Il arrive souvent par concours de circonstance que l’on soit appelé à ramer à contrecourant de certaines lois de la nature. Et lorsque par malheur on se retrouve coincé par ce dilemme, la seule alternative qui vaille, c’est d’accepter son sort et accomplir la mission à laquelle l’on est destiné. Dougouba n’a jamais été aussi bouillonnant que le week-end dernier. Retrait du G5 Sahel, interpellations d’artistes, d’activistes ou autres vidéo-mens pour publications outrageuses, arrestations d’officiers militaires supérieurs pour corruption ou pour…….tentative de coup d’État (sic), la chasse à l’homme, pardon, la chasse aux « indélicats » est désormais ouverte par les autorités de la transition.
Autant l’actualité à Dougouba est aussi bouillonnante que nous le sommes également au point que l’on a du mal à cerner par où commencer. Eh oui, un dilemme pernicieux qui nous fait rappeler le dicton bien à propos : qui trop embrasse, mal étreint ! Pourtant, nous nous efforcerons d’enfreindre à cette logique, comme nous l’impose l’actualité. Le retrait de Dougouba des accords du G5 Sahel fut l’antichambre d’une semaine mouvementée.
Dans un communiqué lu sur les antennes de Bozola, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, annonçait sans coup férir la sortie de Dougouba de tous les accords qui ont sous-tendus la création du G Sahel, entendant ici le groupe des 5 pays de la bande sahélo-saharienne (Mali, Niger, Burkina, Tchad, Mauritanie). Dougouba reproche à ses anciens « ami » de lui avoir spolié son droit d’assurer la présidence tournante du G5 Sahel au motif qu’il est sous embargo diplomatique depuis la rencontre de la Cedeao, le 09 janvier 2022.
Mais, le tourbillon venait sur un tout autre plan. En effet, l’interpellation d’artistes ou autres hommes de médias très influents sur les réseaux sociaux n’est pas une première, mais le rythme et la réactivité avec lesquels se passent les injonctions du Procureur « T » terrorisent tous et prouvent à suffisance qu’il n’y a ni pro, ni anti-transition à l’abri des courroux de la justice. Eh oui, menu fretin et gros poissons, garde-à-vous !
L’humoriste « Kanté » et Sékou Tounkara « le Politologue de New York», pour ne citer que ceux-ci, ont dû apprendre cela à leur dépens. Certes, les deux « contrevenants » n’ont pas été « invités » chez le procureur pour le même motif. Mais leur entrevu avec le « justicier » semble vouloir faire passer un message : le temps du JE M’EN FOUTISME est révolu. À tort ou à raison, l’on aura toujours affaire à la justice pour autant que l’on soit responsable d’une vidéo ou d’une publication sur les réseaux sociaux. Restriction de liberté d’expression ou simple ménage dans l’opinion ? Les deux, pour qui connaît l’impact de ces nouveaux « éveilleurs » de conscience populaire et les dérives que cela s’ensuit. Mieux vaut prévenir que guérir !
Quid des arrestations d’officiers militaires ? Là, l’on dénombre deux catégories de gros poissions. Les grosses têtes, ceux-là qui adorent l’abondance et le luxe (les corrompus ou les corrupteurs) et les têtes brûlées, ceux-là que l’on pourrait appeler les fauteurs de trouble. Ici aussi, les motifs de leur disgrâce ne sont pas les mêmes, mais ils ont en point commun un fait : leur appartenance aux FAMa. Dans les premiers cas, plusieurs officiers supérieurs se retrouvent aujourd’hui dernière les barreaux pour avoir géré 1.200 milliards de FCFA, représentant le fonds alloué à la Loi d’orientation et de programmation militaire.
Mais leur sort semble moins périlleux que celui de leurs frères d’armes accusés d’avoir fomenté un coup d’État. Au total, ce sont sept (07) officiers et sous-officiers qui méditent désormais sur leur sort dans les cachots tenus secrets. Dès lors, les mauvaises langues et autres racoleurs se perdent en médisance et font des rapprochements de ces « têtes brûlées » avec le colonel Malick Diaw, l’actuel Président du Conseil National de la Transition (CNT). Vrai ou faux ? Le gouvernement de la Transition, dans son communiqué, annonce que les enquêtes sont en cours pour identifier les auteurs de cette tentative de forfaiture et leurs complices. Alors, tenez-vous bien : les jours à venir promettent d’être riches en révélations. Ça va chauffer. À moins qu’on ne fasse appelle à Mariam Ba alias Dougou wili Mamou, l’étoile montante de la musique malienne, pour venir calmer le jeu.
À mercredi prochain, inch’Allah
Lassine M’Boua DIARRA
Tjikan