Fabriquer un sirop maison à base de plantes afin de soulager la toux de toute la famille ? C’est à votre portée ! Les ingrédients sont naturels et le matériel utilisé se trouve dans vos cuisines.
Lorsque nous nous ouvrons sur le monde fascinant des plantes médicinales, nous avons une irrésistible envie d’en faire profiter notre entourage. Jusqu’au moment où nous réalisons qu’il y a une barrière d’adoption quasi infranchissable pour certaines personnes : le goût ! C’est alors que les sirops arrivent à la rescousse et il vaut mieux savoir les faire car ils soulagent si bien les toux, qu’elles soient sèches ou productives – celles qui sont accompagnées d’une production abondante de mucus –.
Le sucre, ingrédient clé
Le sucre nous sert à masquer le goût de certaines plantes et augmente la durée de conservation du sirop.
Les puristes utilisent du sucre blanc, qui contient moins d’impuretés. Ceux qui s’intéressent plus à l’aspect naturel (au détriment de la stabilité) préfèreront le miel, le sirop d’érable, ou d’autres formes.
Sachez que ces derniers introduisent des impuretés qui peuvent augmenter les risques de fermentation et précipitation. D’un autre côté, le miel a un pouvoir désinfectant indéniable. Faites votre choix en connaissance de cause !
Stérilisation
Pensez à stériliser le matériel : l’entonnoir, les bouteilles, la cuillère et l’étamine. Immergez le matériel dans de l’eau, le tout dans une casserole assez grande, puis faites bouillir pendant 15 minutes.
Matériel et ingrédients nécessaires pour la fabrication d’un sirop
Le matériel
- Plusieurs petites bouteilles en verre avec bouchon, idéalement de 200 ml ou 250 ml, afin de répartir le sirop dans plusieurs contenants.
- Une casserole pour préparer et réduire l’infusion ou la décoction
- Une cuillère en inox
- Un entonnoir en inox
- Une étamine en inox (ou à défaut d’étamine, une simple petite passoire à infusions)
- Un grand récipient qui puisse aller sur le feu pour la stérilisation
- Du papier Ph acheté en pharmacie afin de tester l’acidité du sirop (optionnel)
Les ingrédients
- La ou les plantes au choix
- Du sucre blanc ou un autre type de sucre (miel par exemple)
- De l’acide citrique (optionnel, en pharmacie)
- De l’eau distillée si possible, sinon filtrée, ou avec une quantité minimale de résidus à sec (voir étiquette sur les bouteilles d’eau minérale)
Faites votre sirop pour la gorge
1- Préparation des plantes
Tout sirop démarre d’une infusion, d’une décoction, ou d’une combinaison des deux. Sélectionnez la ou les plantes que vous désirez incorporer dans votre sirop. En règle générale, vous aurez besoin d’environ 60 g de plante sèche pour 1 litre d’eau. Notez bien : certaines parties de plante comme les racines ou l’écorce demanderont une décoction. Les feuilles et les fleurs nécessitent en général une simple infusion. Si vous avez sélectionné un mélange nécessitant une décoction pour certaines plantes et une infusion pour d’autres, procédez comme suit. Préparez d’abord la décoction en plaçant la plante dans l’eau froide dans une casserole avec couvercle et en l’amenant doucement jusqu’au point de frémissement. Laissez ensuite frémir à couvert pendant 20 minutes. Puis coupez le gaz. Si les plantes à infusion ne sont pas aromatiques, c’est-à dire qu’elles ne laissent pas échapper de senteurs marquées lorsque vous les froissez, soulevez le couvercle, et introduisez les plantes à ce moment-là. Replacez le couvercle et laissez infuser pendant 20 minutes. Si les plantes à infusion sont aromatiques (thym, romarin, menthe, mélisse, et bien d’autres), faites d’abord réduire la décoction comme expliqué ci-dessous, puis une fois la réduction finie, ajoutez les plantes aromatiques dans le liquide réduit, couvrez, et laissez infuser pendant 20 minutes. En effet, si vous infusez d’abord les aromatiques et que vous faites réduire le liquide ensuite, vous perdrez les composants aromatiques qui sont très volatils. Le liquide doit réduire de moitié : si vous avez obtenu 1 litre d’infusion ou de décoction, il faudra faire réduire jusqu’à 500 ml dans une casserole, sans couvercle, à feu très doux, en surveillant régulièrement que votre liquide ne bout pas. Préparons un sirop adoucissant pour la gorge et expectorant pour les bronches avec 30 g de racine de grande aunée (Inula helenium) expectorante et désinfectante pour les bronches, 10 g de feuille de plantain lancéolé (Plantago lanceolata) anti-inflammatoire et adoucissant pour la gorge, 10 g de racine de réglisse (Glycyrrhiza glabra) adoucissant et expectorant pour les bronches et 10 g de marrube (Marrubium vulgare) expectorant stimulant. La racine de grande aunée et de réglisse nécessite une décoction. Le plantain peut être infusé avant la réduction. Le marrube amer et aromatique sera infusé après la réduction. Placez 1 litre d’eau froide dans une casserole et rajoutez les racines d’aunée et de réglisse. Faites une décoction en laissant frémir pendant 20 minutes à couvert. Éteignez le gaz puis mettez les feuilles de plantain et laissez infuser 10 minutes à couvert. Filtrez, puis faites réduire de moitié jusqu’à l’obtention de 500 ml. Placez à ce moment-là le marrube dans le liquide chaud, replacez le couvercle immédiatement et laissez infuser pendant 20 minutes. Filtrez. Vous être prêt pour l’étape suivante.
2- Confection du sirop
Pour chaque volume de liquide réduit, rajoutez 2 fois le poids en sucre. Par exemple pour 100 ml de liquide réduit, rajoutez 200 g de sucre, miel, ou autre. Cette quantité donne un sirop très sucré, mais stable à température ambiante. Utilisez moins de sucre (150 g par exemple) si vous comptez garder le sirop au réfrigérateur. Faites chauffer le liquide et le sucre tout doucement au bain marie, et remuez jusqu’à ce que le sucre soit complètement dissout.
Laissez refroidir. Rajoutez, si vous le désirez, 6 cuillères à soupe de rhum ou de brandy. L’alcool stabilise le sirop et relaxe les muscles respiratoires en retardant légèrement le réflexe de toux, ce qui peut être désirable pour les toux nerveuses. Cette quantité ne sera pas suffisante pour s’opposer au réflexe bénéfique d’expectoration, c’est à-dire à l’expulsion du mucus produit au niveau des bronches. Afin d’augmenter la stabilité du sirop, nous pouvons réduire son Ph, c’est-à dire le rendre acide. Les bactéries survivent difficilement dans un milieu acide. Le Ph devra idéalement être entre 3 et 4. Trempez une bandelette Ph dans votre sirop et mesurez le Ph. Rajoutez 1 petite cuillère à café d’acide citrique puis mesurez de nouveau. Répétez l’opération jusqu’à obtenir un Ph inférieur à 4. Cette étape est optionnelle, mais bien utile si vous avez fait vos propres sirops dans le passé et qu’ils ont tourné. À l’aide de l’entonnoir, répartissez votre sirop dans les bouteilles, et gardez au réfrigérateur pour un pouvoir de conservation optimal. La durée de conservation dépendra de la quantité de sucre et de la présence éventuelle d’alcool. Un sirop peut en principe se conserver pendant des mois.
Dosage
Le dosage standard est d’une cuillère à café au besoin, plusieurs fois dans la journée si nécessaire
Des idées pour la suite
Essayez d’autres sirops au gré de vos envies. Un sirop pour les maux de ventre à base de fleurs de matricaire (Matricaria recutita), ou pour calmer les esprits agités à base de feuilles de mélisse (Melissa officinalis). Les possibilités sont infinies. Alors à vos casseroles !