Crise scolaire : le ministre Boubou Cissé assume l’entière responsabilité
Cinq préavis de grève pour 45 jours d’arrêt de travail depuis la rentrée des classes. Ce sont les statistiques de la grave crise scolaire qui se poursuit toujours au Mali. Préoccupée par l’avenir de l’école, l’Assemblée nationale a interpellé hier le gouvernement sur la grève des enseignants. L’exécutif s’est fait représenter par trois ministres : Pr Abinou Témé de l’Education, Dr Boubou Cissé de l’Economie et des Finances et Racky Tall du Travail, de la Fonction publique et chargée des relations avec les institutions.
Où se situe le blocage ? Comment sauver l’année ? Telles sont les questions fondamentales que les députés voulaient des réponses précises et rassurantes.
En réponse à la première question, le chef de l’hôtel des finances a assumé l’entière responsabilité. « Le blocage vient du ministère de l’Economie et des Finances parce qu’il est difficile pour nous de répondre favorablement à certaines demandes qui nous sont arrivées et continuer à assurer certaines dépenses prioritaires régalienne de l’Etat », a souligné Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances.
La prime de logement est l’une des demandes qui divise le gouvernement et les syndicats des enseignants. Les enseignants demandent 100 000, 75 000 et 50 000 selon les catégories comme prime de logement. « Si on répond à ce qui est demandé aujourd’hui, demain on ne pourra pas payer les salaires pour l’ensemble des fonctionnaires de l’Etat malien. Ce n’est simplement pas possible. Quand on ajoute la prime de documentation demandée à la prime de logement, ça fera 161 milliards de FCFA sur l’année ? La masse salariale des deux cycles (fondamentale et secondaire Ndlr) est à 124 milliards de FCFA. En répondant aux demandes actuelles, nous augmentons de plus de 100 % la masse salariale existante alors que celle qui est en cours, nous avons des difficultés à les honorer. Ce serait mentir aux uns et aux autres de dire qu’on pourra faire ça », a soutenu Dr Boubou Cissé. « Même si on divise par dix la demande, ça devient difficile pour l’Etat. Même si vous donnez 5000 FCFA comme prime à chacun des 63 milles enseignants, vous arrivez à des proportions de 8 à 13 milliards par ans. A même à 5000 FCF c’est difficile dans le contexte actuel. Cela nous a poussés à dire non. Parce que ce n’est pas soutenable budgétairement », a insisté le ministre des Finances.
Sûr de sauver l’année, le ministre de l’Education dit compter sur la bonne foi des enseignants à travers la réouverture des négociations pour une issue heureuse et diligente de la grève. Ainsi, le Pr Abinou Témé entend prolonger sur les vacances.
Maliki Diallo
L’Indicateur du Renouveau