La semaine dernière, le chef d’état-major général des armées nigériennes, le général Mody Salifou, a effectué une visite à Bamako au cours de laquelle il s’est entretenu avec la hiérarchie des Forces armées maliennes (FAMa). Aussi, l’officier général nigérien a été reçu en audience par le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, à qui il a transmis les salutations fraternelles de son homologue nigérien, Mohamed Bazoum.
Cette visite avait pour objectif de voir comment les deux pays confrontés au défi terroriste peuvent reprendre leurs actions militaires conjointes. Pour rappel, il y a une brouille diplomatique oppose le Mali et la France depuis le début de la Transition. Ce qui a finalement conduit au départ des troupes françaises de l’opération Barkhane du territoire malien. Dans cette tension diplomatique entre Bamako et Paris, le Niger a choisi son camp : celui de la France. Cela a conduit à l’arrêt des opérations conjointes que les armées des deux pays le long des parties frontalières contre les groupes terroristes. Après son départ du Mali, l’armée française a choisi le Niger comme l’une de ses bases dans le Sahel. Malgré la présence des troupes françaises sur le sol nigérien, les terroristes continuent à semer la désolation. Les autorités nigériennes ont donc compris la nécessité pour leur pays et le Mali de mutualiser leurs efforts dans la lutte commune contre le terrorisme. D’où la visite du chef d’état-major des armées nigériennes à Bamako il y a quelques jours. Au lendemain de cette visite du général Mody Salifou à Bamako, les autorités françaises ont dépêché le chef d’état-major des armées françaises, le général d’Armée Thierry Burkhard, à Niamey pour rencontrer le président Mohamed Bazoum et la hiérarchie militaire.
Officiellement, cette visite rentre dans le cadre de la coopération entre les armées des deux pays. Mais ce que certains observateurs pensent plutôt, c’est que Paris redoute un rapprochement entre Niamey et Bamako. En effet, le Mali après avoir demandé le départ des troupes françaises a dénoncé l’accord de coopération militaire qui le liait à la France. Le Burkina Faso a aussi décidé d’emboiter le pas au Mali après une visite de travail du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, à Bamako. La France craint donc que le rapprochement entre le Mali et le Niger n’aboutisse à cette même situation surtout qu’à Niamey, la présence militaire française ne jouit pas d’une adhésion populaire. Selon certains spécialistes des questions de sécurité, même au sein de l’Armée nigérienne, une bonne partie des militaires souhaite le départ des troupes françaises du territoire nigérien, jugeant leur présence peu utile et bénéfique pour le Niger.
Hadijatou Fily SISSOKO
Tjikan