Dépenses pour l’armée malienne : le Parena démasque une mafia de détournements et de la surfacturations organisée autour d’IBK !
Les lignes qui suivent décrivent comment les ressources publiques destinées aux forces armées de sécurité d’un pays en guerre sont détournées et pillées par les autorités maliennes retranchées derrière le « Secret Défense ». Ces lignes sont terribles, décrivant un banditisme osé dans les procédures d’acquisition d’équipements pour une armée encore au vestibule du terrorisme et du remords.
Dans son document intitulé : ACHAT D’EQUIPEMENTS POUR L’ARMEE MALIENNE : MICMACS ET DETOURNEMENTS : UN HELICOPTERE SUR PUMA PAYE EN ESPECES, LE MYSTERE DES AVIONS BRESILIENS !, le Parena, à travers son président, s’en est pris vigoureusement à ces pratiques devenues la méthode du régime. Comment peut-on payer un avion en espèce ? En tout cas, cela étonne l’homme des grands réseaux diplomatiques qui estime que ces achats auraient dû au moins se faire par virement bancaire : « On ne paye pas un avion en avion en espèces » s’est indigné le cerveau de Antè Abanna.
L’opposant le plus tranchant dit avoir mis le curseur sur ces cas de détournements et de surfacturations. Dans le document, le Parena dit ne rien révéler sur les moyens dont dispose l’armée, mais ses responsables dénoncent le vol à grande échelle dont les forces armées, le peuple et le pays sont victimes à cause des responsables qui gouvernent.
Prenant le pouvoir aux mots, citant certains ministres et même le président de la République, Tiébilé Dramé avancera que les propos et les publicités faites autour de l’achat d’hélicoptères ne sont que des propagandes. « Nous sommes en mesure d’affirmer que le Président de la République est en possession de rapports explosifs. Il n’a pas publié, il n’a pas saisi la justice. Pas de sanction, pas de saisine de la justice. Le président couvre de son autorité les pratiques dénoncées dans ces rapports. Il n’a pas le droit de faire ça.
Les faits dénoncés sont en rapports avec des achats d’équipements douteux et surfacturés. Des scandales antérieurs dénoncés et qui, jusque-là, n’ont pas eu de suites ni administratives ni judiciaires.
Tiébilé Dramé, dans un document étoffé, ressort des exemples tirés du rapport d’audit : Un super PUMA d’occasion en Irlande et payé en espèce ! Près de 3,5 milliards de FCFAont été déboursés pour payer, cash, un hélicoptère de transport type « Super Puma » en violation des règles de procédure.
Un second avion a été acquis auprès d’Airbus. Avec des clauses inconnues de ce contrat, un officier supérieur de l’armée malienne a déclaré à un magazine américain en Bloomberg.com que les deux Super Puma étaient « cloués au sol ». Le gouvernement du Mali a payé de la quincaillerie avec une surfacturation nettement décelée révèlent Tiébilé Dramé et ses hommes. Des avions brésiliens « Super Tucana » font également objet de surfacturation. Cela apparait mystérieux pour un contrat signé autour de 88,7 millions de dollars américains, soit 51,682 milliards FCFA. Mais le révélateur du Parena, aptes et disciplinés en calcul, avancent que la valeur totale des quatre avions est d’environ 68 millions de dollars.
Une autre interrogation, réside autour de deux avions d’une valeur de 20,7 millions de dollars, soit 11 milliards de FCFA. Donnant du fil à tordre au gouvernement, Tiébilé Dramé et son parti invitent le régime à s’expliquer sur ces contrats cruels et criminels au regard des écarts comparatifs. La formation n pilote selon des experts américains se situe entre 20 et 35 millions de FCFA. Mais la République du Mali a signé un contrat de 3,78 milliards de F CFA pour la formation de 15 pilotes. Alors que pour le Parena, la formation de chaque pilote est facturée à 250 millions FCFA par le gouvernement.
Tiébilé Dramé a mis à nu les pratiques du pouvoir, argumentant avec des cas précis qui illustreraient la mafia gouvernementale. Mêmes dans les costumes présidentiels, le Parena semble présent, affirmant avec certitude que le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita détient deux rapports compromettants : « Depuis plusieurs mois, le président de la République, Chef suprême des armées, est en possession de deux rapports explosifs sur des détournements massifs de ressources financières destinées à nos forces. Il n’a pris aucune sanction administrative contre ceux qui se sont livrés à ces détournements. Il n’a ni publié lesdits rapports ni saisi la justice. Le président de la République couvre de son autorité les actes abondamment décrits dans les deux rapports. »
La solution dans la stabilisation et dans la sécurité du Mali réside dans l’alternance. C’est un triste échec. Il est vrai que le FMI avait réagi. C’est un partenaire du Mali. Ils ont commencé à préparer en janvier de cette élection. Ils ont été pris de cours. Le président parle sans mesurer les contours. Les leaders du Parena demandent au gouvernement de les concerter pour une meilleure organisation des élections à venir : « Les élections bâclées ne seront pas acceptées, que ça soit très clair. Ce pays a soif d’alternance», prévient Tiébilé Dramé.
Mettant l’accent sur l’impasse et le calvaire que connait le pays, l’homme qui œuvre, depuis quelques mois, pour un rassemblement consistant à prendre démocratiquement le pouvoir, pense que le chef de l’Etat doit toujours contextualiser ses interventions. En disant à Segou que Boua ta Bla, il ne mesure pas l’enjeu et le risque qu’il occasionne. Tiébilé est convaincu d’une chose, IBK et son équipe n’ont pas solution et il le résume en ces termes : « Si ce régime était compétent, on l’aurait su depuis 2013 ». Rappelant que le même chef de l’Etat avait juré le 2 Juillet passé, en présence de se pairs et du président français Emmanuel Macron, le locataire de Koulouba avait juré qu’il ne retirerait pas son projet de révision, explique Tiébilé Dramé. Mais il a été obligé de le faire après avoir affirmé que le retrait reviendrait à trahir le Mali.
Ainsi Tiébilé conseille au président de ne pas écouter ses courtisans qui l’induisent en erreur. Il lui demande de faire un examen de son échec et de décrocher. Le bonheur du Mali, la solution et la sécurité de ce pays passent par une alternance lors des prochaines élections. Profitant de sa tribune, il a informé les confrères que le manifeste pour une alternance sera signé à la fin de ce mois au Palais de la Culture. « Si le peuple se mobilise, Boua sera obligé de décrocher » Il est de l’intérêt de tous que Boua Ka Bla. Il peut rendre encore service au Mali, pour les voisins et pour les partenaires qu’il exprime son patriotisme incontestable. Cela passe par son décrochage après un échec.
Profitant de l’occasion, le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé a exceptionnellement et urgemment pris la parole pour porter à la connaissance des confrères, le drame qui se joue toujours à Konsiga, une commune de Yelimané. L’honorable député a rappelé toutes les initiatives et démarches qui ont été mises en place. Prenant dit-il, lui-même des initiatives personnelles auprès du Premier ministre, du ministre de l’administration ou encore celui de la sécurité, la situation reste toujours tendue. Le maire, se sentant menacé, affirme le chef de file de l’opposition, a pris une arme pour sa propre sécurité.
Mettant la faute sur le pouvoir car c’est un opposant et sa sécurité importe peu. Ce qui se vit à Konsiga dans le cercle de Yelimané est inadmissible. Soumaila Cissé estime que l’Etat doit jouer son rôle. Le maire de URD, traqué et agressé depuis des mois se trouve aujourd’hui en exil à Yelimané.
Les derniers mots du document du Parena sont sans concession à l’endroit de la personnalité et de la fonction qu’incarne Ibrahim Boubacar Keïta. Sans l’indexer de haute trahison, le Parena estime que « Sa responsabilité politique et morale en tant que Chef suprême des armées est totalement engagée. La mauvaise utilisation des ressources financières destinées à nos forces dans ce contexte de guerre contre le terrorisme est un immense scandale d’Etat. »
Il signale également une perte de plus de 2,1 milliards dans les opérations de change en défaveur du trésor public.
Ammi Baba Cissé ABC
Figaro mali