Consommer malien : Les ministres vont-ils privilégier la destination Mali ?
Selon, un professionnel du tourisme, les tours opérateurs locaux seraient ravis de voir, Mina Wallet Intalou, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, sur les monts Manding. Ne serait-ce qu’en randonnée d’une heure pour la photo. Son homologue du Burkina Faso, pays souffrant aussi de la fuite des touristes Occidentaux, a bien compris les choses en invitant tous les citoyens à privilégier la destination locale afin de redynamiser le secteur.
On ne le dit pas assez, le « consommer malien » peut être profitable au trésor national. C’est pourquoi les professionnels du tourisme malien espèrent un regain d’intérêt pour les sites touristiques et naturels avec la prochaine vacance gouvernementale. Il ne s’agit pas de braver le danger en s’aventurant sur les routes incertaines de Tombouctou ou du Pays Dogon.
Tout ce qu’il faut, c’est que les ministres se tournent vers des sites naturels et historiques allant du Mandé à la région de Sikasso. Donner l’exemple ne doit pas être le seul défi de Nina Wallet ; elle doit aussi encourager les Maliens à consacrer quelques heures de leur temps de repos à la promotion du tourisme local.
Pour les professionnels, beaucoup de Maliens pourraient s’inspirer de ce que font les ministres et autres personnalités publiques. En matière de tourisme, la classe moyenne qui émerge à Bamako et ailleurs emboitera facilement le pas aux ministres. D’ailleurs, les taxes liées à une telle activité peuvent contribuer à renflouer les caisses de l’Etat en ces temps de vache maigre.
A en croire l’Agence pour la promotion du tourisme au Mali (APTM), le patrimoine culturel est assez riche et diversifiée. A 30 minutes en voiture, on peut accéder à des sites historiques et culturels dans la région de Koulikoro dont une bonne partie se rapporte à l’histoire de l’empire du Mali. Il existe aussi dans la même localité des sites naturels comme les hauteurs des Monts Manding donnant des vues panoramiques magnifiques.
La région de Sikasso est également riche en sites touristiques et naturels qui n’attendent qu’à être promus auprès du grand public. Déjà, beaucoup de Maliens de passage dans la cité du Kénédougou tiennent à visiter les chutes de Farako et les grottes de Missirikoro. Selon des spécialistes, en faisant un peu plus de marketing, le taux de fréquentation de ces sites pourrait s’élever à un niveau satisfaisant tout en donnant un coup de pousse à l’économie locale.
Depuis l’éclatement de la crise sécuritaire en 2012, le secteur du tourisme malien est entré dans une crise sans précédent. Les professionnels comptent à présent sur les autorités pour donner le goût du voyage aux Maliens afin de compenser la perte de recette liée à la réduction de l’arrivée de touristes occidentaux. Dans plusieurs pays, le tourisme domestique représente une manne financière pour les caisses de l’Etat.
Au Burkina voisin, les autorités viennent d’entamer une campagne d’information et de sensibilisation auprès des citoyens. Ce pays est aussi touché par l’insécurité qui déroute les touristes occidentaux. L’Objectif est de les inciter à privilégier la destination nationale au lieu d’aller seulement dans les pays riches.
Soumaila T. Diarra