Décès de Dj Arafat: L’Artiste Toumani Diabaté annonce l’ouverture d’un Livre d’or en la mémoire de son « fils »
Une semaine après le décès accidentel d’Arafat DJ, nous-nous sommes rendus à Tomikorobougou au domicile du maestro Toumani Diabaté, virtuose de Sa Majesté la Cora, et père de l’Artiste Sidiki Diabaté, pour nous entretenir avec lui des dispositifs à eux prises, pour les obsèques de celui qui était considéré comme faisant désormais partie de la famille Diabaté.
C’est en chef de famille, entouré des visiteurs que le Maestro Toumani Diabaté du Mali nous a reçus dans une sérénité olympienne comme il a de tout temps été. Nous vous livrons, en exclusivité, son sentiment d’un père, certes, choqué par la disparition d’un fils ; mais, qui garde la force de l’esprit en Homme de foi en notre créateur, Allah Le Tout Puissant.
LE COMBAT : Qui était Dj Arafat pour vous ?
Toumani Diabaté : Je voudrais, tout d’abord, rendre grâce à Dieu pour nous avoir créés et donné la vie. Tout ce qu’Allah fait est fait et nul ne peut contre la volonté de Dieu ! Puisse, donc, qu’il reçoive dans son paradis l’âme de mon fils Arafat. Amen ! Pour être sincère avec ma conscience, je considère Arafat comme étant un de mes fils aussi bien que Sidiki l’est. Arafat, toute fois qu’il venait ici au Mali, il n’avait de chez soit qu’à la maison ici. À titre posthume, je le baptise «Huon Serges Diabaté». Oui, Arafat demeurera à jamais un des miens, des nôtres.
Que prévoit alors la famille Diabaté pour lui rendre hommage ?
Dans la vie, ici-bas, il y a des coïncidences qui ne sont pas chose du hasard.
En effet, le concert de Sidiki qui vient de se tenir, le lendemain de la fête, s’est plutôt transformé à un hommage à la mémoire d’Arafat. Et, lorsque j’ai été informé, depuis les États-Unis d’Amérique, par un ami de l’accident de mon fils Arafat, la nuit d’avant le concert, je n’en revenais pas. Après vérification et confirmation de la triste nouvelle, et Sidiki et tout son staff étaient en pleurs. Ils ont, sur le coup, décidé d’annuler le concert. J’ai dû consulter mon entourage de ce qu’il fallait faire. Et c’est alors que nous avons souhaité de maintenir le concert et d’en faire, du coup, le tout premier concert géant en hommage du regretté Arafat. Aussitôt décidé, aussitôt fait, Sidiki, sous le choc, essuya ses larmes et entra dans sa chambre pour poster une vidéo pour informer le Public du maintien du concert dans son nouveau format d’hommage à son frère Arafat.
Le jeu en valait la chandelle, car, une fois sur le podium, lorsque l’Artiste ivoirien Safarel Obiang, drapeau de la Côte-d’Ivoire entre les mains et celui du Mali entre celles de Sidiki, entonnèrent un titre d’Arafat, ce fut comme un coup de tonnerre dans le Stade 26 MARS de Yirimadio.
Ainsi, les milliers de spectateurs venus prendre part à ce concert ont cru voir leur idole Arafat sur scène. Il faut dire que cela a décompressé le climat qui, au paravent, était très lourd et pesant à cause de l’annonce du décès subite de mon fils Arafat (que son âme repose en paix amen !).
Quel mot avez-vous pour l’Autorité ivoirienne qui a décidé de prendre en charge les obsèques d’Arafat ?
Selon nos informations, ces obsèques débuteront le vendredi 30 août prochain, par une veillée artistique au Stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, de 16H jusqu’à l’aube et que la levée du corps est prévue pour le lendemain, samedi 31 août, suivie de l’inhumation au cimetière de Williams-ville, toujours à Abidjan. S’il est prévu d’ériger un monument qui va abriter les œuvres de l’Artiste en Côte-d’Ivoire, ici (ndlr : à Bamako), nous sommes en train d’envisager, officiellement, avec l’implication des Autorités compétentes et en collaboration avec l’Ambassade de la Côte-d’Ivoire accréditée au Mali, d’ouvrir un Livre d’or en la mémoire d’Arafat.
Ce livre d’or sera disponible dans divers endroits accessibles au Grand Public malien afin que chacun puisse parquer par une note écrite un hommage au regretté Arafat.
Ainsi, nous comptons emporter officiellement ce livre d’or en Côte-d’Ivoire, lors des obsèques du célèbre l’Artiste. Si, par la force des choses, le Mali fut le premier pays à lui rendre un hommage digne de ce nom, le 12 de ce mois, à travers le concert géant, nous souhaitons de même être de ceux qui vont lui ouvrir un livre d’or qui restera à jamais dans les archives ivoiriennes en sa mémoire au nom du Peuple malien et de tous ceux qui vivent au Mali.
Votre dernier mot
Pour terminer, j’implore la clémence de Dieu afin qu’il accorde le repos éternel à mon fils Arafat. Je profite de l’occasion pour adresser les condoléances de la famille Diabaté et de tous les fans d’Arafat, résidents au Mali, à sa mère, à sa famille biologique et à tout le Peuple ivoirien.
Propos recueillis par Tchéwi Adams Konaté
LE COMBAT