Cuba: sur les réseaux sociaux, la diaspora aux Etats-Unis s’interroge sur la retraite de Castro
RFI
Raúl Castro a passé ce week-end le relais à la jeune génération, et le poste de premier secrétaire du Parti communiste revient au président cubain Miguel Diaz Canel. Pour la première fois depuis soixante ans, l’île ne sera plus dirigée par un Castro. Ce changement apporte son lot d’incertitudes. La diaspora cubaine aux États-Unis s’interroge ainsi beaucoup sur les réseaux sociaux : Diaz Canel va-t-il réussir la transition?
De notre correspondante à New York, Carrie Nooten
Dès ce lundi, Miguel Diaz Canel va cumuler les fonctions de président, qu’il occupe depuis 2018, et celle de premier secrétaire du Parti communiste cubain. Pour la première fois depuis 62 ans, ce n’est pas un Castro qui occupera la fonction suprême dans l’un des cinq derniers pays communistes du monde.
Les internautes se demandent quels pouvoirs réels Miguel Diaz Canel va exercer. Ils prédisent qu’il aura moins d’autorité et d’influence que Raul Castro, qui lui même en avait moins que son frère Fidel. Ce ne sera pas décisif, selon eux, mais cela va contraindre ses marges de manœuvre au sein du gouvernement de façon significative.
« Diaz Canel aura besoin de consensus et de coalitions, bien plus que Raúl n’en a eu besoin », note l’historien Andres Pertierra. Il reste des hommes de la vielle garde encore dans l’actuel cabinet, comme Ramiro Valdés. Sur Twitter, on se demande si Miguel Diaz Canel parviendra à se faire respecter des fonctionnaires et des militaires, comme avaient réussi à le faire les frères Castro. Sans compter que Raúl Castro, s’il a annoncé prendre sa retraite, a aussi déclaré qu’il était toujours mobilisable. Il reste présent en coulisses.
« Socialisme à la cubaine »
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Autre interrogation des internautes : Miguel Diaz Canel va-t-il pousser pour plus de réformes économiques ? La plus grande ouverture économique, ces six dernière décennies, a été celle opérée par Raúl Castro. Il a eu les pleins pouvoirs dès 2008, et en 2014, les accords qu’il a signés avec Barrack Obama ont généré de nombreux contrats. Une croissance qui s’est arrêtée net avec les restrictions imposées par l’administration Trump.
La twitteuse Amanda Suarez s’interroge : Miguel Diaz Canal va-t-il oser aller plus loin ? Il reste tout de même le dauphin de Raúl Castro, et celui-ci a recommandé encore ce vendredi la plus grande prudence sur les réformes économiques : « Il ne faut pas qu’elles corrompent le socialisme à la cubaine. » Pourtant, la plus grande urgence est bien économique : le PIB a chuté de 11 % en 2020, à cause de la pandémie de Covid-19 et du renforcement de l’embargo américain.
Pas la priorité de Joe Biden
D’ailleurs, sur Twitter, on se demande aussi quelles seront les conséquences de ce changement sur la politique américaine à l’égard de Cuba. Et les internautes relaient à ce sujet un extrait de la conférence de presse quotidienne de la Maison Blanche, où la porte-parole Jen Psaki n’a laissé plané aucun doute : « Les changements politiques à Cuba ne font pas partie des priorités de la politique étrangères du président américain, même si cela reste dans son radar. » Les activistes les plus engagés ont pris cela comme une confirmation de la position dure des États-Unis vis-à-vis de Cuba.