Des responsables de plus de 70 partis politiques face à la presse : «Nous rejetons le calendrier issu des Assises Nationales de la Refondation parce qu’il prolonge le coup d’Etat et porte les germes de l’instabilité… »
Meguetan Infos
Les responsables de la Synergie Sauvons le Mali « An ka Mali kisi » étaient face à la presse, le mercredi 05 janvier 2022, au siège du Parti Pour la Renaissance Nationale (PARENA), à Bamako, pour inviter les autorités à respecter le délai de la transition à travers l’organisation des élections en février 2022. Cette conférence de presse fait suite à la volonté des autorités maliennes de prolonger la transition à 5 ans. Chose que la Synergie (composée de plus 70 partis politiques et des organisations de la société civile) ne veut pas entendre. «Nous rejetons le calendrier issu des Assises Nationales de la Refondation parce qu’il prolonge le coup d’Etat et porte les germes de l’instabilité politique et de la généralisation de l’insécurité », c’était d’ailleurs le thème de la conférence de presse animée par Ismaël Sacko, membre de la Synergie, en présence des autres membres comme Youssouf Diawara, Amadou Koïta, Djiguiba Keïta dit PPR, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, Mme Coulibaly Korotomou Ballo, Cheick Oumar Diallo (COD), Issa Kaou Djim de l’ACRT et bien d’autres.
« La Charte de la Transition consacrant les missions et le délai maximum de 18 mois à partir du 15 septembre 2020 pour restaurer la légalité constitutionnelle a été acceptée par les forces vives de la nation et les partenaires internationaux. Après le coup d’État du 24 mai 2021, en diverses occasions, notamment lors de sa prestation de serment, le 7 juin 2021 et au cours d’une audience avec les principaux chefs religieux du pays, le nouveau Président de la Transition s’est engagé solennellement à respecter les délais de la transition », c’est ce qui ressort de la déclaration de la Synergie lue par Ismaël Sacko, président du PSDA (Parti social démocrate Africain). Avant de signaler que depuis la déclaration de programme d’action gouvernemental, excepté le projet de loi électorale non consensuelle, aucune action concrète n’a été posée dans le sens d’un retour à l’ordre constitutionnel normal tant en ce qui concerne la préparation des élections que le retour de l’administration sur toute l’étendue du territoire. Il a fait savoir que depuis juin 2021, toute l’énergie et d’importantes ressources de l’État ont été consacrées à la préparation et à la tenue des assises nationales dites de la refondation (ANR). « Au lendemain de la clôture desdites assises, les masques sont tombés : la junte au pouvoir a produit un chronogramme électoral qui, s’il est accepté, lui permettra de confisquer le pouvoir pendant les 5 prochaines années ! Ce chronogramme est l’illustration de l’absence criante de volonté politique d’organiser le retour à la normalité constitutionnelle », a déclaré le conférencier. Selon lui, les assises nationales de la refondation apparaissent comme un subterfuge pour prolonger indéfiniment le régime militaire. « Ces assises étaient inopportunes. Elles ont été un immense gâchis. Elles n’étaient pas inclusives. Leurs conclusions ne sont donc ni consensuelles, ni légitimes. Elles ne sauraient s’imposer. Nous les rejetons. Nous rejetons également le chronogramme sorti des assises parce qu’il porte atteinte aux principes élémentaires de la démocratie et au droit du peuple malien de choisir librement ses dirigeants. Ce chronogramme prolonge le coup d’État. Il porte les germes de l’instabilité politique et de la généralisation de l’insécurité », a souligné Ismaël Sacko. Il a indiqué que le nouveau chronogramme notifié à la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) (Ndlr, le 31 décembre 2021) viole la Charte de la Transition. Il viole, dit-il, la parole et l’engagement des autorités vis-à-vis du peuple malien. Il viole, ajoute-t-il, la parole du Mali vis-à-vis de la sous-région, de l’Afrique et du reste de la communauté internationale. « Parce qu’une transition de six années et demie comporte les germes de l’insécurité et de l’instabilité politique, nous en appelons à la solidarité et à la mobilisation des peuples frères et amis du Mali. Le peuple malien qui souffre, a besoin de la solidarité agissante au-dedans comme au dehors. Ne soutenez pas une transition non consensuelle ! », a conclu Ismaël Sacko. Répondant aux questions des journalistes, les conférenciers menacent de prendre la rue pour exiger le respect du délai de la transition.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain