Les règles d’un nouveau monde sont en construction. La préservation de la planète en sera un enjeu majeur. Disons-le sans maquillage, on est phase de devenir trop nombreux pour notre planète. Il y’a 70 000 ans, on était moins de 1 million sur terre. Aujourd’hui on est plus de 8 milliards. La terre ne sera pas en mesure de subvenir aux besoins de notre mode de consommation.
Les négociations sont en cours pour une meilleure gouvernance mondiale des ressources de la terre. La 28ème COP à Dubaï, débuté le 30 novembre, est présentée comme une avancée majeure dans ce sens. Depuis le 1er jour, a été ratifié un accord marquant la création du fonds « Pertes et Dommages » destiné à soutenir les nations vulnérables face aux impacts du changement climatique.
Est-ce que le Mali est en mesure de compter aujourd’hui dans ces négociations ? Ce n’est-elle pas une opportunité pour les pays comme le Mali de tirer le maximum de ces négociations pour financer leur réinvention ?
Ah oui !!! Nous avons la possibilité de nous réinventer systémiquement, de nos 12 000 villages à Bamako, avec au cœur les énergies renouvelables et le numérique. Un plan d’affaire Mali est possible en lien avec le crédit carbone.
Aujourd’hui, ne devrions-nous pas objectivement interroger notre histoire récente pour ne pas renouveler les mêmes erreurs que nos pionniers de l’indépendance ?
Depuis l’indépendance, nous avons l’immense tâche de réinventer une société harmonieuse sur un territoire tracé selon des intérêts qui nous étaient extérieurs. Notre reflexe a été avant tout de prouver que nous sommes issus d’histoires prestigieuses. L’essentiel de notre énergie y été consacrée.
Et sans nous en rendre compte, nous avons construit une société qui définit essentiellement son présent par les ressentiments du passé au lieu de le faire avec le futur à construire.
Il nous faut sortir de ce piège émotionnel pour investir froidement les possibilités du monde.
Alioune Ifra NDiaye
Mali Tribune