Dialogue politique inclusif : Voilà des démarches « confuses et non inclusives » contre lesquelles l’URD proteste
Le principal parti de l’opposition malienne, l’URD, a suspendu sa participation au Dialogue politique inclusif pour protester contre des démarches qu’il qualifie de « confuses et non inclusives » dans les préparatifs dudit dialogue. L’information a été donnée par le président du parti, l’honorable Soumaila Cissé, dans une lettre adressée, en date du 3 septembre 2019, au président du comité national d’organisation du Dialogue politique inclusif.
L’échec du Dialogue politique tant chanté commence à se préciser. La non-inclusivité dans le processus est la cause de l’échec de ce dialogue. C’est d’ailleurs ce que l’URD a avancé dans sa lettre adressée au président de la commission d’organisation. Dans son document, le parti de la poignée de main a déploré que des démarches « non inclusives et confuses » sont en cours pendant qu’ils sont dans l’examen du projet des termes de références du Dialogue politique inclusif.
Des démarches confuses dans les préparatifs du DPI dénoncées par l’URD
L’URD a, dans sa lettre, dénoncé certaines démarches qu’elle juge « confuses ». Elle déplore que des différents courriers d’invitation venant de départements différents circulent concernant le Dialogue politique inclusif pendant que les observations et contre-propositions des potentiels acteurs dudit dialogue sont attendus. Pour ce parti, ces divers courriers, adressés à des partis et groupements politiques, ainsi qu’à d’autres organisations et acteurs de la société civile et professionnelle, des élus et responsables locaux des services de l’Etat, créent la confusion.
Le premier courrier est une initiative du ministre en charge des réformes institutionnelles et des relations avec la société civile invitant, à un « atelier national de réflexion sur la contribution de la société civile au dialogue prévu les 7 et 8 septembre ». Le deuxième est, selon l’URD, une initiative du comité national d’organisation du Dialogue invitant, « au nom des facilitateurs, à participer au groupe de travail préparatoire à l’atelier de validation des termes de référence…le mardi 3 septembre et 4 septembre ». Et le troisième et dernier courrier est de l’initiative des services relevant du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, invitant à une « rencontre de concertation locale ».
Après le rappel de ces confusions, le parti de Soumaila Cissé est revenu sur le principe de son document intitulé : « notre vision » qui exige à ce qu’on veille au caractère inclusif du Dialogue politique à tous les niveaux de préparation et de mise en œuvre. Or, selon l’URD, ces trois courriers venant de deux départements ministériels et du comité national d’organisation sont des « initiatives décousues, unilatérales et non inclusives ». L’URD va loin en ajoutant que ces initiatives sont de nature à « amplifier la confusion et la méfiance » des acteurs sur le format du Dialogue tel que mis en œuvre depuis son initiation. « Aussi, estimons-nous que le sens des termes de référence est justement d’encadrer tout le processus de bout en bout et que toutes autres initiatives, sans attendre l’adoption desdits termes de référence, peuvent saper le fondement et l’essence du caractère « national inclusif » de ce dialogue », lit-on dans la lettre du président de l’URD au président du comité national d’organisation du Dialogue politique inclusif. Le parti a aussi souligné sa bonne foi pour la réussite de ce dialogue. « Jusque-là, nous avons fait montre de bonne foi et de notre sincérité à contribuer à la réussite du dialogue envisagé », précise-t-on.
Le Dialogue politique ne sera pas inclusif
A en croire l’URD, l’inclusivité du Dialogue politique a perdu son sens, avec les annonces successives de refus de participer exprimées çà et là, par plusieurs partis et groupements politiques. Après avoir constaté tous ces manquements, le parti de Soumaila Cissé affirme douter de la volonté du régime en place à réussir ce dialogue. « Finalement, nous sommes de plus en plus fondés à donner peu de crédit à la volonté de réussir cet exercice pourtant vital pour sortir de la crise politique et socio-sécuritaire que traverse notre nation », précise la lettre signée par l’honorable Soumaila Cissé.
Ces démarches « confuses et non inclusives » ont poussé l’URD à suspendre sa participation au processus du Dialogue politique inclusif tel que mis en œuvre actuellement. Mais en attendant, il demande au président du comité d’organisation une clarification de l’approche globale du « Dialogue politique inclusif ».
Boureima Guindo
Source : Le Pays