Concours d’entrée à la fonction publique : Les diplômés de la FHG, au banc de touche!
Meguetan Infos
C’est le 27 octobre que le ministère du travail et de la Fonction publique a lancé, à travers un communiqué, l’ouverture des dépôts des dossiers aux différents concours d’entrée à la fonction publique. Les postes à pourvoir sont nombreux parmi lesquels, on note les cadres des Arts et de la Culture mais aussi ceux des administrateurs du Tourisme et Administrateurs des Actions sociales. Mais les diplômés de la Faculté d’Histoire et de Géographie (FHG) ont été rejetés par les agents chargés de la réception des dossiers. Un rejet qui n’est pas sans conséquence.
Chaque année à la Faculté d’Histoire et de Géographie (FHG), plus de 5000 étudiants terminent leurs études. Mais de 2008 à nos jours (soit 15 ans), aucun de ces jeunes étudiants sortant de cette faculté, notamment du Département Histoire-Archéologie, n’a pu participer aux différents concours organisés par l’Etat malien. Est-ce dû à un manque de débouchés ou une méconnaissance des métiers que la formation de la science d’histoire et de géographie ? Pourtant les diplômés d’Histoire Archéologie et de Géographie participaient auparavant aux concours d’entrée à la Fonction publique. Aujourd’hui, qu’est ce qui bloque donc la participation des diplômés de la FHG aux concours d’entrée de la fonction publique ?
Après l’ouverture du dépôt de dossiers par le ministère de la Fonction publique, le 27 octobre 2023, à l’instar des années précédentes, certains diplômés de la FHG ont constitué leurs dossiers dans l’espoir de tenter leurs chances aux concours d’entrée à la Fonction publique. Sans chercher à savoir si leurs formations sont en rapport avec les postes demandés, le personnel du Centre National des Concours de la Fonction Publique (CNCFP) a catégoriquement refusé d’accepter les dossiers de candidatures de certains diplômés de la FHG. Comment peut-on comprendre que le diplôme d’Histoire et de géographie ne puisse pas pourvoir aux postes de cadre des Arts et de la Culture ainsi qu’à ceux des administrateurs du tourisme ? Voilà que ces milliers de jeunes sont oubliés par l’Etat. Ces jeunes souffrent dans le chômage de plus de 15 ans sans voix ni moyens, ils n’arrivent plus à participer à ces concours. Après avoir obtenu leurs diplômes dans des conditions extrêmement difficiles et parfois dans des environnements inadéquats pour étudier, ils sont de perdre tout espoir.
Mécontent et inquiétés de la situation, les diplômés de la FHG dénoncent donc cette marginalisation et inégalité de chance qui perdure depuis des années. Ils ont même procédé à des démarches auprès de certains ministères pour pallier cette marginalisation, inégalité de chance dont ils sont victimes. Mais hélas, jusqu’au jour d’aujourd’hui, leurs démarches demeurent vaines. C’est triste de voir que les autorités ne prennent pas en considération leurs réclamations que si elles sont accompagnées par des manifestions violentes. Avons-nous vraiment besoin de cela pour se faire entendre ou pour obtenir ses droits ?. De toute façon cette mise à l’écart des jeunes diplômés de la FHG n’est pas sans conséquence.
Car, la non-participation des diplômés de la FHG aux concours d’entrée à la fonction publique, présente plusieurs conséquences : elle impacte sur leur avenir, elle joue sur la notoriété de la FHG et elle contribue à l’aggravation du chômage. Or, chaque année, plus de 5000 étudiants franchissent la porte la FHG avec leurs diplômes en main, pour se retrouver dans le chômage. Alors que les produits de cette grande Faculté ne sont pas utilisés par l’Etat Malien depuis plus d’une décennie.
Puisque, excepté le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure de Bamako, le diplômé de la FHG surtout d’Histoire-Archéologie ne peut faire d’autres concours. Ce qui fait qu’à la fin de leurs études, la plupart des diplômés de la FHG se retrouvent dans des secteurs d’activités informels (des activités telles que : ouvrier dans les sentier, vendeurs d’essence au bord de la route, gérant de caisse orange monnaie, agent de société de gardiennage…)qui n’ont pas de rapport avec leurs formations acquises après quatre ou trois ans d’étude universitaire. Que c’est dommage !
Avec une terre vaste, le Mali est un pays qui une histoire et culture riches et connues à travers le monde. Mais à cause des problèmes de l’employabilité après des études universitaire, inégalité de chance au niveau de concours d’entrée de la fonction publique, la majorité des jeunes étudiants se détournent de l’apprentissage de l’histoire et de la géographie d’années après années. Le constat est que le nombre des étudiants diminuent chaque année à FHG.
Face à une telle situation, quel sera le Mali de demain sans l’Histoire et de la Géographie ? Ne faut-il pas éviter le pire quand il est encore possible ? « Un peuple qui connait son Histoire et de sa Géographie est un peuple décomplexé, c’est aussi un peuple qui est capable de donner sa vie pour défendre sa patrie et son terroir », nous enseigne-t-t-il pas !
D’ailleurs ces diplômés de la FHG peuvent bien concourir à plusieurs niveaux, tels que à l’ENA au poste de Conseillers des Affaires étrangères, malheureusement excepté le Master d’Histoire des Relations internationales, le diplôme de Licence d’Histoire ne peut pas faire ce concours. Alors que le diplôme de Licence et Master Droit y participent. D’ailleurs, le diplôme d’Histoire et de Géographie peut pourvoir plusieurs postes notamment les postes des directions rattachées au ministère de la culture de l’artisanat et du tourisme, au ministère de l’urbanisme, le développement des actions sociales parce l’Histoire et de Géographie est une science sociale, ministère des affaires étrangères, l’administration territoriale…
Mais d’où vient donc le blocage ?
Boubacar Bani TRAORE, Stagiaire
Le Pélican