Coronavirus : Nairobi-Lagos-Dakar, les grands aéroports africains en état d’alerte
Le centre nigérian de contrôle des maladies au Nigéria a tiré la sonnette d’alarme. Une alerte a été envoyée à toutes les autorités sanitaires du pays qui compte 200 millions d’habitants. Les responsables concernés sont invités à intensifier la surveillance à tous les points d’entrée du pays. Le dépistage a commencé à l’aéroport de Lagos où les passagers, dont de nombreux Nigérians qui voyagent en Chine pour les affaires, défilent devant des caméras thermiques dès leur descente d’avion.
Les voyageurs en provenance de Wuhan, ville au centre de la Chine, berceau de l’épidémie, sont soumis à de nombreuses questions à leur arrivée, sur des symptômes possibles de la maladie et sur leur circuit de voyage, indique un communiqué publié par le centre nigérian de contrôle des maladies.
“Ce n’est pas encore une alerte rouge. Nous prenons juste des précautions. Nous n’attendons pas que les choses se produisent. C’est ce que nous avons appris de la crise d’Ebola”, explique à RFI, un responsable des opérations à l’aéroport de Lagos.
“On prend la température des gens”
Plusieurs pays africains ont pris des mesures similaires pour contrer une probable contagion des populations par cette pathologie qui affecte les voies respiratoires chez l’homme. C’est le cas au Kenya et en Afrique du Sud, au Ghana et au Sénégal où les passagers en provenance de Chine sont contrôlés. On prend la température des gens qui débarquent.
Des mesures fortes ont également été prises en Ethiopie qui enregistre de nombreux départs et des arrivées massives en provenance d’Asie. Selon l’agence Ecofin, la compagnie nationale Ethiopian Airlines scrute les passagers qui arrivent des provinces chinoises frappées par la maladie. Des dispositions ont été prises à l’aéroport d’Addis-Abeba où transitent chaque semaine des centaines de milliers de passagers. Parmi eux, de nombreux Chinois dont le pays est un important partenaire commercial de l’Afrique.
Aucun test rapide n’est disponible
Mais faute d’un diagnostic précis, les pays africains restent désarmés face à ce nouveau virus. Pas de test rapide disponible à ce jour.
Nous aurons besoin d’envoyer les échantillons suspects à l’extérieur du pays pour qu’ils soient testésChikwe Ihekweazu – Centre nigérian de contrôle des maladiesà RFI
L’épidémie de pneumonie virale qui s’est déclarée dans la ville chinoise de Wuhan, désormais placée en quarantaine par Pékin, a désormais atteint l’Europe, les Etats Unis, le Canada, l’Australie, la Corée du Sud, le Japon, le Vietnam, le Népal, la Thaïlande et Singapour notamment. Malgré le renforcement des mesures prises pour tenter d’enrayer sa propagation, l’inquiétude est grande en Afrique. Personne n’a oublié là-bas, les ravages causés par la fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et en RDC depuis 2018.
francetvinfo