Changement Climatique: Le programme Enabel au chevet des populations de Wakoro et de Wolodo dans le cercle de Dioïla.
Meguetan INFOS.
Une délégation du programme Enabel à travers le projet intervention en renforcement de capacités (IRC) et du World Agroforestry center (ICRAF) ont effectué une visite de terrain ce 11 novembre 2021 dans les localités de Wakaro et de Wolodo dans le cercle de Dioïla en région de Koulikoro. Cette visite s’inscrit dans le cadre du projet Recherche/Action/Formation sur l’agriculture Climato Intelligente, Agroforesterie et promotion des cultures fourragères. La visite consistait pour cette délégation de toucher du doigt les réalisations effectuées dans le cadre de ce projet en même temps échanger avec les producteurs locaux sur l’impact de ce projet sur à les habitudes des populations bénéficiaires. Elle visait également à percevoir le changement apporté par les investissements du projet dans leurs activités. Les Visiteurs ont été largement satisfaits des résultats atteints. Quant aux populations des 2 localités, elles ont été soulagées par les investissements qui ont apporté un changement profond dans la vie de tous les jours.
Le changement climatique est un phénomène récurrent qui touche tous les secteurs de la vie actuelle et représente une préoccupation majeure pour le monde entier. La région de Koulikoro au même titre que les autres régions du Mali, sont touchées par le changement climatique, avec comme corollaires de déforestation, l’avancée croissante du désert, le rythme cyclique de sécheresse et d’inondation, la médiocrité des récoltes entre autres. Les conséquences de cette expansion du changement climatique, entraînent des effets néfastes.
Malgré l’impact des effets de ces changements climatiques sur les moyens de subsistance de ces populations, les autorités locales réagissent timidement sur la question climatique.
En réaction à cette situation dont les conséquences peuvent compromettre l’avenir des populations le projet IRC du programme Enabel et Appui au renforcement de l’Elevage et de l’économie pastorale au niveau de la Région de Koulikoro (AREPK) dans le cadre d’un renforcement des capacités des acteurs locaux et de promotion d’innovations concrètes en matière d’adaptation et d’atténuation des effets de changement climatique ont introduit le projet recherche/Action/Formation sur l’agriculture Climato Intelligente, Agroforesterie et promotion des culture Fourragère. Ce projet est installé dans 2 localités du cercle de Dioïla à travers :
. La mise en place de deux plateformes multi-acteurs, d’échanges et d’innovation sur la thématique changement climatique, au niveau local,
. La maîtrise des outils et approches d’agriculture intelligente face au climat par les ressources humaines des services techniques déconcentrés de l’Etat, collectivités territoriales et organisations paysannes climat (ACI).
. Le développement des compétences techniques des agropasteurs en matière de pratiques innovantes d’agroforesterie et d’autres technologies climato-intelligentes au niveau des bassins laitiers et d’embouche ciblés.
La visite a permis aux membres de la délégation de s’imprégner des résultats de cette intervention dans les localités bénéficiaires. Des résultats qui ont été fondamentalement positifs selon la réaction des populations.
A Wakoro et à Wolodo, les plateformes multi acteurs ont permis de former les bénéficiaires d’abord sur le concept du changement climatique, mais aussi sur les systèmes de gestion de ses effets néfastes.
Les activités :
Les plateformes ont donné l’occasion de renforcer ces communautés sur les techniques de production des nouvelles variétés de cultures introduites adaptées au changement climatique. Ces cultures ont été exploitées d’abords à dans des périmètres maraîchers communautaires, mais aussi dans les champs individuels.
Les maraichages :
Dans les périmètres maraîchers, les cultures ont été développées notamment par les femmes. Un mécanisme qui a pris de l’ampleur et donne satisfaction aux bénéficiaires. Environ 400 femmes travaillent dans ces jardins maraîchers aux comptes de ces 2 centres. Les cultures sont (la tomate, de l’aubergine, de l’oignon, du concombre et d’autres types de légumineuses). Par ailleurs d’autres types de cultures destinées à la commercialisation à un niveau plus élevé et plus adaptées au changement climatique ont été mises à la disposition des producteurs (la pomme du sahel, la banane, le tamarinier amélioré, le baobab amélioré dont le cycle de production fruitière a été réduit par système de greffage de 25 ans à trois ans.
La culture de l’arachide a été également exprimée dans les besoins. Ainsi 3 kg de semence expérimentés, le résultat a donné 60 kg à la récolte. Ainsi Chaque kilogramme semé a produit 20 kg.
La culture fourragère :
Les cultures fourragères pour l’amélioration du pastoralisme comme le brachiaria, l’arbre à éléphants, et autres espèces d’herbes ont mis au profit des producteurs et à tendre à prendre une proportion importante dans les habitudes culturales, selon les producteurs. A cet effet, à Wakoro et à Wolodo, plus de 3 hectares ont été occupés pour cette expérimentation de la culture de brachiaria. Cette production d’herbe fourragère permettra aux cultivateurs de faire face à la crise d’aliments bétail que le Mali connaît actuellement. A Wakoro, Bakary Coulibaly, producteur a affirmé que sa production de Brachiaria d’un hectare et demi permettra de nourrir plus d’une dizaine de bœufs pendant plus de 2 mois. Mathieu Traoré de Wolodo, entend lutter contre la crise alimentaire de ses bœufs de laboure. Car chaque année le début de campagne agricole coïncide avec une crise aiguë d’aliments bétail.
Au-delà de cette culture fourragère, une variété de sorgho résistant à l’attaque des granivores a été cultivée. Ainsi environ 3 hectares ont été cultivés dans les 2 localités et la production attendue est largement optimale pour les producteurs.
Les bénéficiaires ont été formés également dans la technique de la pépinière. Plus d’un millier de plants d’arbres sont entretenus dans les périmètres maraîchers des 2 centres.
Des Séances expérimentales :
La délégation a été témoin d’une séance d’expérimentation de greffage de Baobab par les femmes de Wakoro. Toutes les femmes ont affirmé d’avoir maîtrisé parfaitement cette technique de greffage. Les bénéficiaires ont été formés également dans le technique d’ensilage de conservation des herbes fourragères qu’ils ont produit.
La lutte contre l’érosion :
Plusieurs hectares de terre cultivable étaient inexploités dans la commune de Wakoro à cause de l’érosion éolienne et hydrique. Mais grâce à la technique de diguette, plus de 300 hectares ont été récupérés et fixés par des plantes.
L’impact du projet sur la vie de la population :
Ce projet a eu un impact sérieux avec un changement profond sur la vie de la population bénéficiaire. Le projet a donné une opportunité de travail permanent à la population. L’intervention a permis de fédérer les activités féminines dans les 2 localités. Mais pas que. Selon le chef de village de Wolodo, depuis l’arrivée du projet, toutes les femmes de la localité restent en activité. Il a signalé que les activités rattachées au projet ont permis de sauver des mariages et des foyers en raison de l’engagement des femmes dans les activités.
Les impressions des autorités locales :
Les autorités locales notamment le 1er adjoint au maire de Wakoro a vivement apprécié l’élan du projet dans sa commune. Selon lui ce projet vient renforcer leur vision dans le cadre de la lutte contre le changement climatique qui est une préoccupation notamment dans le contexte environnemental souscrit dans le programme de développement social économique et culturel (PDSEC)
Les difficultés :
Les bénéficiaires n’ont pas manqué l’occasion de signaler quelques difficultés dont ils sont confrontés. Il s’agit notamment de l’insuffisance d’eau et de semence par rapport à la demande croissante.
Les recommandations :
Les bénéficiaires ont essentiellement formulé des recommandations à l’intention des partenaires qui se résument entre autre : le renforcement de la formation, l’extension des superficies des champs maraichers, l’introduction d’autre activités agropastorales comme l’embouche animale, Appui à la communauté de matériels agricoles.
En perspective : les populations bénéficiaires du projet, entendent répandre leur connaissance dans d’autres localités. Une occasion pour eux de contribuer d’abord à soutenir les partenaires dans leur mission de la lutte contre les effets du changement climatique à travers la sensibilisation. Il consistera pour eux aussi de donner l’occasion à d’autres localités de bénéficier des avantages du projet notamment les nouvelles cultures dont ils ont bénéficié et dont le résultat est plus qu’avantageux.
Nayté