Démissions, suspensions d’activités : S’achemine-t-on vers une chute inévitable de l’EPM, fatale à Bocary Treta ?
La Coalition « Ensemble pour le Mali » dirigée par Dr. Bocary Treta continue de mourir de sa belle mort. Après la démission massive de la dizaine de partis politiques pour créer une autre coalition de soutien à IBK dénommée «Action républicaine pour le progrès (ARP) », « l’Ensemble pour le Mali » vient d’enregistrer un autre coup fatal : la suspension de la participation du Collectif des candidats 2018 pour le Mali (CCM 2018) à toutes ses activités. Que reste-t-il à présent de cette coalition ?
Démissions, suspensions d’activités,…ce sont les termes qui sont à la mode au sein de la plateforme « Ensemble pour le Mali ». La coalition de Dr .Bocary Treta s’effrite et meurt tout doucement. Mauvaise gouvernance ? Conflits d’intérêts ? Querelles d’égaux ? On ne saurait tirer la conclusion pour le moment, mais Treta est sur la voie de ne diriger que son seul parti, le RPM, car il ne reste plus beaucoup de partis politiques avec lui.
En effet, quelques jours après la signature de l’Accord politique de gouvernance, dix partis politiques ont quitté l’EPM pour créer une autre coalition soutenant IBK. Il s’agit de : l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) de Tieman Huber Coulibaly ; du Mouvement pour le Mali (MPM) de Hady Niagadou ; des Forces alternatives pour le changement « FAC » ; du Parti malien pour la démocratie sociale (PMDS) ; du Mouvement Mali emergence ( MME) ; de l’Union pour un mouvement populaire de changement (UMPC) ; de l’Union des patriotes pour la république (URP) ; de l’Association jeunesse et alternance (AJA) ; du Parti pour le peuple malien (PPM) et de l’Alliance pour la promotion et le développement du Mali (APDM-Equité). Ces partis ont créé une plateforme de soutien à IBK, dénommée Action Républicaine pour le Progrès (ARP) dont l’objectif était, selon son président, d’être plus efficace dans leur soutien et leur accompagnement au président IBK. « Nous estimons qu’étant à la croisée des chemins, il est important que toutes les identités s’affirment. Même si nous appartenons tous à la majorité, il y a des moments dans la vie des nations où il faut que les positions soient claires, qu’elles s’affirment afin que l’adhésion populaire puisse être cohérente pour que les difficultés qui assaillent aujourd’hui le Mali auxquelles le gouvernement fait face et qu’il ne peut pas résoudre sans l’aide efficace des acteurs politiques, il faut que cela se passe de manière claire et affirmée », a précisé Tieman Huber Coulibaly le 2 juin.
Incapacité de l’EPM à produire les résultats souhaités, raisons de la suspension de la CCM2018 de ses activités au sein de l’EPM
Après la perte des dix partis membres de l’ARP début juin, l’EMP est sur la voie de perdre à nouveau les membres de la Coalition des candidats 2018 pour le Mali. En effet, dans un communiqué signé par son porte-parole Yeah Samaké en date du mercredi 19 juin 2019, la Coalition des Candidats 2018 pour le Mali a suspendu sa participations à toutes activités de la plateforme « Ensemble pour le Mali ».
Evoquant les raisons de leur décisions, les membres de la CCM 2018 précisent, dans leur communiqué : « en effet, ayant souscrits au programme présidentielle 2018-2023 de son excellence Ibrahim Boubacar Keita dont sa mise en œuvre nécessite une forte mobilisation politique, sociale et une veille accrue de la gouvernance , ill est de constat que les activités au sein de l’EPM semblent ne pas produire de résultats satisfaisants face au défi du moment ».
Même si, pour le moment, c’est une simple suspension, elle peut conduire à la démission, de certains candidats de 2018 dont Mamadou Oumar Sidibé, Yeah Samaké, Mme Kanté Djénébou N’diaye, Harouna Sankaré, Mdibo Koné, de l’EPM.
L’inaction a-t-il conduit au déclin de l’EPM ?
Les raisons de la démission de la dizaine de partis politique et la suspension de la Coalition des candidats 2018 pour le Mali semblent être identiques : l’incapacité de l’EPM à obtenir les résultats souhaités dans les actions de soutien au président de la République. Si, après les premières démissions, la coalition est affaiblie, elle risque le déclin pur et simple. En tout cas, Treta et sa coalition doivent se battre pour ne pas perdre l’Adema et l’Asma de Soumeylou Boubeye qui sont, pour le moment, les deux poids lourds après le RPM.
Boureima Guindo