La dépression étant le trouble de l’humeur, c’est une maladie qui se manifeste par le fait de se sentir en joie ou en tristesse. Elle est une réalité.
« Non, la dépression c’est pour les blancs. Si vous avez le temps de faire une dépression, c’est que tu as le temps d’être fragile car Africain est synonyme de force… ». Avec une telle mentalité, la maladie ne peut que faire des ravages dans le plus grand silence. Selon une étude de l’OMS, 30 millions d’Africains vivent la dépression.
Une personne vivant la dépression est appelée dépressive. Daouda Guindo, psychologue et consultant à Sira Consult pense que les facteurs de la dépression sont nombreux. « Il peut être biologique ou psychosociale. Ce dernier facteur est le plus courant. Dans une société où le stress est devenu le quotidien de tout un chacun, où les rires sont jaunes en longueur de journée, le temps des causeries est révolu avec l’avènement des réseaux sociaux où on est plus proche de ceux qui sont loin que de ceux qui sont à quelques mètres de nous. La communication n’a plus sa place. »
La dépression n’était pas un phénomène répandu dans nos sociétés, mais depuis que le communautarisme a cédé la place à l’individualisme rien n’est comme avant et les liens se sont fragilisés, explique le sociologue Moussa Coulibaly.
« La chaîne de solidarité était solide et mettait l’individu à l’abri de situations pouvant créer la dépression. C’est un phénomène qui est né avec l’effritement de la cellule familiale. La grande famille était le lieu de la solidarité agissante. Toutes les valeurs cardinales se sont fragilisées, personne n’accorde du temps à l’autre », regrette Bamoussa Coulibaly.
Les jeunes diplômés ou non font face à la crainte permanente face à l’avenir, ils sont les plus touchés par la dépression, surtout ceux en âge de prendre la relève, se sentent incapables de rendre la pareille aux parents. Cette impuissance pousse la jeunesse dans le gouffre de la dépression, cette situation peut aboutir à la consommation de stupéfiants ou d’autres substances utilisées pour ”noyer les soucis”.
Les liens affectifs sont affectés par la pauvreté. La dépression dans sa forme actuelle n’existait pas dans nos sociétés. La grande chaîne de solidarité couvrait toute la cellule familiale. Les personnes en situation de stress et de dépression étaient celles qui étaient en situation de handicap, ou qui rencontraient par exemple de grandes déceptions sentimentales. Certaines formes d’interactions sociales empêchaient l’individu de se retrouver dans une situation de dépression comme le grin. C’est un espace d’échange, de conseils, de distractions et d’orientation où les personnes de tous âges et de toutes conditions sociales se retrouvent. On se soutient mutuellement si bien que cela réduisait les situations d’isolement contrairement à l’Europe où le grin n’existe pas et où l’individu en situation de stress doit voir le psychologue ».
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Daouda Guindo, Psychologue sur la dépression :
« Un psychologue n’est pas un psychiatre »
Daouda Guindo est psychologue, consultant développement personnel à Sira et membre de l’Organisation malienne de psychologie. Il nous éclaire sur la dépression qui, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), affecte plus de 30 millions d’Africains.
Mali Tribune : Qu’est-ce que la dépression ?
Daouda Guindo : La dépression est une crise dans laquelle, une personne a tendance à perdre l’intérêt dans tous ce qu’elle fait comme activités : travail, vie de couple… Mais le plus important dans cette définition, c’est les causes même de la dépression.
Les causes de la dépression sont nombreuses. Elles peuvent être introverties, c’est à dire une personne renfermée sur elle-même. Si dans ces habitudes elle sortait prendre du thé et échanger avec les autres, d’un seul coup, elle va se renfermer.
Il existe aussi les causes biologiques. Par exemple, un enfant vivant avec un handicap physique, ou dermatologique, stigmatisé par la société, peut devenir dépressif. Ils n’auront plus goût à la vie. Ils peuvent tomber dans une situation dépressive. La dépression pousse au suicide. Si la personne n’arrive pas à gérer son stress, elle va tomber dans une crise dépressive. Si les spécialistes n’interviennent pas, et que les proches ne réagissent pas, la personne peut se suicider.
Mali Tribune : Quels sont les signes précurseurs?
D G. : La dépression commence par le changement des habitudes. Il y a le trouble alimentaire. La personne va manger plus que d’habitude ou elle va s’en priver. Elle va changer de fréquentation, de communication, de collaboration, non seulement au sein de la famille, mais aussi dans son lieu de travail. Par exemple une femme qui fréquentait les tontines, elle va y mettre fin d’un coup sans raison. Et dans ce fait, elle n’a plus le courage de s’exprimer, elle va manifester des comportements que nous appelons introvertis. Ce sont des signes annonciateurs.
Donc, en cas de changement d’habitudes chez un proche, on doit se poser d’abord des questions sur les raisons, essayer de prévenir pour ne pas le voir sombrer dans la dépression.
Mali Tribune : Les psychologues sont-ils consultés au Mali ?
D G. : Les psychologues au Mali sont confrontés à ce problème parce que les citoyens lambda n’arrivent pas à faire la distinction entre un psychologue et un psychiatre. Donc il est très important de savoir que nous pouvons consulter un psychologue même dans une situation normale. Maintenant si vous voulez prendre une décision, il est important de consulter un psychologue à propos d’un projet de mariage, de divorce. En général au Mali, les psychologues sont consultés après une situation de crise. Ors dans la société, le psychologue joue plusieurs rôles. Il joue un rôle au niveau de la prévention, de la gestion et de l’accompagnement. Mais plus généralement nos consultations sont après une situation de crise.
Mali Tribune : A quel moment faut-il interner un patient?
D G. : Interner un patient relève des compétences des psychiatres qui sont habilités à prescrire les antidépresseurs. Mais côté psychologique aussi nous avons des thérapies comme la psychothérapie qui consiste à accompagner le dépressif tout au long de sa dépression et l’accompagnement psychosocial est la finalité de toutes les techniques.
Mali Tribune : Quels conseils pour éviter la dépression ?
DG. : L’élément déclencheur de la dépression c’est le stress ! La mauvaise gestion du stress pousse le sujet à un état dépressif. Donc il est très important de temps-temps de faire notre bilan mental. La santé physique et psychique vont ensemble et au Mali, on semble négliger cela. Pourtant les deux vont ensemble.
Les dépressifs doivent échanger avec les autres, qu’ils évitent la solitude tout en acceptant leur situation. Les personnes de nature méfiantes doivent savoir que communiquer avec les autres est important, et qu’il ne s’agit pas d’avoir confiance en tout le monde mais de faire le minimum. Chacun a sa façon d’évacuer son stress. Les amateurs de sports s’adonnent à cette activité pour décompresser, d’autres le shopping et bien d’autres. L’essentiel c’est de sortir de sa déprime et sourire de plus belle à la vie.
Mali Tribune : Quels sont les conseils pour les proches des dépressifs ?
D G. : Tout d’abord au moment de la crise, l’accompagnement et la considération de la famille. Et après la crise lors de la réinsertion, le regard de l’entourage surtout des proches va jouer beaucoup.
Il est temps que la population sache que la dépression n’est pas une maladie de blanc. Et tant qu’il y a interaction entre les hommes au sein de la communauté, de la société, il y aura la dépression. Donc aucune société, aucun sujet, aucune personne n’est exclue.
À tout moment nous pouvons nous retrouver de l’autre côté.
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O. T., Dépressive
« Mon calvaire de quatre mois »
La dépression est une réalité et les jeunes sont le plus touchés. Incomprises, certaines envisagent ouvertement le suicide. O. T., la vingtaine, mince toujours souriante, est pourtant rongée de l’intérieur.
« Moi j’ai vécu la dépression pendant 3 à 4 mois. Je n’ai jamais eu le courage d’en parler à qui que ce soit, je manquais de cran pour consulter un psychologue au risque de me faire traiter de folle. Pourtant beaucoup voient que tu souffres. Une chose est sûre, tu te sens seule malgré que tu sois entourée. On se sent incomprise et le regard de la société, de l’entourage pèse », dit-elle.
O T. a mal vécu cette période, entourée mais elle est seule. « Personne n’était attentif pour repérer que je n’allais pas bien. Je n’avais besoin que d’une chose : que ma famille me regarde, m’écoute ».
« À la base je me sentais seule, ce qui m’a poussé à entretenir une relation amoureuse. Et ma rupture m’a plongée dans la dépression. Pourtant mes parents étaient présents, mais ils ne voyaient que ce que j’affichais, je me sentais mal aimée et ces derniers se souciaient peu de mes états d’âme. L’essentiel pour eux est que nous ayons un toit, de la nourriture, en un mot que nous soyons à l’abri du besoin. Mais ils ignoraient que le matériel m’importait peu et que j’avais juste besoin d’affection, d’attention et savoir que je compte à leurs yeux. Mais ils ne l’ont jamais su. Une fois seule, j’évacuais ce mal être par les larmes. Au moment où tout le monde dort, et malgré que je partageais la chambre avec mes sœurs, seul mon coussin et ma peluche étaient témoins de cette épisode de ma vie ».
A force de ne pas avoir du réconfort chez son copain qui s’était lassé d’elle, de sa manie d’être toujours rassurée alors qu’elle était en carence d’affection familiale, la jeune étudiante s’enfonçait dans sa dépression jusqu’à faire naître en elle l’envie suicidaire.
« A ce moment de ma vie, mon seul souhait était la mort. Sans mentir, quand ta vie est un enfer, la mort devient ta seule option pour la liberté. Tu as juste envie que ça s’arrête tellement tu te sens épuisée. Ni mes parents, ni mon petit ami ne s’étaient rendus compte de ma souffrance, j’avais peur d’en parler à mes amies. Et cette sensation devenait insupportable pour moi, cette sensation de savoir que personne n’a rien à foutre de moi me consumait à petit feu. Je n’ai pas complètement remonté cette pente, mais la dépression a emporté ma confiance en moi. Je me suis réfugié dans l’écriture sur des feuilles, parfois dans mon téléphone. Après j’ai découvert une application Watt pad sur laquelle j’ai commencé à écrire. L’écriture est aussi une thérapie. »
O T. essaie de remonter cette pente. « C’est tellement difficile de surmonter certaines épreuves que parfois j’ai peur de faire une rechute. Moi qui pensais que la dépression n’est présente qu’en Europe, mon cas m’a ouvert les yeux et là je sais que la dépression est une réalité. Et je pense que si notre entourage faisais plus attention, et s’intéressait aux autres, beaucoup d’âmes peuvent être sauvées. Quand on se rend compte qu’on a mal, mais que personne n’a besoin de le savoir, on a encore plus mal ».
Le nouveau mantra d’O. T. est de se réconforter et se donner le temps de guérir. « Je suis forte et je peux me soigner ».
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DEPRESSION
Sujet tabou
La dépression est un sujet tabou aussi bien que délicat en Afrique. Les femmes et les jeunes sont les plus touchés.
Il est 13 heures à l’hôpital psychiatrique, situé dans la grande cour du Centre hospitalier universitaire du Point G. L’endroit est un peu isolé des autres services. Les patients sillonnent les couloirs pour leur rendez-vous. Sur des bancs, dans un bâtiment délabré, envahi par des toiles d’araignées, le lieu ne paye pas de mine. Le service psychiatrique est désert à part les patients et les médecins. A gauche un « enclos » de couleur verte. C’est le lieu où les patients atteints de folies séjournent. En face, les quelques bureaux des psychiatres.
Selon Souleymane Coulibaly, psychiatre au Point G, enseignant chercheur à la faculté de médecine, beaucoup de facteurs peuvent faire sentir une personne la tristesse. « La dépression peut être liée à un facteur biologique comme dans la constitution de l’organisme de la personne. Ça peut être avec des subsistances qui marquent la joie ou la tristesse ou soit naturellement. On peut être affecté par le quotidien, les faits et les situations qui nous entourent. Par exemple : les situations de deuil, de perte de biens ou tout autre ou même le fait d’être affecté par de maladies chroniques.
Aussi le parcours de soin peut modifier le fonctionnement habituel de la personne est à risque de développer la pression. Egalement les périodes naturelles dans l’évolution de la personne, les phases de transitions comme quitter l’enfance à l’adolescence ou même à l’adulte. Ces périodes de transitions accompagnées de changements d’hormones et des modifications morphologiques peuvent mettre les personnes à risque de dépression. Tout le monde est amené à faire la dépression ne serait-ce qu’une fois dans sa vie peu importe la durée».
Démystification de la santé mentale
En Afrique, la dépression n’est pas connue de tous, il faut une démystification de la santé mentale, elle est la plupart du temps incluse à une histoire de maraboutage, de génie malfaiteurs. Le psychologue Guindo regrette l’ignorance des citoyens sur le rôle des Psychologues et celui du psychiatre la plupart font un amalgame.
Khadija Dembélé est dans la vingtaine, étudiante en marketing et entrepreneuse suite à sa dépression, elle s’est retrouvée à consulter un psychologue ce qui l’a valu les pics de son entourage. « J’ai sombré dans la dépression 2 à 3 fois, et la dernière ne vaut même pas une année, j’étais dans la dépression totale, je ne sentais plus ma place dans ce monde. J’ai pris mon courage à deux mains pour consulter un psychologue, ce dernier m’a sorti de ma dépression, mais jusqu’à présent, je me sens fragile, à fleur de peau. Et mon entourage me traitait de petite toubab, d’acculturé sans savoir que je n’allais pas bien et que leur comportement n’arrangeait rien. Etant de nature méfiante, je n’ai pas voulu me confier à mes proches, d’une part c’était eux qui m’avaient mis dans cette situation. Je ne mangeais plus, dormir était devenu un combat pour moi, je m’habillais plus par formalité que par goût. »
Par ailleurs, la dépression est une maladie plus ou moins fréquente. Elle concerne beaucoup plus de femmes que d’homme, elle doit satisfaire les attentes de la société vis-vis d’elle en adossant les stéréotypes. Hawa Tapily est ménagère mariée, un couple jeune qui préparait l’avènement de leur progéniture avec impatience qui malheureusement les choses ne se sont pas passées comme il l’attendait. Cette situation l’a affecté. « J’ai fait une fausse couche en début de ma grossesse, je me suis résigné en tant que bonne croyante. Mais celui que je viens de perdre a emporté une partie de joie avec lui, la grossesse se déroulait convenablement, je n’ai manqué aucune de mes consultations prénatales malgré ma phobie des hôpitaux et le jour fatidique arriva la douleur était insupportable. Je me répétais qu’une fois mon enfant sous mes yeux, je serais comblé on m’annonce à mon réveil que mon petit boud’chou était fatigué alors qu’il a perdu la vie. »
Dans notre société, la psychiatrie est à ses débuts pour cela les gens n’ont pas encore donné toute sa place et la santé mentale est un sujet délicat. La folie c’est une appellation peut être populaire que les sociétés vont coller à un individu qui a un comportement qu’elle qualifie de bizarre.
« Nous sommes dans un service de psychiatrie dans un hôpital général. Maintenant il faut reconnaitre que les problèmes de santé mentale n’ont pas trouvé jusqu’à présent des vraies places dans le dispositif de soin de sorte que les gens n’ont pas forcément recours quand ils sont devant cette situation de santé. Alors la population qui nous arrive c’est beaucoup plus les femmes et de tout âge. Nous recevons habituellement celles qui sont dans la quarantaine ou la fourchette de 30 et 40. » Souligne le psychiatre.
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MICRO-TROTTOIR
Sarata Dembélé (restauratrice) :
« Je n’ai aucune idée de ce qu’est la dépression et je ne pense pas qu’elle soit présente au Mali. Sauf si c’est un sort jeté à une personne, ou une malédiction ce qui est fréquent dans nos villages quand une personne réussit. Je ne pense pas que ce soit quelque chose d’inquiétant même si je ne sais pas exactement ce c’est ».
Souleymane Diallo : (diplômé sans emploi) :
« Qui ne connait pas la dépression dans ce monde faux. Où les gens savent tout ce que tu endures mais refusent de t’épauler, de t’écouter sans jugement, de te conseiller sans enfoncer le clou dans la plaie. Et finalement tu sombres dans la dépression, la solitude deviendra ta seule amie, la tristesse ta seule famille, les regrets deviennent ton seul ressenti et les remords te rongent à l’infini. Accordons du temps aux autres, soyons gentils avec les mots avec un seul mot gentil, tu peux sauver une personne de la dépression et le soulager des idées noires qui l’animent, je vous jure pendant la dépression tu sens ton âme en cage et ton cœur en plein naufrage. La plupart des dépressifs n’ont personne pour les consoler encore moins pour montrer la bonne direction quand ils divaguent. Nous minimisons trop la dépression pourtant c’est un adversaire terrible. J’ai compris tout ceci après avoir vécu la dépression et bon nombre des célébrités se suicident, même pas une année, une danseuse du Mali s’est suicidé pourtant elle avait laissé des statuts montrant sa détresse, mais hélas tout le monde était sourd à son appel à l’aide. C’est une fois passé à l’acte que son entourage a cru à sa détresse combien de jeune sont passé à l’acte ».
Aïssata Brahim : (entrepreneuse et étudiante) :
« La dépression c’est comme un trou noir où on meurt à l’intérieur à la vue de tous. Ce n’est pas que les gens ne connaissent pas, mais ils se disant que ce n’est pas si important. Notre société essaie de nous rendre dur c’est comme quand on dit qu’un homme ne pleure pas, pourtant c’est faux quand on traverse de moments difficiles, tu pleures, ce qui est indéniable, mais combien d’hommes se sont suicidé chez nous. Aujourd’hui, malheureusement, les gens n’arrivent pas à trouver quelqu’un avec qui discuter. Certes nous sommes entourés, mais à qui peux-tu te confier et qui ne va pas s’en servir contre toi et te soutenir, raison pour laquelle, chez les blancs, il y a des psychologues ce qui n’est pas loin d’arriver chez nous en Afrique. Ce que nous rencontrons c’est dû ai fait qu’une personne en magazine énormément, ce qui peut prendre racine depuis l’enfance, elle continue d’encaisser, nous la traitons de forte alors qu’au fond la personne traverse de moments difficiles. Et c’est une goutte d’eau qui fera déborder la vase, et quand tu lui poses la question, la personne dira ça va, je n’ai rien pourtant le mieux est qu’elle brise le silence. Combien de personne se sont jetées du haut du troisième pont, on ne peut pas compter du bout des doigts. Et quand tu demandes qu’elles consultent un psychologue, les dépressives te répondent tu me prends pour une folle alors que ça n’a rien à voir ».
Haroune Cissé (enseignant) :
« Ma grande-sœur a été dépressive heureusement, je suis de nature curieux, j’ai fait des recherches sur pourquoi une personne perd tout intérêt pour les choses qui la rendaient heureuse, ma sœur est une personne très joviale, attentive et ambitieuse. Et les résultats de mes recherches m’ont révélé que se sont des signes de la dépression. Je la voyais physiquement vivante, sans savoir qu’elle était intérieurement morte et psychologiquement perdue. Et c’est vraiment triste que l’on ne sait jamais à quel point une personne est triste, nous pourrions être débout à côté de la personne sans savoir qu’elle est complètement brisée. Et rien ne distrait la personne, rien ne la fait ni chaud ni froid. Malheureusement les gens ont peur de se confier pour éviter la déformation de leurs propos au risque que les gens te traitent de sensible, trop faible. Les psychologues ne sont pas pourtant consultés par la plupart d’entre nous, certains par ce qu’ils ne connaissent pas leur existence et d’autres par peur d’être vus comme des fous ou folles furieuses, sinon je ne pense pas que c’est le prix de la consultation ».
Réalisé par
Oumou Fofana
Mali Tribune