Au Mali, des combats ont opposé mardi 15 juin des soldats nigériens et français, qui menaient une opération conjointe de reconnaissance, à des jihadistes du groupe État islamique du grand Sahara (EIGS).
Un soldat nigérien a été tué, un autre blessé, et deux soldats français de la force Barkhane ont également été blessés dans cette opération, selon les précisions apportées mercredi 16 juin par l’état-major français. Ces combats ont eu lieu à In Arabane, près de Ménaka, au Mali, dans la zone des Trois frontières. Une zone où plusieurs actions ont été menées ces derniers jours, qui ont conduit à l’arrestation de plusieurs cadres du groupe État islamique.
Le déploiement conjoint de Barkhane et des forces nigériennes est « toujours en cours ». L’armée française donne peu de détails, mais évoque « une dizaine » de terroristes tués ou capturés et annonce l’arrestation, vendredi dernier près de Ménaka, d’« un cadre du groupe État islamique au Grand Sahara » : Dadi Ould Chaïb, plus connu sous le nom d’Abou Darda ou Abou Dardar. Ancien membre du Mujao, groupe jihadiste qui avait occupé le nord du Mali en 2012 avec Ansar Dine et Aqmi, il a depuis rallié le groupe État islamique. Arrêté une première fois en 2014, il avait été remis aux autorités maliennes puis libéré en octobre dernier dans le cadre de l’échange de prisonniers qui avait permis la libération de quatre otages, dont Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin.
Chose étrange, cette négociation avait été menée avec le Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), lié à Al-Qaïda, grand rival sur le terrain de l’EIGS. De source sécuritaire française, Abou Darda était également passé par Al Mourabitoune, le groupe de combattants fondé par Mokhtar Belmokhtar.
Depuis sa libération, Abou Darda exerçait la justice traditionnelle dans la zone de Tin Hama, où il est soupçonné d’avoir pris part à la mutilation de trois hommes accusés de vol le mois dernier.
L’armée française précise qu’au moment de son arrestation, Abou Darda portait « une arme automatique, une lunette de vision nocturne, un gilet de combat, un téléphone et une radio ».
Plusieurs sources font également état de l’arrestation de trois autres responsables de l’EIGS, dont Rhissa Al Sahraoui, lui aussi ancien pilier du Mujao, que plusieurs chercheurs et militaires locaux décrivent comme un haut responsable du groupe État islamique, proche du chef de l’organisation dans la zone, Abou Walid Al Sahraoui.
L’armée française n’a pas souhaité confirmer cette arrestation, ni préciser si les personnes arrêtées étaient toujours interrogées par la force Barkhane ou si elles avaient été déjà remises aux autorités maliennes.
SOURCE: https://www.rfi.fr/fr/afrique/
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