Cannes : C’est quoi ce « vélo des mers » qui doit révolutionner les loisirs aquatiques ?
20minutes.fr
Fabien Binacchi
- L’engin est équipés de « foils » en fibre de carbone, des ailes profilées qui permettent de transmettre une force de portance une fois dans l’eau.
- Il peut avancer jusqu’à 21 km/h grâce à la batterie embarquée.
« Tiens, c’est bizarre, il y a des vélos qui naviguent au large de la Croisette… » Pas besoin de se frotter les yeux pour y croire, l’Hydrofoiler XE-1 de Manta5 est une réalité. Et la firme néo-zélandaise qui l’a développé a choisi le Cannes yachting festival, cette semaine, pour démarrer la commercialisation de ce « premier vélo des mers » en France.
Un guidon, une selle, un pédalier et une assistance électrique… jusque-là on s’imagine presque pouvoir rouler sur la terre ferme. Mais pour changer d’élément, cet engin a laissé tomber les roues pour adopter des « foils » en fibre de carbone, des ailes profilées qui permettent de transmettre une force de portance une fois dans l’eau. En clair, avec le mouvement, l’ensemble reste en sustentation et peut même avancer jusqu’à 21 km/h grâce à la batterie embarquée. Et si le vélo s’arrête, la structure replonge dans l’eau, mais ne coule pas grâce à un flotteur.
Et l’hydrocyclisme est né
Un peu « casse-gueule » au début, et très sportif, ne serait-ce que pour démarrer, l’appareil nécessite quelques sessions d’apprentissage. « Il ne faut pas partir en mer comme ça, sans essayer. Mais une fois qu’on a le coup de main, ça marche presque tout seul, sourit Rowan Gyde, responsable du développement commercial européen de Manta5. Il y a plusieurs niveaux d’assistance qui permettent de partir d’une plage, d’un ponton ou même directement dans l’eau. » Des tutos en vidéo sont disponibles pour se faire la main et une application dédiée accompagne la machine connectée en Bluetooth. Le constructeur annonce une autonomie allant jusqu’à 4h et 11 km à la vitesse maximale.
Imaginée par Guy Howard-Willis, un entrepreneur sexagénaire, cette invention est née en 2018 après quatre années de recherche et presque autant de prototypes. L’Océanien croit en tout cas dur comme fer que « cette toute nouvelle catégorie de produit dans les loisirs nautiques », qui « surfe sur la vague de la tendance bien-être », va créer « une nouvelle discipline sportive : l’hydrocyclisme ». Il se prend même à rêver qu’elle se retrouve d’ici quelques années dans des compétitions et même aux Jeux olympiques.
« On souhaite vraiment s’adresser au grand public »
Mais dans l’immédiat, l’Hydrofoiler XE-1 pourrait bien n’intéresser que quelques happy few fortunés et avides de nouveaux loisirs. Car son prix est encore loin d’approcher celui des vélos électriques prévus pour circuler sur terre.
Comptez en effet 7.990 euros, hors taxes et frais de livraison qui font encore monter la note à 10.176,10 euros pour une expédition depuis l’entrepôt européen des Pays-Bas vers la France. « On a tous bien conscience que c’est encore cher, concède Rowan Gyde. Et pour le moment, ce sont plutôt des propriétaires de yacht qui vont être nos clients. Mais on souhaite vraiment s’adresser au grand public. C’est une première version. Les suivantes et une production plus importante vont faire progressivement baisser le prix. »