ACTUALITÉSFaits Divers et Insolites

Crise liée au coton: En réalité, les paysans souffrent pour des résultats presqu’inexistant

Depuis quelques semaines, le refus de la culture du coton anime les débats des populations à cause de la diminution du prix du coton et l’augmentation des prix des intrants. Cette position prise par le gouvernement malien n’a pas été bien comprise par les paysans. En acceptant la proposition du gouvernement, les paysans se retrouvent dans une situation où ils travaillent pour ne rien avoir comme bénéfice sur le coton. Comme solution, ils décident en grande majorité de ne pas cultiver le coton malgré les bonus de 35 milliards du gouvernement.

C’est la raison pour laquelle, l’hivernage 2020 est timide en ce qui concerne la culture du coton. Les cultivateurs de coton parlent d’une même voix et décident de ne mettre sous terre aucune graine de coton. Le gouvernement du Mali décide d’acheter le coton à 200 FCFA le kilo du coton 1er choix et le 2ième choix à 175 FCFA le kilo avec un bonus de 50 FCFA.

Les activités sont lentes en ce début d’hivernage et les paysans se dirigent vers les cultures de mil, de sorgho, etc. Il faut dire que les paysans sont les personnes qui souffrent le plus au Mali. Ils sont les producteurs et aussi les pauvres. Ce système doit changer au Mali. Dans beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest, ce système existe. Quand on imagine que les paysans s’endettent pour avoir les engrais, lorsque le coton est vendu, l’argent prend du temps, voire deux à trois mois souvent.

En réalité, les paysans souffrent pour des résultats presqu’inexistant. Dans un hectare de coton, le cultivateur peut faire des dépenses de plus de 200.000 FCFA sans compter la force physique qu’il utilise dans son champ. Les dispositions du gouvernement font des paysans des gens qui travaillent pour d’autres sans salaire. Ils sont parfois obligés de cultiver le coton pour pouvoir de l’engrais pour la culture du maïs. Il est temps que les paysans prennent conscience que dans la vie chacun travaille pour ses intérêts. Si le gouvernement brandit le verbe de la valorisation de l’agriculture, il doit savoir que l’augmentation des prix des intrants et la diminution du prix du coton ne valorise pas l’agriculture malienne.

La culture du coton, au-delà du gain financier, occasionne parfois des tensions familiales dans les villages pour la simple raison que les recettes du coton n’arrivent pas à couvrir les charges familiales. Cela donne naissance à des frustrations car certains pensent l’argent a été accaparé par le chef de famille, qui seul, ne peut pas apporter un rendement.

Il faut être dans les villages pour comprendre que les paysans souffrent. Habillement inadéquat, nourriture avec souvent une qualité qui laisse à désirer. Le gouvernement devait aller avec la participation des paysans avant de prendre certaines décisions. Quelles que soient les contraintes sur le marché mondial, les paysans doivent comprendre et ensemble trouver une solution. Vive les cultivateurs, vive l’agriculture malienne !

Yacouba Dao

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X