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Cancer du sein : quand le déni retarde la prise en charge

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Comment annoncer à une patiente qu’elle est atteinte d’un cancer du sein ? Existe-t-il une bonne manière d’annoncer une nouvelle qui n’est pas joviale ?
L’annonce d’un cancer du sein est souvent traumatisante. Le futur devient incertain pour la patiente. Face à cette situation, certaines femmes refusent les résultats de l’examen diagnostique confirmant le cancer du sein. Elles refusent l’idée d’être atteintes du cancer du sein. C’est le phénomène du déni du cancer du sein. Pourtant, une fois que le cancer est détecté, il faut entamer la prise en charge pour espérer sauver la femme.

Nous sommes d’accord qu’annoncer à une femme qu’elle a un cancer du sein peut être vécu comme un traumatisme psychique majeur. C’est aussi normal qu’elle développe des mécanismes de défense de façon involontaire. Lorsque la patiente refuse l’idée qu’elle a le cancer du sein, la situation se complique et la prise en charge devient difficile. Elle fuit le médecin.

Dans le déni, la patiente se comporte comme si rien ne lui avait été dit. Un déni qui se met en place face une grande angoisse parce qu’elle sait qu’elle est incapable de traiter seule son mal. Il peut arriver qu’on lui conseille d’être accompagnée par un proche au prochain rendez-vous, mais le déni fera qu’elle ne reviendra même plus. Ce sont des situations qui arrivent et difficiles à supporter, surtout quand on sait qu’on pouvait faire quelque chose pour la femme.

Très souvent la patiente qui fait le déni se montre courageuse, elle essaie de faire bonne figure, un refus inconscient d’admettre une réalité insupportable, un refus que la mauvaise nouvelle soit vraie, le fait que la personne refuse d’en parler à ses proches. C’est une sorte de paralysie psychique, une incapacité à percevoir le bon sens. C’est en quelque sorte une stratégie inconsciente de gérer l’anxiété.

Dans le déni, la patiente veut croire en une réalité qui arrange son état psychique. Malheureusement c’est une attitude qui retarde la prise en charge du cancer du sein et qui complique la maladie, finissant le plus souvent par un décès.

En situation de déni, il faut savoir développer une approche pouvant aider la patiente même s’il est difficile, parce qu’en matière de soins, il faut le consentement du  patient. Il faut que psychologiquement la femme soit prête pour débuter le traitement contre le cancer. C’est un traitement très lourd et coûteux.

Dans le déni, il faut aider la femme à accepter la réalité, aussi bouleversante qu’elle soit pour pouvoir l’aider dans les soins. Dans la dénégation, il est difficile de prodiguer des soins et le déni n’est pas un choix conscient. Le déni peut se manifester à tous les stades de la maladie. C’est pourquoi il faut savoir le gérer chez la patiente suivant les différentes étapes du traitement. Le déni est fréquemment observé dans les affections potentiellement mortelles comme les cancers.

Il est conseillé aux femmes le dépistage précoce du cancer du sein et d’accepter la prise en charge pluridisciplinaire. Dans les cas de déni, la contribution du psychiatre est une nécessité absolue. Le traitement du cancer est efficace si la prise en charge a été précoce.

Prévention du cancer du sein

Prévenir le cancer du sein revient à adopter des habitudes saines en : limitant la consommation d’alcool ; évitant la cigarette ; évitant le surpoids et l’obésité ; pratiquant régulièrement le sport ; privilégiant l’allaitement maternel ; consultant le spécialiste devant les signes évocateurs ; en pratiquant l’autopalpation des seins : elle est relativement simple et permet de déceler précocement une anomalie. C’est un examen qui peut se réaliser chaque mois après les règles. Toute anomalie du sein constatée doit faire l’objet d’une consultation chez un professionnel de la santé.

L’autopalpation est un geste préventif et important.  À partir de 45 ans, les femmes sont invitées à faire la mammographie tous les deux ans systématiquement. Certains facteurs de risques ne peuvent pas être modifiés mais on peut apporter des changements à notre mode de vie pour réduire les risques et en surveillant notre alimentation.

10% des cancers sont génétiquement induits. Après 40 ans, on recommande l’ablation des ovaires aux femmes porteuses d’une prédisposition liée au gène BRCA1. Cette recommandation est différée à 45 ans dans un contexte BRCA2. Le diagnostic précoce est un élément fondamental dans la lutte contre le cancer du sein.

Pr. Charlemagne Ouédraogo/Gynécologue-obstétricien

Source: Le Wagadu

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