A Dubaï Expo City, il y a vraiment du monde. Plus de 80.000 âmes réunies du 30 novembre au 12 décembre à ce rendez-vous planétaire. Au cœur des débats et négociations entre pays pauvres, développés ou en voie de développement comme à chaque Sommet, des priorités comme la Sécurité climatique, l’Accord de Paris, les pertes et dommages, l’adaptation ou l’opérationnalisation du fonds vert.
Plus de 80 000 participants cette année. Presque le double de la Cop précédente à Charm el-Cheikh, qui a accueilli 49. 000 personnes. Si les E.A.U ont accueilli plus de monde que l’Egypte, peut-on en attendre plus d’actions concrètes après les torrents de discours sur la menace climatique, objet, encore une fois, de l’alerte du Secrétaire général de l’O.n.u, Antonio Guterres.
Mais d’ores et déjà, on peut affirmer que la Cop 28 a débuté sur des notes jamais égalées, avec un accord historique, dès le premier jour, sur un fonds pour les pertes et dommages doté de 100 millions de dollars émiratis. Un accord qui prouve que le monde peut s’unir, et agir selon le président de la Cop 28, le milliardaire Dr Sultan Al Jaber. Car, déclare-t-il, ce fonds soutiendra des milliards de personnes particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique.
Si le principe de pollueur-payeur interpelle surtout les pays développés, la Cop 28 aura fait déjà un grand pas si les dirigeants passaient à l’action.
Enjeu pour les pays du Sahel, dont le Mali
Au cinquième jour des négociations, aucun consensus n’est encore trouvé sur la mise en œuvre de la décision de la Cop 27 de Charm el Cheik sur l’Agriculture et la Sécurité climatique. C’est dire que la feuille de route de ce sujet important pour le Mali ne sera probablement pas effective avant juin 2024. Il faudra encore attendre. Alors que les impacts du changement climatique s’accentuent chaque jour.
Pourtant, la volonté d’appuyer sur l’accélérateur est affichée par les pays puissants, mais pas actée partout comme elle se doit. A Dubaï Expo City, les pays développés affichent un autre monde de couleur verte, où le renouvelable trouve toute sa place, des technologies aux innovations qui sauvent la planète. Les pays industrialisés doivent faire plus d’efforts, argumentent plusieurs observateurs. Car leurs efforts sont plus consacrés à leurs propres besoins qu’à ceux de l’Afrique, plus victime du changement climatique. «Or l’Afrique aussi a besoin de ces technologies vertes pour se développer », plaide Anji Ramane, observateur.
Selon elle, l’Afrique subit énormément les conséquences d’une situation dont elle n’est pas la principale source de provocation. Ce sont les grandes industries qui polluent, et celles-ci doivent prendre leurs responsabilités partout dans le monde, au moment où il est encore temps d’agir pour sauver la planète.
Ousmane Tangara, envoyé spécial
Le Challenger