CORONAVIRUS AU MALI : Dieu a (encore) boudé le Chérif de Banconi
Habitué des prières et des séances de bénédictions pour la paix (qui ne vient toujours pas) au Mali, les appels de Chérif Madani Haidara à l’adresse du Ciel contre le coronavirus n’ont pas été entendus. Le mal est présent au pays de Modibo Kéita désormais avec une vingtaine de cas confirmés. Un chiffre que l’on risque de voir grimper dans les prochains jours. Nous ne le souhaitons point.
Si ce chiffre devait améliorer, le guide spirituel des Ançars aura été d’un grand apport. Et pour cause ! En lieu et place de la fermeture des mosquées en guise de précaution contre le coronavirus, Ousmane Chérif Madani Haïdara seule autorité ayant le pouvoir à l’ordonner en tant que président du Haut conseil Islamique, s’est contenté de multiplier les prières contre l’épidémie. Le vendredi 6 mars dernier, il a appelé la communauté musulmane du Mali à l’accompagner à prier contre le coronavirus. Ce qui fut fait !
Aussi, dans certaines de ses sorties qui ont fait échos à travers réseaux sociaux, le guide spirituel de Ançar dine international avait fait promesse à l’opinion publique d’ordonner la fermeture des maisons de Dieu dès qu’un cas de coronavirus aura été détecté au Mali.
Pour motif de sa volonté de non-fermeture des mosquées, Ousmane Cherif Madani Haïdara dans une autre de ses vidéos sur réseaux sociaux rappellent les fidèles musulmans à respecter les consignes laissées par les services sanitaires. Il n’oublie pas aussi de les appeler surtout à la Foi et à s’apprêter à accueillir la mort à tout moment et en toutes circonstances : ‘‘Un musulman doit s’attendre à la mort à tout moment, et face à la maladie il est encore bon de se protéger’’, dit-il prenant l’exemple sur l’Arabie Saoudite et l’Algérie qui ont déjà adopté des mesures contre le coronavirus.
En Arabie Saoudite, soit dit en passant, l’accès à la Grande Mosquée de La Mecque et à Celle du Prophète à Médine est très restreint depuis le 05 mars alors que les autres lieux de culte du pays sont définitivement fermés jusqu’à nouvel ordre. En Algérie depuis le 17 mars les mosquées ne sont plus d’accès et en Guinée Conakry voisine, depuis le jeudi dernier 26 mars, les fidèles musulmans sont désormais interdits de prières collectives après l’annonce de 8 cas de coronavirus.
La suggestion de fermeture des mosquées avait été en partie faite par l’opinion publique après que des pays à l’image de l’Arabie Saoudite et l’Algérie, aient montré l’exemple. Et, surtout, après que les confessions chrétiennes du Mali aient décidé de renoncer à fréquentations des églises
Le chérif de Banconi dans ces nombreuses sorties n’a pas manqué d’en rappeler tout en se limitant d’exhorter les fidèles musulmans aux bonnes pratiques recommandées pour prévenir le coronavirus : ‘‘Anw kaana silamèw Kè koufin yé saa’’ (Ne prenez pas les musulmans pour des gens non civilisés’’, dit-il, répétant que les mosquées seront fermées dès qu’un cas de coronavirus sera détecté au Mali.
Il met à la prière du Vendredi dans sa seule mosquée
Oui, nous avons bien fait le constat. Le vendredi dernier 27 mars, il n’y a pas eu Grande Prière à la mosquée qui porte le nom et l’emprunt de Chérif Ousmane Madani Haïdara au quartier Banconi dans les mêmes enclos que son domicile. Les fidèles ont été priés d’aller accomplir leur culte ailleurs. Si d’autres venus de loin comme chaque vendredi ont souhaité rentrer chez eux, nombreux se sont dirigés vers une autre mosquée qui se trouve à quelques mètres de celle du chérif. Cette dernière finit par être finalement pleine à craquer, comme dans les autres mosquées à travers le pays. Et de ce fait, l’on peut dire que le guide spirituel d’Ançar dine international a juste songé à soigner sa seule image, fermer sa mosquée pour éviter d’être critiquée et livrer les autres au coronavirus. Pourtant la casquette qu’il porte aujourd’hui, recommande au président du haut conseil du Mali, plus de responsabilité. Les confessions chrétiennes n’ont pas attendu d’ordre du gouvernement pour agir.
Et, faut-il le noter, si les prières du vendredi ne sont plus effectuées à la mosquée du chérif à Banconi, les autres séances sont y autorisées. Les fidèles sont appelés à mettre 1 mètre de distance entre eux. Une innovation propre au chérif seul quand on sait que les pratiques courantes de l’Islam nous enseignent d’être obligatoirement accoudés pendant les prières collectives. Heureusement que c’est une décision du Chérif, il en sait beaucoup…
Source : La Sirène