Dissuasion nucléaire: la vision de Macron très attendue par le monde militaire
L’un des quatre sous-marins nucléaires lanceur d’engins (SNLE) de la force océanique stratégique (FOST). Marine Nationale
Texte par :
RFI
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Emmanuel Macron s’apprête à livrer ce vendredi 7 février sa vision de la dissuasion nucléaire française, après avoir assuré que les intérêts des autres pays européens seraient « pris en compte ». Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France est désormais le seul pays de l’UE à disposer de l’arme atomique.
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Dans un souci de transparence, le président François Hollande avait il y a cinq ans levé un coin du voile sur un secret-défense : le nombre de têtes nucléaires, la France en possèderait un peu moins de 300.
Une dissuasion qui repose en partie sur la force océanique stratégique constituée de quatre sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) capables de frappes massives à longue portée.
Chaque bâtiment emporte 16 missiles balistiques intercontinentaux M51 dotés de plusieurs têtes nucléaires, des missiles bientôt modernisés. Dans la prochaine décennie la France se dotera aussi de sous-marins lanceurs d’engins de troisième génération.
La dissuasion repose également sur les forces aériennes stratégiques. Les avions Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier sont équipés de missiles nucléaires air-sol moyenne portée, un vecteur qui là encore sera modernisé à l’horizon 2035.
Si la dissuasion est indissociable de l’histoire de la Ve république, elle a aussi un prix. Cela représente 12% de l’enveloppe globale accordée à la défense en 2018 par la loi de programmation militaire, soit 37 milliards d’euros sur sept ans.
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Un discours contraint
Très attendu par le monde militaire, le discours du chef de l’État devant l’École de Guerre à Paris fixera comme de coutume la doctrine de dissuasion, considérée par la France comme « la clé de voûte » de sa stratégie de défense et la garantie ultime de ses « intérêts vitaux ». Un discours nécessairement contraint, estime Corentin Brustlein, directeur de recherche à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
L’exercice du discours présidentiel sur la dissuasion il est contraint par le fait qu’il porte sur la doctrine, et la doctrine à des fondements très stables à travers le temps.