L’eau potable, une denrée vitale, est rare à Sangarébougou-Marseille, une Commune rurale à la périphérie de Bamako.
Sangarébougou-Marseille est géographiquement située dans le cercle de Kati, région de Koulikoro. Dans cette zone, les habitants font face à d’énormes difficultés liées au manque d’eau potable. Le manque découle de l’insuffisance de forage et de canalisation d’eau de la Somagep.
Moussa Traoré est un jeune élève, vivant à Sangarébougou-Marseille. Il est de ceux-là qui souffrent le martyre à cause du problème d’eau. « Je me réveille à 5 heures du matin pour ne pas aller à l’école en retard. Je pars chercher de l’eau jusque dans un autre secteur sur une distance de centaines de mètres. Muni de 10 bidons de 20 litres, j’effectué ce trajet tôt les matins avant d’aller à l’école. L’eau que je trouve sert à approvisionner ma mère pour ses besoins de la journée. Le soir à mon retour des classes, je reprends la même corvée d’eau avec les mêmes récipients. Une fois au robinet aussi, on doit se mettre en rang pour attendre son tour dans l’ordre et la discipline. Dans cette attente lancinante, certains perdent patience et s’échinent à bousculer l’ordre pour être les premiers servis. Les bousculades qui s’ensuivent se terminent en bagarre rangée. Cette atmosphère conflictuelle joue sur mon programme et m’empêche d’être à l’heure à l’école”.
A l’image de Moussa, Fatoumata Cissé, femme au foyer, vit dans une grande famille. Elle connaît les mêmes réalités et difficultés. Selon elle, « les ménagères travaillent très dur pour avoir de l’eau chaque matin. Elles se réveillent très tôt pour chercher le précieux liquide afin de préparer les repas de la journée et pour les autres besoins de la famille. Cette gymnastique se fait en même temps que la préparation du petit déjeuner. A cause des nombreuses difficultés d’approvisionnement en eau, il arrive que les enfants partent à l’école sans rien manger. En plus de ces difficultés à avoir de l’eau, l’atmosphère est très tendue au niveau des points d’eau de Sangarébougou. Tout le monde veut avoir de l’eau. Des scènes de bagarres, de disputes, et autres sont légion. Les femmes de Sangarébougou vivent ce problème d’eau durant toute l’année. Seule l’hivernage est notre saison providentielle. L’eau de pluie est soigneusement recueillie dans tout ce qui peut contenir les liquides. On en utilise pour l’eau de boisson en y mettant du Javel pour tuer les microbes. Les femmes qui n’ont personne pour suivre le rythme de la corvée d’eau font recours aux vendeurs d’eau. Ceux-ci font du porte à porte avec des bidons de 20 litres vendus à 50 F CFA ».
Face à cette situation, les autorités de la transition sont interpellées pour trouver une solution définitive.
Aminata Dramé
(Stagiaire)
Mali Tribune