Il n’est un secret pour personne que l’économie malienne a été très touchée cette année par des crises qui n’ont épargné aucun service de recouvrement de recettes. Faire fi de celles-ci pour traîner des femmes et des hommes dans la boue, révèle plutôt de la méconnaissance du contexte dans lequel ils se battent pour relever le défi de la performance. C’est justement le cas du directeur général des douanes maliennes, l’Inspecteur général Amadou Konaté, accusé à tort ou raison de ne pas être à la hauteur des missions à lui confiées par les autorités de la transition.
En effet, la cabale dirigée contre la personne de l’Inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des douanes maliennes, ignore superbement les raisons qui impactent négativement l’atteinte des objectifs des recettes de 2022. Et pour mettre fin à la désinformation, à la calomnie, l’administration des douanes a produit, en date du 4 octobre, une notre relative à la stratégie de l’atteinte des objectifs quantifiés des recettes douanières au titre du dernier trimestre 2022. Elle fait suite à la réunion par visioconférence du 3 septembre, au cours de laquelle il a été instruit à la Direction générale de produire une notre sur les perspectives de recouvrement au titre du dernier trimestre 2022.
Dans cette notre relative à la stratégie de l’atteinte des objectifs quantifiés des recettes douanières au titre du dernier trimestre 2022, l’administration des douanes explique qu’elle évolue dans un contexte caractérisé par des facteurs conjoncturels lancinants dont la crise sécuritaire qui sévit depuis 2012, ayant pour conséquence le rétrécissement du territoire douanier: en effet, l’État a perdu le contrôle d’une grande partie du territoire; les crises politique et sociale secouant le Mali et l’ensemble des pays de la CEDEAO depuis plus de deux (02) ans, ayant impacté négativement la réalisation des objectifs de recettes: grèves multiples de différentes corporations syndicales et autres provoquant des blocages aux frontières; la crise sanitaire de la COVID-19 qui est devenue une pandémie mondiale n’ayant pas épargné notre pays et en tirant son taux de croissance vers le bas; les efforts de maintien du prix à la pompe quelle que soit l’évolution du prix des produits pétroliers sur le marché mondial afin de la rendre accessible aux consommateurs; les exonérations douanières multiples accordées sur les produits de première nécessité (riz, sucre, huile, etc.), tourteaux, graines de coton, produits pharmaceutiques et autres produits importés dans le cadre de la COVID-19 et les moyens de transport pour le renouvellement du parc automobile ayant négativement joué sur le niveau des réalisations en termes de recettes douanières en 2020 et 2021; les effets pervers de l’embargo imposé à notre pays par l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO); la persistance de l’impact négatif de la guerre entre l’Ukraine et la Russie depuis février 2022 sur notre économie.
Pour minimiser l’impact négatif de ces facteurs lancinants, le gouvernement a été amené à réviser les objectifs de recettes à la baisse. C’est ainsi que les prévisions, en ce qui concerne la Direction générale des douanes, ont été ramenées à 611 milliards 290 millions de F CFA contre des prévisions initiales de 721 milliards 298 millions de F CFA, soit une baisse de 110 milliards 008 million de F CFA. Cette mesure est intervenue après l’arbitrage du ministre de l’Économie et des Finances.
Nous pensons qu’après cet arbitrage du ministre, il n’était plus anodin de brandir comme trophée de guerre les 60 milliards de F CFA de recettes du mois de septembre comme une contre-performance et profiter de la même occasion pour traîner dans la boue des femmes et des hommes qui se battent au quotidien pour relever le défi des missions assignées à eux. Pour cela, afin d’atteindre ses objectifs de recettes 2022, la Direction générale des douanes sollicite l’accompagnement du ministère de l’Économie et des Finances en adoptant des mesures d’accompagnement pour les mesures suivantes: l’amélioration des prélèvements fiscaux sur les produits pétroliers sur lesquels il est attendu au moins 14 milliards de F CFA par mois; la non reconduction des exonérations consistant à la réduction de 50% de la base taxable des produits de première nécessité dont principalement le sucre; et au plan interne, la poursuite de l’effort de gestion à tous les niveaux.
Si ce n’est pas de mauvaise foi, il est incompréhensible de faire fi des facteurs conjecturels lancinants cités plus haut pour s’attaquer à la personne de Amadou Konaté, directeur général des douanes pour des raisons obscures et des ambitions inavouées. Dans la mesure où, le service des douanes s’est engagé à prendre toutes les dispositions idoines pour être à la hauteur de souhait le 31 décembre 2022.
À qui profite ce crime ?
Yoro SOW
Inter De Bamako