Brouille entre l’IUG et le rectorat : Une sombre affaire de rétrocession de 500 millions de CFA !
Meguetan Infos

Il nous revient de sources concordantes que la formation payante de l’IUG connaît de sérieux problèmes de gestion : fermeture des cours délocalisés, non- paiement des enseignants, spoliation des fonds générés par la formation payante, refus de signer les décisions de paiement par le rectorat des heures déjà effectuées…
L’Institut Universitaire de Gestion (IUG), l’Institut universitaire du développement territorial (IUDT), la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG), et la Faculté d’histoire et géographie (FHG) constituent les démembrements de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB). Avec l’avènement du système Licence-Master-Doctorat (LMD), l’Ecole des hautes études pratiques (EHEP) est devenue l’Institut universitaire de gestion.
Cette réforme permit à l’IUG de connaître un développement à la fois horizontal et vertical. Cette horizontalité s’explique par la mise en place de nouvelles offres de formation avec des dénominations nouvelles. Et, pour ce qui est de la verticalité, elle s’explique par la formation de deux ans. Parallèlement à ces innovations, il y a la mise en place d’une formation continue destinée, à l’origine, aux salariés. Mais, par la suite, les étudiants non admis au test pour la formation initiale ont été acceptés à condition de payer leur scolarité.
Initiée par la directrice générale d’alors, Mme Siby Ginette Bellegarde en 2000, cette formation payante a connu ses lettres de noblesse avec elle, puis ses successeurs. Sa gestion est confiée à l’USSGB à partir de 2014, selon une décision fixant son organisation et son fonctionnement. Elle s’est étendue à l’intérieur du pays (Kayes, Koulikoro, Sikasso, San et Mopti).
En 2016, du fait que cette formation a été dupliquée au niveau d’autres démembrements de l’USSGB, une nouvelle décision rectorale est tombée pour encadrer toutes les formations payantes. Elle consacre dans son article 13 une clé de répartition des fonds générés par ces formations entre le rectorat de l’USSGB et les structures formatrices.
La fermeture des cours délocalisés
Ce segment, appelé cours à distance, aurait connu un véritable essor. L’effectif cumulé des apprenants était très important. Mais le financement des différentes missions des enseignants et les honoraires des heures effectuées n’étant plus assurés par le rectorat, ces cours sont arrêtés. Or tous les auditeurs sont à jour par rapport au paiement des frais de la formation. La raison invoquée par le rectorat est la demande de formalisation de ce segment.
Le non-paiement des enseignements
Le document officiel qui régit cette formation est la Décision 2016- 0312/USSGB/R-SG fixant les principes d’organisation et de fonctionnement des structures payantes. Alors, question : puisqu’elle définit en son article 13 une clé de répartition des fonds, pourquoi les enseignants ne sont-ils pas payés ?
Selon nos investigations, les frais de formations des auditeurs sont recouvrés par l’unité des formations payantes de l’IUG. Ensuite ils sont versés dans un compte unifie du trésor (CUT). Ce compte est ouvert et géré par le rectorat. C’est sa gestion jugée opaque qui expliquerait donc ce non-paiement des enseignants. Cette situation dure est décriée depuis 2020.
Excédés, les enseignants de l’IUG auraient demandé un audit de la gestion du rectorat. Un premier rapport provisoire a fait ressortir un montant de près de 500 millions de francs Cfa non retro cédés à l’IUG par le rectorat en violation de l’article 13, sur une période comprise entre 2019-2022.
Enfin, le rapport définitif, corrigé par le rectorat lui-même, reconnaitrait le non reversement du montant de 200 millions de FCFA. Le manque de trésorerie tirerait son origine de cette situation.
Le refus de signer les décisions de paiement par le rectorat
Une fois que les enseignants ont fini d’exécuter leur module au niveau de ces formations payantes, les honoraires sont payés par le rectorat sur la base d’une décision d’heures effectuées fournie par l’unité de formation payante. Il se trouve que des décisions de 2020 ne sont toujours pas signées par le rectorat au motif qu’il n’y ‘a pas de la liquidité. L’I.U.G exige la signature en guise de preuve et de reconnaissance. Cette rigidité fait qu’aujourd’hui l’I.U.G, tout en travaillant, observe certaines restrictions dans l’accomplissement de ses tâches administratives :
– non-inscription des nouveaux bacheliers
– non évaluation des étudiants
– suspension des soutenances
– spoliation des fonds des formations payantes par le rectorat.
Un rapport final des Services du Contrôle d’Etat énumère ces aspects. Ce rapport indique que le rectorat de l’USSGB reconnait lui-même un montant de 200 millions à rétrocéder à l’I.U.G.
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