Dr. MOUSSA COULIBALY, SOCIOLOGUE: L’union sacrée ou la case départ !
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Au regard de la situation actuelle de notre pays entre espoir de reconquérir notre territoire, retour de la paix et demande sociale forte, le sociologue Dr. Moussa Coulibaly estime qu’il est nécessaire pour le gouvernement d’anticiper et de rencontrer les syndicats et la classe politique pour un dialogue patriotique franc et sincère, débarrassé de tout préjugé et de tout orgueil.
Aux yeux du sociologue Dr. Coulibaly, les évènements de ces derniers jours notamment la convocation lancée par la justice malienne à Jean Yves le Drian, ministre français des Affaires étrangères, les négociations initiées par Bamako par le truchement du président Togolais Faure Eyadema, la grogne sociale qui semble se préciser et se réveiller sont autant d’éléments qui sont déterminants pour apprécier la situation actuelle de notre pays qui ressemble » au début de la fin »’ de l’avancée djihadiste dans notre pays. Il exhorte à cet effet, le gouvernement de la transition de jouer la carte d’anticipation. Il pense qu’au nom de la reconquête de notre territoire, de la mémoire des victimes de toutes les répressions depuis Thiaroye, le gouvernement de Choguel doit urgemment rencontrer tous les syndicats pour passer en revue l’ensemble des revendications et s’entendre sur les points de négociation au nom de l’intérêt national.
Malgré le contexte économique difficile, les manifestations du vendredi 13 mai sont un signal fort et dénotent encore la présence d’un peuple prêt à se battre pour survivre. « Si le climat social se dégrade à l’heure actuelle, ce sera le chaos », prévient-il.
Dr. Moussa Coulibaly rappellera par ailleurs qu’en presque dix ans, le Mali aura connu deux situations diamétralement opposées. L’année 2013 fut la manifestation de cette solidarité internationale à l’endroit du Mali où la communauté internationale s’est mobilisée pour extraire le Mali des griffes des » djihadistes » et autres narcotrafiquants. Après des hécatombes au centre, au nord, malgré la présence de plusieurs milliers de soldats onusiens et français, la crise se déplace vers le sud. C’est dans ce contexte que le peuple en harmonie avec la bande des colonels a vu la nécessité de diversifier la coopération surtout militaire d’abord pour limiter l’avancée djihadiste et ensuite pour récupérer notre territoire aux mains des groupes terroristes. C’est dans ce contexte que vint Wagner et plus tard le divorce entre les autorités de la transition et les instances sous régionales et internationales.
« Si nous ne savons l’issue des négociations avec la Cedeao sous la conduite du président Faure Eyadema, nous savons que la réélection d’Emmanuel Macron sera un moyen pour l’Élysée de recadrer ses stratégies et d’intensifier son offensive pour faire plier la junte surtout que le cas du Mali est en train de faire école dans la sous-région », dit-il. Pour ça, il invite les autorités de la transition à redoubler de vigilance et continuer de doter l’armée en matériels de pointe afin qu’elle réussisse sa mission. « Ce n’est pas parce-que les déclarations et les allusions çà et là ne se font plus entendre qu’on peut conclure qu’il y a une baisse de la tension. Depuis le non de Sékou Touré à la France, jamais la France n’a autant de la continuité de son emprise sur ses ex colonies », a conclu le Sociologue Dr. Moussa Coulibaly.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune