ACTUALITÉSsanté

Des médicaments contre l’épilepsie peuvent être dangereux lors d’une grossesse

pourquoidocteur

Certains médicaments contre l’épilepsie pourraient favoriser les risques de malformations et de troubles neurodéveloppementaux in utero lorsqu’ils sont pris pendant une grossesse.

Lors d’une grossesse, il est préconisé de ne pas prendre de médicaments sans avoir eu un avis médical au préalable. Dans une récente alerte, l’UFC-Que-Choisir et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont rappelé que les patientes épileptiques sous traitements doivent consulter leur médecin traitant avant de débuter un projet d’enfant. En cause ? Certains antiépileptiques accroissent les risques de malformations et de troubles neurodéveloppementaux chez le fœtus. 

Quels médicaments éviter ? 

Les deux organismes ont cité plusieurs médicaments qui ne doivent pas être pris durant une grossesse. Outre l’épilepsie, ces traitements concernent aussi d’autres pathologies. On distingue notamment : 

  • le topiramate (Epitomax) qui peut être prescrit pour traiter les migraines chroniques ; 
  • La prégabaline (Lyrica) qui est aussi indiquée pour atténuer les troubles anxieux généralisés et les douleurs neuropathiques ; 
  • Le valproate (Dépakote, Dépamide) qui est recommandé pour les patients atteints par un trouble bipolaire. 

« Ainsi, un bébé exposé au topiramate avant la naissance est 3 fois plus à risque de troubles du spectre autistique ou de déficience intellectuelle, par rapport à un bébé dont la mère souffre d’épilepsie non traitée. La prégabaline, elle, expose à des malformations », a averti l’UFC-Que-Choisir. 

Une augmentation des risques  

En juin dernier, l’ANSM avait diffusé les résultats d’une étude publiée dans la revue JAMA Neuro. Ces travaux avaient mis en évidence les risques de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants exposés aux antiépileptiques – en particulier le topirame – pendant la grossesse. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs avaient étudié des données de suivi néonatal collectées en 1996 et 2017 dans différents pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande, Danemark, et Islande). Près de 24 825 avaient été exposés in utero à au moins un médicament antiépileptique et avaient été suivis jusqu’à leurs 8 ans. 

Ainsi, les chercheurs avaient constaté que le topirame augmentait les risques de survenue de troubles du spectre autistique (multiplié par 2,77) et de déficience intellectuelle (multiplié par 3,47) chez les enfants dont les mères avaient pris ce médicament en monothérapie pendant leur grossesse.

« Ces médicaments étaient déjà connus pour leur risque tératogène, a souligné l’UFC-Que-Choisir. Mais les recommandations concernant le topiramate et la prégabaline étaient moins strictes. À l’inverse, les conditions de prescription du valproate ont été considérablement durcies ces dernières années. Désormais, la règle est claire : avant une grossesse, des alternatives à ces molécules doivent être envisagées. »

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X