Crise au sein du Conseil national du patronat du Mali : Le Camp de Mamadou Sinsy Coulibaly dénonce la « passivité de l’Etat »
Hier, jeudi 11 février 2021, le Camp de Mamadou Sinsy Coulibaly était face à la presse à Bamako pour parler de la situation de crise qui règne au sein du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) depuis octobre 2020. Pour trouver une solution à cette crise qui ternie l’image du secteur privé malien, le Camp de Mamadou Sinsy Coulibaly prône la mise en place d’un Comité de Crise en guise d’organe dirigeant pour une période transitoire. Par ailleurs, des membres du camp de Mamadou Sinsy Coulibaly ont dénoncé la « passivité de l’Etat » dans cette affaire. Ils ont exprimé leur mécontentement du fait que la décision rendue par le tribunal de la commune IV en faveur de Mamadou Sinsy Coulibaly n’arrive toujours pas à être appliquée.
Cette conférence de presse était animée par des partisans de Mamadou Sinsy Coulibaly du CNPM dont Soya Golga, président du groupement des commerçants du Mali (CCM), Boubacar Diallo, Mme Cissé Fatoumata Kouyaté, Souleymane Baba Traoré, Sidi Dagnoko et bien d’autres. Au cours de cette conférence de presse, Sidi Dagnoko a mis l’accent sur le Mémorandum des 26 organisations sur les 39 que compte le CNPM. « La crise actuelle du CNPM est née à la suite de l’organisation des élections de renouvellement de mandat du bureau du CNPM vu que le mandat de l’ancien bureau arrivait à terme, le 09 octobre 2020. Faute de consensus, deux listes de bureau se réclament la légitimité de diriger le patronat. Ce qui met le CNPM dans une situation de crise sans précèdent. Malgré toutes les tentatives de conciliation, les parties n’ont pu trouver une solution commune de sortie de crise. De fait, elles ont plongé le CNPM dans un nœud gordien avec son corollaire de feuilleton judiciaire et quelquefois de scènes de violence. Toute chose qui, loin d’honorer l’image de la faitière du Secteur Privé, accentue les dissensions et les clivages. Nous avons donc aujourd’hui deux bureaux et deux Présidents du CNPM qui revendiquent tous la légalité et la légitimité en qualité d’organe dirigeant du CNPM, chacun de ses bureaux ayant à la fois ses supporteurs et ses détracteurs au sein des membres du CNPM », révèle ledit Mémorandum. Ce Mémo précise que les procédures judiciaires en cours prendront des années avant d’aboutir à des décisions définitives exécutoires. Selon Boubacar Diallo, cette crise a des conséquences sur le Secteur Privé dont la perte de crédibilité et d’influence, le déficit de défense des intérêts du secteur privé, l’absence de débats économiques, le déficit de stratégies économiques, la démobilisation des investissements, la marginalisation du secteur privé etc. « De sa création à nos jours, sans doute, le CNPM traverse la plus grave crise de son existence. Tous, à l’unisson, nous devons trouver une solution pour le sauver d’une perte d’influence, d’une perte de positionnement durable voire d’une dislocation. Il est impératif et nécessaire de réconcilier les esprits et les cœurs ; de s’entendre sur l’essentiel afin de mettre fin à cette crise, qui ne fait que perdurer et plonger les acteurs du secteur privé malien dans un désarroi total. Les enjeux et les challenges actuels restent et demeurent la reprise des activités de défense des intérêts du Secteur Privé. C’est au regard de tout ce qui précède, et dans le seul et unique but de trouver une issue heureuse à cette crise au sein du CNPM, que les Présidents des Groupements Professionnels et les Présidents des Conseils Patronaux de Régions, à qui appartiennent le pouvoir de décision souveraine au CNPM, décident de la mise en place d’un Comité de Crise en guise d’organe dirigeant pour une période transitoire ; l’engagement des procédures administratives et juridiques nécessaires pour acter la mise en place d’une période transitoire au CNPM dont la durée sera fixée par l’AG ; la mise en place d’un comité de relecture des textes du CNPM ; l’organisation d’une Assemblée Générale de validation des nouveaux textes ; l’organisation d’une Assemblée Générale élective au terme de la transition », révèle Mémorandum des 26 organisations. Aux dires de Mme Cissé Fatoumata Kouyaté, le Patronat n’a pas besoin de cette crise. Répondant aux questions des journalistes, Souleymane Baba Traoré, président de la Fédération des transitaires, commissionnaires en Douane Agrées du Mali (FETRAM), a fait savoir que c’est une crise délibérément organisée pour détruire le Patronat. Avant de déplorer le fait que la décision rendue le 30 octobre 2020 en faveur de Mamadou Sinsy Coulibaly peine à s’appliquer. « Aujourd’hui, nous n’allons pas accuser l’Etat, mais il ya une passivité de l’Etat qui est là qui est claire aussi, parce que voir un patronat en lambeau comme ça alors que tout le monde sait que le patronat est un syndicat très puissant qui est là pour la défense du secteur prive. Le patronat l’a toujours démontré en République du Mali, il n’y a même pas de doute », a déclaré Souleymane B. Traoré. Quant à Sidi Dagnoko, il a signalé que le jugement de l’affaire sur le fond du dossier est prévu pour le 15 février 2021.
Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali