Contestation en Guinée: Conakry prend des allures de ville morte
Affiche de campagne dans une rue de Conakry, en Guinée, le 26 février 2020. JOHN WESSELS / AFP
Texte par :
RFI
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Nouvelle journée de mobilisation pour les Guinéens à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) avant le double scrutin de dimanche 1er mars. Les citoyens devront élire leurs députés et donner leur avis sur le projet de réforme de la Constitution. Société civile et opposition protestent ce jeudi contre un éventuel 3e mandat du président Alpha Condé.
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Avec notre envoyée spéciale à Conakry, Bineta Diagne
La plupart des commerces et restaurants sont fermés. La circulation est fluide sur la route « le Prince », traditionnellement embouteillée par des véhicules et des motos. Il faut dire que le mot d’ordre du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) était assez général : il n’y a pas de lieu de rassemblement précis. Le FNDC appelle les habitants à sortir dans leurs quartiers, en signe de protestation.
À Hamdallaye, quartier favorable à l’opposition, les habitants restent terrés chez eux. « Je ferme ma boutique en signe de protestation contre le projet de changement de Constitution », disait ce matin, Ousmane Barry. Comme lui, plusieurs commerçants et habitants optent pour le silence pour afficher leur mécontentement. Aïssatou Diallo, cadenas à la main, a clôturé sa boutique, de peur de subir des pillages.
Activité très calme aussi, dans le quartier de Taouyah, où quelques boutiques seulement ont ouvert. À l’image de la quincaillerie tenue par Moussa Camara : « Ces journées ville morte sont inutiles, il faut aller voter dimanche pour s’exprimer ».
À noter enfin que des heurts ont été signalés dans le quartier de Wanindara, en banlieue de Conakry. Cela se traduit par des échanges de jets de pierre entre jeunes et forces de sécurité.