Dialogue national inclusif : Haro sur la délinquance financière
u niveau de la Commission 3, la journée d’hier a été consacrée aux débats sur la gouvernance, le social, le foncier, l’éducation et la formation professionnelle. Les experts mandatés par le Comité national d’organisation du Dialogue national inclusif ont fait des présentations en guise d’introduction aux échanges. Ensuite, le président de la commission 3 Dr Ibrahim Bocar Ba a donné la parole aux participants pour leurs propositions de solutions contre les maux qui minent ces secteurs.
Ibrahima Nabi Togola, président du Mouvement pour le redressement national (Morena) se prononçant sur la corruption, a proposé l’amélioration des stratégies de dénonciation à l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite. Ibrahima Maïga des Jeunes sofas patriotes a proposé de ramener tous ceux qui ont bénéficié de programmes de formation de l’état à l’étranger au niveau de l’université pour former les étudiants.
De son côté, Pr Jean-Bosco Konaré a suggéré de responsabiliser l’université et même de repenser l’école. Cheick Oumar Diallo, président des jeunes du parti ADP-Maliba dira que l’urgence du moment en termes de gouvernance n’est pas la révision constitutionnelle que la situation actuelle du pays ne permet pas. Pour lui, l’urgence c’est le mandat des députés avec l’organisation des élections législatives dans le délai. Parlant de la lutte contre la délinquance financière, il a préconisé le renforcement des compétences économiques et financières du pôle économique et financier.
Il dira aussi qu’il faut revoir le Code pénal car, estimera-t-il, certains délinquants financiers profitent des failles pour échapper à la justice. à ce propos, Cheick Oumar Diallo a demandé à l’état de rendre imprescriptibles les crimes économiques et de les punir avec de lourdes peines. Aussi, il a préconisé la création d’une brigade d’investigation au niveau du pôle économique et financier pour lutter contre la petite délinquance et la corruption. Par ailleurs, il a proposé le renforcement des dispositifs de contrôle interne pour réguler la chaîne de dépenses et l’application de sanctions disciplinaires au niveau de l’administration.
En outre, le président des jeunes de l’ADP-Maliba a conseillé une révision du statut des fonctionnaires, l’augmentation des salaires pour leur donner une carrière plus attractive et de revoir l’orientation de l’école nationale d’administration (ENA). En matière de gouvernance politique, il a suggéré de mettre fin à la pléthore de ministres en inscrivant dans la Constitution, un nombre de départements à ne pas dépasser par gouvernement. Le but étant de mettre fin au chevauchement dans les missions des différents ministères.
Cheick Oumar Diallo a conseillé de procéder à une révision de la Charte des partis politiques pour définir les conditions de création et de maintien d’un parti politique. Et également, d’y inscrire les courants d’idées et obliger les partis à en choisir. Kassoum Traoré, délégué du Haut conseil islamique, a dénoncé le nomadisme politique des élus sans tenir compte de leurs mandants. Il a proposé par ailleurs la valorisation des langues nationales.
D’autres intervenants ont proposé la mise en place de mécanismes pour mettre fin à la transhumance politique des élus, l’harmonisation des statuts des fonctionnaires, l’élaboration et la mise en œuvre d’un code d’éthique et de déontologie de l’agent public, la mise en place de mécanisme d’alerte sur la corruption et l’arrêt du paiement pour des documents administratifs gratuits, etc.
Dieudonné DIAMA
Source : L’Essor