L’Espoir Mali Koura (EMK) de Cheick Oumar Sissoko décide de ne plus reconnaitre le Comité Stratégique du M5/RFP dirigé par Choguel K. Maïga et propose un gouvernement de mission. Le regroupement dénonce des méthodes de voyou qui ont bloqué la machine avec laquelle des personnalités et des organisations membres fondateurs du M5 ont tenté de maintenir cette organisation mère sur ses principes d’organisation et son idéal pour le Mali.
C’était lors du 2ème anniversaire d’Espoir Mali Koura, tenu le samedi 14 mai dernier que l’EMK, dirigé par le cinéaste Cheick Oumar Sissoko, a décidé de ne plus reconnaitre le comité stratégique du M5-RFP dirigé par le Premier ministre. En effet, le regroupement dénonce l’abandon de la construction de Mali Koura, la protection des cadres civils et militaires de l’ancien régime. Selon son coordinateur, bientôt 12 mois, nous assistons à un one man show du Premier ministre Choguel. « L’accent de souveraineté du début de mandat n’a pas résisté à la mythomanie, à la logomachie de l’homme faites de volonté affichée de diviser notre peuple, d’affaiblir le M5, l’EMK, la classe politique et les jeunes », déplore-t-il.
Pour lui, la vision d’EMK a toujours reposé sur le soutien à la transition avec la nécessité d’une veille citoyenne pour maintenir le cap de l’objectif “Mali Koura”. « C’est dans ce sens que nous avons apporté une contribution écrite dans un document intitulé Mobilisation générale des Maliens contre la Guerre qui nous est imposée », dit-il.
Par ailleurs, le Comité de Pilotage d’EMK dit avoir appris avec beaucoup de surprise, l’existence d’un noyau d’individus qui s’arrogent un droit de propriété sur son organisation.
« EMK appartient au vaillant peuple du Mali, à ses membres, à des organisations qui ont eu le courage de faire l’historique appel du 14 Mai 2020 qui a permis de faire une mobilisation populaire dont l’expression politique fut M5 RFP, aujourd’hui hélas moribond par la faute criminelle de ce noyau aux ordres de Choguel », s’indigne notre cinéaste.
Pour le regroupement, le Premier ministre va certainement partir, il doit partir, il va malheureusement laisser le pays exsangue de ressources financières, il va laisser un pays isolé, divisé, fragilisé. La tâche ne sera pas facile pour conduire en ce laps de temps cette 3e étape de transition avec l’immensité des problèmes. A cet effet, le regroupement exige que cette 3e étape de transition soit une étape de rupture avec les pratiques anciennes de corruption, de gabegie, d’accaparement illégal des biens publics, de népotisme. « C’est contre ces fléaux énumérés dans notre appel du 14 Mai 2020 que nous nous sommes battus », explique-t-il.
L’EMK propose un autre gouvernement, un gouvernement de mission de 15 à 20 personnes. Un gouvernement de gens compétents, honnêtes, patriotes rompus à la tâche. Un gouvernement dirigé par un Premier ministre, qui a une culture politique des lourds problèmes du pays. Un Premier ministre travailleur, qui a une grande capacité d’écoute et qui sait rassembler.
Ibrahima Ndiaye
Mali Tribune