Document administratif : La carte d’identité malienne fait peur aux autres
Dépassée, avec un mauvais design, manuscrite, en plus de ces défauts la carte d’identité malienne fait l’objet d’un mépris incroyable. Il aura fallu le scandale du blocage spectaculaire d’un convoi d’étudiants maliens le 14 avril par des agents de sécurité ivoiriens pour que la réalité soit étalée sur la place publique. Le ministre de la sécurité intérieure n’a su apporter une solution à ce problème qui existe depuis longtemps.
L’idéal aurait été une offensive du général Salif Traoré contre le manque de crédit accordé à la carte d’identité malienne. Et les étudiants maliens qui ont fait les frais de cette crise de confiance ont poiroté pendant plusieurs heures à la frontière entre le Mali et la Cote d’Ivoire, un pays ami qui ne reconnait plus la carte d’identité malienne.
La délégation de la Jeune chambre internationale (JCI Universitaire) était en route pour la rencontre Inter-Organisation des JCI Universitaire d’Afrique. La délégation malienne a été interdite de franchir la frontière Mali – Côte d’ivoire, pour la simple raison que « la carte d’identité nationale de la République du Mali n’est plus reconnue par l’État ivoirien » qui craint pour sa sécurité.
Comme des malpropres, les membres de la délégation ont été renvoyés sur le territoire malien dans la localité de Zegua. «Nous appelons les autorités maliennes à avoir la main ferme pour faire respecter les Maliens ainsi que la libre circulation des citoyens des pays de l’espace UEMOA », implorait un membre de la délégation qui a visiblement eu la honte de sa vie ce jour-là.Et les témoignages fusaient de partout sur les réseaux sociaux, chacun témoignant de son expérience personnelle. Une autre victime a expliqué comment un policier ivoirien a regardé sa carte d’identité avec suspicion en demandant depuis quand on remplit une carte d’identité à la main. Ce détail dévoile tout le manque d’initiative des autorités du ministère de la Sécurité intérieure.
On a du mal à croire qu’il ne s’agit pas de la même carte d’identité pour laquelle la police malienne enquiquine les citoyens. Ce document, qui fait l’objet d’un mépris général dans l’espace UEMOA où les frontières sont censées être ouverte, est pris en otage par un système mafieux rendant difficile l’obtention de la carte d’identité dans les commissariats de Bamako et d’ailleurs.
Le général Salif Traoré qui est au courant de cette situation n’a rien fait pour sécuriser cette carte et éviter la honte aux Maliens. Le Mali est considéré comme une fabrique de terroristes et chaque Malien est un potentiel terroriste dans les pays de la sous-région qui veulent avant tout se mettre à l’abri. En tant que ministre de la Sécurité intérieur, Salif Traoré est sur la sellette.
Dougoufana Kéita
Source: La Sirène