Le Conseil national du Patronat du Mali (Cnpm) a tenu une Assemblée générale extraordinaire pour mettre fin au bicéphalisme au sein de cette organisation depuis plus de 18 mois. Ainsi, après cette Assemblée, un nouveau bureau d’administration de 16 membres dirigé par Soya Golfa, a été mis en place, le samedi 2 avril dernier. Ce nouveau bureau aura la charge d’organiser une élection crédible et transparente dans un délai de 3 à 6 mois.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, Bourama Touré. Il avait à ses côtés le président de l’administration provisoire, Soya Golfa, de son vice-président, Boubacar Hassimi Diallo et du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Youssouf Bathily.
Le président du bureau provisoire, Soya Golfa a déclaré : «Les deux tendances en conflit ont placé l’intérêt du secteur privé au-dessus de leurs ego. Ce sont mes enfants. C’est un accident de parcours. Ça peut arriver à tout le monde. Je suis parmi les pères fondateurs du Cnpm. Il a été créé le 25 janvier 1980. Nous ne sommes plus nombreux sur cette terre. C’est la seule organisation du secteur privé qui est 100% indépendante vis-à-vis de l’Etat. Tout ce qui doit arriver arrivera. C’est la volonté de Dieu. La crise est finie, grâce à l’implication de tous et principalement de Diadié Sangaré et Mamadou Sinsy…». Avant de remercier les deux clans qui ont accepté cette initiative visant à restaurer la paix et l’entente. L’un des rares membres fondateurs du Cnpm, il a promis d’être au milieu de ces deux anciens présidents contestés pour mener à bien leurs missions pour l’intérêt du secteur privé.
Pour le vice-président, Boubacar Hassimi Diallo, il ne s’agit pas pour eux aujourd’hui de faire la genèse de ce qui nous est arrivé pendant les 18 mois : « Il s’agit plutôt de vous expliquer comment nous sommes en train de nous en sortir à travers notre propre génie. Et pour cela, nous avons besoin de l’accompagnement de tous». Et d’ajouter la justice les a montrer leurs failles et leurs limites à travers plusieurs arrêts, dans leur façon d’organiser les élections de 2020, d’où est partie la crise. « Pour l’organisation d’une élection crédible et transparente, l’administration provisoire se propose de faire la relecture de certains articles de nos textes et de faire organiser les élections par une structure indépendante d’elle-même pour éviter qu’elle ne soit à l’origine d’une nouvelle crise », a indiqué le vice-président, Boubacar Hassimi Diallo. Pour lui, c’est une obligation pour les membres de l’administration provisoire reconstituée de réunir aujourd’hui tous les patrons, pour qu’ils soient les acteurs de la réconciliation. Il a profité de cette occasion pour demander à Amadou Sankaré et à Mamadou Sinsy Coulibaly de retirer toutes les plaintes et les procédures judiciaires. « Le CNPM pourra ainsi se joindre très bientôt, aux autres acteurs économiques nationaux et internationaux, pour aider les autorités de la Transition à trouver des réponses appropriées dans la résolution de cette crise complexe à un moment où des sanctions inhumaines, illégitimes et injustifiées sont infligées à notre pays et à notre économie », a conclu le vice-président.
Mohamed Sylla
L’Aube