Bombardements au Sri Lanka: le nombre de morts s’élève à 290
Au moins 290 personnes ont été tuées lors des sept attentats-suicides perpétrés le dimanche de Pâques contre des églises et des hôtels de luxe. 24 suspects ont été arrêtés. Le couvre-feu national a été levé pour la journée et les autorités ont bloqué la plupart des médias sociaux.
Environ 500 personnes ont été blessées lors des attaques les plus meurtrières au Sri Lanka depuis la fin de la guerre civile, il y a dix ans. Personne n’a revendiqué les attentats, mais la police a annoncé qu’elle examinerait des informations selon lesquelles les services de renseignements du pays n’auraient pas averti d’éventuels attentats-suicides avant les violences. Deux ministres ont déjà fait allusion à des défaillances du renseignement.
Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a déclaré qu’il n’avait pas été informé de menaces potentielles pour le pays.
Le ministre du Cabinet, Mano Ganesan, chef de l’Alliance progressiste tamoule, a tweeté: «Une semaine auparavant, les officiers de la Division de la sécurité ministérielle avaient été avertis par leur division de deux présumés kamikazes à Colombo visant des politiciens. »
Le ministre des Sports, Harin Fernando, a également tweeté sur le fait que les « agents du renseignement » étaient « au courant de cet incident » et du « retard dans l’action ». Tout en ajoutant que « des mesures sérieuses doivent être prises pour expliquer pourquoi cet avertissement a été ignoré ».
Les médias sociaux fermés
Les autorités sri-lankaises ont bloqué plusieurs réseaux de médias sociaux, notamment Facebook, Whatsapp et Instagram, après avoir déclaré avoir besoin de freiner la propagation de fausses informations et d’apaiser les tensions dans le pays d’environ 21 millions d’habitants.
Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a déclaré craindre que le massacre ne provoque l’instabilité à Sri Lanka et s’est engagé à « confier tous les pouvoirs nécessaires aux forces de la défense » afin d’engager des poursuites contre les responsables.
L’observatoire NetBlocks a déclaré avoir détecté une panne intentionnelle des plates-formes populaires ainsi que de YouTube, Snapchat et Viber. Twitter semblait ne pas être affecté.
Le gouvernement sri-lankais a déclaré que la fermeture allait durer jusqu’à la fin de l’enquête sur les attentats à la bombe qui ont secoué les églises, les hôtels de luxe et d’autres sites.
Le Sri Lanka est une nation insulaire à majorité bouddhiste qui comprend de grandes minorités hindoues, musulmanes et chrétiennes et une longue histoire de conflits ethniques et sectaires.
Selon la police, dimanche soir, une mosquée et divers magasins ont été attaqués par des cocktails Molotov dans l’ouest du Sri Lanka.
Des affrontements ont également eu lieu ces dernières années entre la communauté bouddhiste cinghalaise et les musulmans minoritaires. En mars dernier, le gouvernement a imposé un état d’urgence de 12 jours pour réprimer les émeutes anti-musulmanes.
Les groupes chrétiens se sont également plaints du harcèlement accru des groupes bouddhistes extrémistes.
Source: rfi