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Diplomatie : « Soft Power » : Le pas hésitant de Bamako après la sortie d’une « inconnue» ?

Meguetan Infos

La rentrée diplomatique a ouvert ses portes à Ségou pour la toute première fois le 21 janvier 2023, sous le thème : « Faire de la culture un outil d’influence au service de l’action extérieure ». A cette occasion, le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, vitrine de la diplomatie malienne, a brossé les nouvelles orientations du Mali dans ses relations avec le reste du monde. Si la culture y prend une large place, les autorités maliennes entendent se tourner vers le « Soft Power » dans leurs approches avec les partenaires. Cependant, peu après la nouvelle qui a réjoui plus d’un, une sortie inattendue contre notre pays a été faite au conseil de sécurité des Nations Unies. En effet, une « personne » étrangère à la délégation malienne a pris la parole au nom de la société civile du Mali qui elle-même ignore l’existence de son organisation. Chose qui amène Bamako à réfléchir, voire à être regardant, avant de se positionner pour un « soft power ».

«Le gouvernement renforce progressivement la dimension soft power », a indiqué le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop lors de la rentrée diplomatique délocalisée pour la toute première fois à Ségou. Les autorités mettent l’accent sur la dynamisation du dialogue et de l’échange avec les partenaires. Ainsi, tout porte à croire que le Mali se fixe une nouvelle orientation plus souple, qui ouvre la voie à des partenariats guidés par le sens du dialogue. Cette décision mérite d’être saluée, puisqu’elle permet à notre pays de sortir de ce qui a été assimilé à une guerre diplomatique avec certains partenaires.

Le « Soft power » ou diplomatie souple dans le jargon des relations internationales est indispensable dans un monde où aucun pays seul ne saurait prétendre avancer. La variation stratégique de nos partenaires, notamment de la France à la Russie, en est l’illustration.

Le Mali comme n’importe quel autre pays, a besoin de coopérer, de dialoguer, il a besoin de l’autre ou des autres, pourvu que l’intérêt supérieur des populations guide les relations. Ce qui est une très bonne disposition pour le pays et salué par les vigilants analystes de la scène diplomatique. Poussé à l’isolement par ses partenaires, le Mali a besoin de se retrouver dans le concert des nations. La visite du président de l’Union africaine, Moussa Mahamat Faki à Bamako, vient renforcer cette nécessité de renouer avec les autres, notamment les voisins immédiats.

Beaucoup d’eau a coulé sur le pont, notamment les sanctions infligées au Mali. Il faudrait donc baliser, voire débroussailler le terrain de la coopération qui se trouve en mauvaise posture ou miné par la défiance et même la méfiance des uns envers les autres.  La sortie d’une compatriote, invitée surprise du dernier conseil de sécurité de l’ONU, du nom de Aminata Dicko, membre de la société civile malienne, qui a tenu un discours à contre-courant, vient toutefois semer la zizanie et renforcer la méfiance entre notre pays et certains partenaires, au même moment où on ouvrait la porte à un climat plus prolifique du côté malien. Utopie d’un haut degré, devant laquelle le ministre des affaires étrangères du Mali lui-même s’est perdu. Abdoulaye Diop était étonné du discours tenu par « cette personne » selon ses mots, au nom de la société civile malienne.

Une surprise au mauvais moment

Alors que le Mali annonçait à Ségou sa nouvelle disposition d’être en phase avec le reste du monde en mettant balle à terre, peu après, voilà une grosse surprise qui risque de freiner l’élan de Bamako, qui a été critiqué d’être timoré dans les efforts pour établir le dialogue avec les partenaires. Mais voilà un autre rebondissement qui risque de renforcer la méfiance de Bamako, vis-à-vis de certains partenaires, en général du conseil de sécurité en particulier.

Pour renforcer et renouer le dialogue et la coopération, il faudra tout d’abord rétablir la confiance entre les partenaires. De sorte que, sur le cahier de charges, l’on soit au même niveau de lecture et éviter qu’entre partenaires, pendant qu’une partie lit le recto, l’autre partie ne soit occupée à modifier le verso de la même page. Le doute et la méfiance étant ennemis de tout partenariat, il faudrait que les pays et les parties soient au même degré d’information, notamment quant aux intervenants qui doivent prendre la parole au nom d’un pays comme le Mali, qui clame sa souveraineté retrouvée.  Les autorités de la transition doivent faire la lumière sur cette affaire, s’il s’avère que le Mali ne reconnait pas l’organisation de la société civile à laquelle elle appartient. Cela, pour montrer à la face du monde que le Mali ne laisse plus les grandes nations prendre la parole en son nom, encore moins des personnes physiques de surcroît inconnues.

Ousmane Tangara

Le Challenger

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