Contestation de la prorogation du mandat des députés : Le RpDM propose la constitution d’une délégation législative en lieu et place des députés à la fin de leur mandat
Le Rassemblement Pour le Développement du Mali (RpDM) sort de son silence et donne son avis sur les réformes politiques et institutionnelles envisagées par le gouvernement. Au sujet de la prorogation du mandat des députés, il a affirmé son désaccord et invite IBK à ne pas promulguer la loi votée par l’Assemblée nationale.
Le parti dont le candidat est venu en quatrième (4ème) position à la présidentielle passée estime qu’il faut nécessairement un dialogue politique inclusif pour une sortie de crise, surtout après cette élection présidentielle qui a fait l’objet de contestations des résultats par beaucoup de candidats.
L’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra et son parti affirment que ce dialogue politique national inclusif pourrait apaiser le climat social et jeter les bases d’une réforme consensuelle du processus électoral, de la révision de la Constitution et de la réorganisation administrative.
Parlant de la réforme du système électoral, elle est un impératif pour sauver la démocratie malienne, selon ce parti du centriste. « Pour cela, il faudrait procéder à une relecture de la loi électorale de manière à créer un climat de confiance entre tous les acteurs de la vie politique et de la société civile », a écrit le bureau national dans sa déclaration en début de cette semaine.
Le parti propose pour cette relecture de la loi électorale malienne, entre autres : l’établissement d’un état civil correct ; la création d’un organe unique et indépendant chargé de la gestion de toutes les élections ; l’actualisation et l’adaptation du fichier électoral ; l’introduction de la proportionnelle pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale ; la lutte contre le « nomadisme » des députés à l’Assemblée nationale et l’introduction du vote électronique.
Le RpDM invite IBK à ne pas promulguer le projet de loi prorogeant le mandat des députés
Pour le parti de Cheick Modibo Diarra, la prorogation du mandat des députés aurait pu être acceptée si elle était une décision consensuelle de la classe politique et de la société civile à l’issue d’un dialogue politique national inclusif. A en croire le RpDM, la prorogation du mandat des députés à la demande des députés eux-mêmes pose un problème d’ordre constitutionnel et éthique.
C’est pourquoi : « Le RpDM demande que la loi organique votée par les députés ne soit pas promulguée par le président de la République », sollicite-t-il, avant de proposer la constitution d’une délégation législative en lieu et place des députés à la fin de leur mandat. « Cette délégation serait composée d’experts hautement qualifiés du gouvernement, des partis politiques et des représentants de la société civile », propose Cheick Modibo Diarra et ses camarades.
En ce qui le projet de découpage administratif, le Rassemblement pour le Développement du Mali estime que toutes les propositions doivent venir de la base et être acceptées par les populations concernées.
Par ailleurs, le RpDM s’interroge sur l’opportunité du découpage administratif en cette période où les défis et les engagements sont énormes par rapport aux ressources (humaines et financières) dont dispose l’Etat, avant de déclarer : « Toutes ces activités et visions pourraient être finalisées dans le cadre d’un dialogue politique national et inclusif que le RpDM recommanderait et soutiendrait ».
Boureima Guindo