Burkina Faso: les jeunes de la Tapoa se dressent face aux terroristes
Meguetan Infos
Les jeunes burkinabè de la province de la Tapoa, dans la région de l’Est, se révoltent face à l’insécurité. Les groupes armés asphyxient cette partie du Burkina Faso. Depuis le début de la semaine, toutes les institutions financières, les écoles et plusieurs services de l’administration sont fermés. Une situation difficilement tenable par les populations qui ont décidé d’aller à l’affrontement contre les groupes terroristes pour libérer leurs villes et villages.
Toutes les classes fermées, plus de services financiers, des fonctionnaires qui prennent la fuite… La dernière compagnie qui assurait la desserte par la route a décidé d’arrêter les voyages sur place. Les populations de la province de la Tapoa, dans la région de l’Est, se sentent abandonnées.
Mais les jeunes de la Tapoa refusent que leur région soit le sanctuaire des groupes armés. « La province de la Tapoa ne sera pas comme Kidal au Mali, ni comme la Lybie », ont-ils fait savoir, alors que la semaine dernière, la vidéo de l’exécution d’un fonctionnaire à l’arme blanche par des présumés djihadistes avait ému et révolté les Burkinabè. Les populations veulent lutter pour libérer cette province devenue « le nid des terroristes ».
« Chaque village est une armée qui attend les terroristes »
Marcel Ouoba, porte-parole des jeunes de cette province, déclare : « Les terroristes ont encerclé les villes et les villages. (…) La situation est vraiment catastrophique. Toutes les institutions financières sont parties. Il est très difficile pour les commerçants de venir à Ouagadougou ou d’aller à Niamey ou à Cotonou pour nous ravitailler. Il est très difficile pour toutes les personnes malades de quitter Diapaga pour aller à Fada N’Gourma, où il y a un centre hospitalier, alors qu’il n’y a qu’un seul centre médical dans la Tapoa. »
Face à ce qu’ils considèrent comme de l’inaction de la part des autorités administratives, ces jeunes ont décidé d’affronter les groupes armés avec leurs moyens. Pour Marcel Ouoba et ses camarades, l’heure n’est plus à la réflexion mais l’action : « Nous pensons que notre sécurité ne doit plus être une affaire de quelques individus. Les terroristes doivent savoir que désormais, chaque village est une armée qui les attend. Nous allons aller au combat et les affronter. Mais il n’y aura pas le chaos. »
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RFI