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Coronavirus au Liban: l’année scolaire compromise?

Une libanaise dans une rue de Beyrouth le 12 mars 2020 (image d’illustration). AFP/Joseph Eid
Texte par :
Paul Khalifeh
Avec 73 cas déclarés de personnes atteintes de coronavirus et trois décès depuis l’apparition de la maladie le 20 février, le Liban s’attend à une explosion de l’épidémie dans les prochains jours. Le gouvernement a appelé les Libanais à se confiner. Beyrouth, d’habitude très animée et encombrée, ressemble désormais à une ville fantôme. La fermeture, jusqu’au 22 mars au moins, des écoles et universités va-t-elle compromettre sérieusement l’année scolaire ?

La plupart des établissements sont en retard sur le calendrier des programmes en raison des suspensions de cours observées en automne, avec les grèves à répétition décrétées par le mouvement de contestation qui a éclaté le 17 octobre. Certaines écoles ont fermé vingt jours, et malgré la décision d’ouvrir les samedis, de nombreux établissements n’ont pas encore réussi à rattraper le temps perdu. Cette nouvelle fermeture, qui pourrait durer des semaines, compromet sérieusement l’année scolaire et universitaire, surtout pour les classes à examens officiels. Le brevet et le baccalauréat libanais pourraient être reportés ou annulés, comme cela s’est déjà produit du temps de la guerre civile. Mais les écoles qui dispensent des programmes internationaux, comme le bac de français ou des épreuves exigées dans les pays anglo-saxons, sont confrontées à un grave problème.

L’enseignement en ligne

Des lycées français et des écoles américaines ou allemandes, ou encore certains établissements libanais privés ont commencé il y a une dizaine de jours, à dispenser progressivement des cours en ligne. Via Google classroom, Moodle, Skype ou d’autres applications, des milliers d’écoliers et de lycéens se sont lancés dans cette expérience inédite au Liban. Il a fallu quelques jours pour instaurer une discipline, surtout pour les écoliers du primaire ou du collège, qui se comportaient comme s’ils étaient en vacances. Les choses sont rentrées dans l’ordre et les cours, qui durent parfois toute la matinée, semblent se dérouler plutôt dans de bonnes conditions, selon des témoignages que nous avons recueillis auprès de plusieurs enseignants ou élèves. Les principales universités privées ont également adopté les cours en ligne.

Dans le secteur public, l’expérience semble avoir mal démarré

Malgré les instructions du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur aux établissements du secteur public de poursuivre les cours en ligne, le processus démarre très lentement. Cela est dû à la situation financière d’une grande partie des familles, qui n’ont pas les moyens de fournir à leurs enfants le matériel nécessaire ou une bonne connexion internet, indispensables pour mener à bien l’expérience de l’enseignement en ligne.

Autre obstacle, le manque de formation de certains enseignants, qui ne maîtrisent par le savoir-faire nécessaire pour utiliser les logiciels et le matériel. On assiste donc à une éducation à plusieurs vitesses, entre les secteurs public et privé d’abord, mais aussi entre les écoles publiques elles-mêmes, ce qui risque de se répercuter sur le niveau général de l’enseignement dans le pays.

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