La 27è Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) a démarré ses travaux le 6 novembre dernier à Sharm El-Sheikh (Égypte), pour tenter de donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts. Le Mali y est représenté par une délégation gouvernementale conduite par le Premier ministre. Le Colonel Abdoulaye Maïga a mis les pays pollueurs devant leur responsabilité et les a appelés à tenir leurs promesses sur le climat.
« L’Afrique n’est responsable des émissions cumulées mondiales que de 4% », a rappelé le Premier ministre malien, avant d’ajouter que « les promesses non tenues sont de nature à affecter la survie de l’humanité », a-t-il regretté.
Au Copenhague, à la COP15, les pays dit « riches », également les plus grands pollueurs, se sont engagés à verser chaque année 100 milliards de dollars aux pays dit « pauvres » pour les aider à financer les mesures d’adaptation et d’atténuation. Une promesse renouvelée au sommet de Paris en 2015, mais jamais tenue. Dans ce contexte, et surtout en l’absence des Etats-Unis et de la Chine, au sommet des décideurs, les pays du Sud sont sceptiques quant à la réalisation de nouvelles promesses de financement. En effet, la Chine et les Etats-Unis représentent, à eux seuls, 40% des émissions de gaz à effet de serre.
« Il est important que les plus gros pollueurs assument pleinement leur responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques », a ajouté Abdoulaye Maïga.
A en croire le Premier ministre, l’objectif de réduction des émissions de GES du Mali est désormais compromis. « Sept longs mois d’embargo par la Cedeao et l’Uemoa ont porté un coup dur aux efforts de longue date en matière d’adaptation et d’atténuation aux effets des changements climatiques », a-t-il indiqué.
Pour rappel, à la COP 26, l’année dernière, le Mali avait présenté sa nouvelle Contribution Déterminée au niveau National (CDN). Un document dans lequel le pays s’engage à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.
De nouvelles promesses de financement du climat ont été formulées, notamment par Emmanuel Macron. Le président français qui a pris la parole avant le Premier ministre malien a annoncé la création d’un groupe des sages de haut niveau sur les financements innovants pour le climat. Un groupe qui réunira des organismes comme le FMI, la Banque mondiale et l’OCDE, et qui devra faire des recommandations sur des solutions concrètes.
Cet événement intervient dans un contexte international marqué par les répercussions de la guerre russo-ukrainienne, les relations tendues entre les USA et la Chine à propos de Taïwan, la reprise économique après la pandémie de Covid-19, et les retombées de la crise économique mondiale sur l’inflation et les prix. Sur fond de ces évolutions, les décideurs devraient discuter des moyens d’accélérer la transition énergétique, d’augmenter les investissements dans les énergies alternatives et de passer à une économie verte de l’hydrogène. La discussion des moyens de mobilisation de l’action, l’examen des effets du changement climatique en Afrique, la mise en place de visions pour faire face à ces défis à travers la science et le financement figurent également parmi les axes de cette Conférence.
Solo Minta
Tjikan