéen de communiquer, il faut travailler davantage pour que les langues nationales soient véritablement un espace d’échanges à l’instar du mandenka en Afrique de l’ouest. RFI mandenka est né sur les cendres de ces émissions, a-t-il conclu.
Ibrahima Ndiaye
Mali Tribune