Cheick Oumar Diallo Président du Mouvement Nouvel Horizon Faso Jo Sira à propos des ANR : « La démarche est mauvaise »
Meguetan Infos
Les Assises Nationales sont cette fois-ci renvoyées aux calendes grecques alors qu’hier seulement le Chef du Gouvernement instruisait à la haute administration d’accélérer le travail. Avec ce nouveau report, le projet tient-il toujours la route ? Il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer ou de mettre des bâtons dans les roues mais de reconnaître une chose : la démarche est mauvaise. Le brouhaha entretenu pour empêcher un débat serein sur cette démarche est une stratégie politique suicidaire qui se retournera, tôt ou tard, contre nous tous. Oui NOUS TOUS !
L’erreur du moment du Premier Ministre est de vouloir coûte que coûte se maintenir pour prouver qu’il a raison. L’erreur est aussi de promettre aux maliens la mise en œuvre d’un véritable programme politique durant la Transition. C’est irréaliste. Par essence une période de Transition va à l’essentiel. Il ne faut pas chercher à mettre en œuvre un programme politique. C’est un Gouvernement élu qui a cette prérogative. Un Gouvernement de Transition recherche un consensus sur les défis essentiels du pays et ne tient pas des discours qui catégorisent les maliens. Un Gouvernement de Transition concentre son énergie sur le retour à un ordre constitutionnel crédible et démocratique.
L’urgence du moment est de dégager un plan cohérent et réaliste pour sécuriser le territoire et y réinstaller l’administration et les services sociaux de base, trouver les moyens financiers pour lutter contre la cherté de la vie, résoudre la crise scolaire afin de ne pas hypothéquer l’avenir du pays et organiser des élections en réformant les textes électoraux de manière consensuelle. Tout le reste n’est que bonus et pas essentiel.
C’est vrai que la situation était déjà mauvaise avant. Mais ça ne justifie pas l’absence de solution et le fait de rester campé sur des Assises et des discours au point que le Président de la Transition soit obligé de reprendre en main les choses.
Dans la configuration actuelle, rester “droit dans ses bottes” avec sa démarche “politique” c’est inévitablement conduire le pays dans l’impasse.
Allons à l’essentiel.
Le Wagadu