Bilan politique de 60 ans d’indépendance de la republique du MALI
22 SEPTEMBRE 1960 – 22 SEPTEMBRE 2020 5 Présidents, 4 Coups d’Etat, 04 Rébellions Touareg, 30 ans de démocratie ; pour quels résultats ?
Faire le bilan de 60 ans d’indépendance de la République du Mali n’est pas chose aisée, surtout lorsque l’auteur est né trois ans avant cette indépendance. Cela voudrait dire que le régime du premier président Modibo KEITA n’est pas assez connu de lui ; cependant la documentation aidant, je peux écrire quelque chose/ C’est un exercice fort intéressant pour moi-même. Cet exercice me recommande de parler du bilan politique de chacun des cinq présidents qui ont gouverné le Mali indépendant.
Période de 1960 à 1968
La volonté ferme de deux présidents a abouti à l’obtention de l’indépendance de la Fédération du Mali le 04 avril 1960. Malheureusement elle n’a duré que 4 mois par la faute du pays colonisateur, hostile à toute idée de regroupement pouvant sortir les états indépendants de la domination française.
A la suite de l’éclatement de la Fédération du Mali, alors les dirigeants (soudanais) maliens au Sénégal ont été accueillis à Bamako, après leur brève séquestration par les dirigeants sénégalais à Dakar. Une fois arrivée, Modibo et sa suite ont proclamé les jours suivants l’indépendance du Mali le 22 septembre 1960 avec toutes les conséquences de droit à savoir un nouveau drapeau, un nouvel hymne, une nouvelle armée, une nouvelle assemblée etc…
L’option socialiste a été adoptée par le peuple malien, l’accord annulé et le départ des soldats sur le territoire malien exigé.
Pendant huit ans, le président Modibo a mis en place une armée forte, équipée, disciplinée. Plusieurs unités industrielles ont été créées afin de procurer aux populations leurs besoins élémentaires.
Sur le plan politique, le parti unique n’a produit qu’un bonheur relatif. Il a créé un mécontentement généralisé à cause de la monopolisation du commerce par l’Etat, le rôle de la police politique a été confié à la milice populaire, plus considérée que l’armée elle-même. Elle a totalement réduit les libertés et droits fondamentaux tout en voulant faire le bonheur du peuple sans le peuple. Malgré cela, le Mali avait une audience internationale sous le Président Modibo KEITA qui a reçu plusieurs présidents d’Afrique, d’Asie, e Chine etc… sur le sol malien.
La confiscation des libertés fondamentales du peuple aboutit toujours à un changement brusque de régime, c’est ce qui est arrivé à Modibo KEITA, bien qu’il soit un vrai patriote convaincu c’est dans ce climat de mécontentement qu’est intervenu le coup d’état du 19 novembre 1968, soit huit ans après avoir pris la tête de l’Etat malien. C’est une junte de 14 militaires dirigée par le Lieutenant Moussa TRAORE. Modibo est mort en détention en 1977 après avoir passé 8 ans en prison de 1968 à 1977.
Sous son régime, il a mené une guerre contre les rebelles de Kidal. C qui a pacifié les régions du nord du Mali. Cependant, il faut saluer le patriotisme des dirigeants de la 1ère république, car ils ont mis le Mali sur les rails du patriotisme en s’oubliant eux-mêmes.
Période de 1968 à 1991
La junte à savoir le CMLN qui a pris le pouvoir le 19 novembre 1968 avait projeté de rétablir les libertés économiques et les droits fondamentaux des personnes. Elle s’est donnée une période de 10 ans, de 1968 à 1977 pour amener le pays à un régime constitutionnel normal avant de créer un parti unique à savoir l’Union Démocratique du Peuple Malien UDPM dans lequel le parti prime sur l’administration. Ce parti unique a vu le jour en 1978 après que plusieurs tentatives de coup d’état aient échouées à partir de 1969.
Le régime de l’UDPM a en 1978 fondé la deuxième république. Avec l’avènement de la démocratie souhaitée par la France dans ses anciennes colonies, elle a lié l’aide publique à cet avènement.
Pour les responsables français, ce nouveau vent devrait souffler maintenant et tout de suite sur l’ensemble de ses anciennes colonies.
Le secrétaire général de l’UDPM, président de la république n’a pas voulu ouvrir le pays au multipartisme intégral selon le rythme dicté par François MITTERAND président de la république de la France ; alors qu’au même moment les populations maliennes ne voulaient plus attendre pour accéder au pluralisme politique. Egalement, il était en même temps confronté à une autre rébellion au nord. Ce refus du président Moussa TRAORE d’accéder à la volonté du peuple malien et la guerre contre les rebellions touareg abouti à une révolution populaire ayant entraîné sa chute un 26 mars 1991.
Pendant son règne, il a réalisé plusieurs infrastructures et su maintenir l’intégrité du territoire malien, l’armée a été bien équipée avec des militaires bien formés.
Après une transition de 16 mois, le colonel ATT a pris les rênes du pays accompagné par un Comité (le Comité de Transition pour le Salut du Peuple – CTSP),tout en instaurant une transition chargée de mettre en place les organes de transition. Ces organes ont élaboré une nouvelle constitution qui a été soumise au référendum populaire.
Ce référendum, une fois validé par le peuple a amené le Mali à la troisième république et à la démocratie plurielle. Le tout nouveau président de la troisième république a été Alpha Oumar KONARE, Ministre de la jeunesse du Général Moussa TRAORE entre 1976 -1978 sous l’UDPM. La corruption était moindre, les cadres avaient peur à cause du code élaboré y relatif et il y avait encore dans le comportement une certaine conscience, malgré que les salaires mensuels pour les fonctionnaires ne venaient que presque trimestriellement.
Période de 1992 – 2002
La démocratie voulue par le peuple malien venait de prendre forme.à la suite de journées folles ensanglantées avec la prestation de serment du premier président démocratiquement élu.
L’espoir était là déjà pour le peuple malgré que tout était à refaire dans un contexte où tout devenait urgent à savoir l’école et ses infrastructures, l’apprentissage politique dans un contexte de pluralisme, la résolution des difficultés sociales, l’impatience des travailleurs de l’Etat pour améliorer leurs conditions. Avec ce début de la démocratie, même les aveugles voulaient voir clair. C’est pourquoi, les débuts ont été très agités sur le plan social, scolaire et celui des partants volontaires à la retraite suite à l’ajustement du programme d’ajustement structurel qui ne concernait pas le Mali uniquement. Une bonne partie des pays africains a été concernée. Cependant, il faut reconnaître que la démocratie malienne a eu assez de sympathie de la part des pays développés, des partenaires au développement. Toute chose qui a permis aux différents gouvernements de bénéficier de l’accompagnement de ces partenaires.
Cet accompagnement a permis de baisser le climat de tension sur le plan politique et social. Cependant le budget destiné à l’équipement de l’armée a diminué d’année en année pendant ces deux mandats, en donnant la priorité à un certain développement socio-économique. Il a oublié que c’est la sécurité qui garantit ce développement dont il espérait. Sans armée, pas de nation, pas de territoire, pas de justice. Avec la signature du pacte National de 1992, le président ALPHA avait pensé que la rébellion était terminée à jamais. C’est pourquoi, il fallait moins équiper l’armée.
Le régime s’est même permis de tenir plusieurs grandes réunions à Bamako, voire même la tenue de la coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 2002 à Bamako et dans les quelques régions du Mali, dotant ainsi ces régions d’infrastructure adéquates.
Alpha a été un autre grand bâtisseur du Mali démocratique. Seulement à la fin de ses deux mandats, il a voulu corriger certaines incongruités dans la constitution du 25 février 1992 ; Le peuple a refusé cette correction du fait qu’elle venait tard, si ce n’est la volonté de prolonger son bail avec le palais de Koulouba. Finalement il est parti en renonçant à son projet. Au moment de passer la main à son successeur le huit juin 2002, le peuple a compris qu’il a procédé à un renvoi de l’ascenseur à son mentor qui n’est autre que le président de la transition ATT. Ce n’est pas qu’Alpha n’avait pas trouvé de successeur dans le parti qui l’a amené au pouvoir, car les candidats valables ne finissaient pas dans les rangs. Seulement il a eu un deal avec le président de la transition ? Qu’après ses deux mandats, il fera revenir à la tête de l’Etat son mentor. Ce dernier venait sous le vocal de soldat de la démocratie. Les maliens n’avaient rien compris dans ce retour, du moment où ATT lui-même disait qu’il fallait être fou pour être président du Mali.
Ce retour a été expliqué par ses partisans par le fait que la classe politique était très divisée pour pouvoir gérer le pays. Cet argument ne tenait pas car la démocratie n’a jamais été un fleuve tranquille. C’est cette agitation qui fait vivre le concept de la démocratie. Son premier mandat à la tête de l’Etat a été une cogestion où tous les partis politiques ont été appelés à table. Des grands chantiers d’infrastructures ont vu le jour et le climat politique s’est apaisé donc le fleuve est devenu tranquille. Ce qui n’était pas bon pour la démocratie malienne. Cela signifiait que tous les partis politiques signifiants embouchaient dans la même trompette. ATT, pendant son deuxième mandat, a continué à affaiblir l’armée dans son système de commandement. En effet, les rebelles intégrés en 1993 et 2007 mutés au sud du pays sous Alpha Oumar KONARE ont tous été remutés dans les garnisons du nord au prétexte qu’il faille les rapprocher de leurs familles.
Arrivés dans les différentes garnisons du nord, ils refusaient d’obéir aux chefs hiérarchiques du sud, sans aucune conséquence pour eux. La chaîne de commandement étant rompu,les officiers venant du sud ont tous demandé à revenir vers le sud, laissant du coup,le commandement aux officier touareg du nord. Voici tout le mal qu’ATT n’a ps su gérer avec efficacité. Le laxisme a été le remède utilisé par ATT croyant venir à bout d’une rébellion répétitive. Même si ATT est parvenu en 2006 à solutionner la rébellion, du 23 mars 2006, sa politique de défense et de sécurisation du pays a fini par se retourner contre lui et son régime entre le 17 janvier et le 22 mars 2012.
C’est ainsi qu’il a perdu le pouvoir en 2012 laissant les 2/3 du territoire dans les mains des djihadistes, des terroristes et des rebelles Touaregs.
La solution d’ATT a fait que les régions du nord se sont encore rebellées avec le renfort de déserteurs touareg venus de la Libye et la rébellion touareg animée par le MUJAO. La suite est connue, les 2/3 du territoire ne sont plus sous le contrôle de l’Etat malien. La conséquence de l’humiliation de l’armée a été le coup d’Etat du 22 mars contre le président ATT, le soldat de la démocratie au motif que l’armée n’est ni équipée, ni formée en conséquence, y compris le flou artistique entretenu par ATT afin de pouvoir organiser une hypothétique élection le mois de mai.
ATT a oublié qu’une république c’est un territoire, un peuple, une seule justice, une force de coercition. Et que c’est l’armée qui garantittous ceux-ci. Finalement ATT et son régime ont failli malheureusement à cause du consensus d’intérêts particuliers, pratiqués par ATT et accepté par les partis politiques.
ATT a continué sur le même schéma que le président ALPHA, de tant la portion congrue du budget d’Etat à l’armée.Les recrutements dans les corps, la formation des troupes et la gestion du personnel de commandement n’ont jamais respecté les règles et principes.
ATT a nommé une trentaine de généraux alors qu’ALPHA eu a nommé huit en 10 ans. Nous avons constaté que plus le nombre de généraux augmentaient plus l’armée devenait faible et manquait d’équipement.
Période d’exception de 2012 – 2013
ATT chassé du pouvoir par des officiers subalternes, s’est réfugié à Dakar avec la bénédiction du président Macky SALL.
Pendant 2 semaines, le pays a été gouverné par une junte militaire qui a eu comme objectif fondamental la reprise des régions du nord. Elle n’aura pas ce temps car la CEDEAO et l’Union Africaine ont tout de suite mis en application l’interdiction d’accéder au pouvoir par le principal relatif à un coup d’état comme solution imposée. Le président de cette transition a été le Président de l’Assemblée Nationale en la personne du professeur Dioncounda TRAORE pour une période de 18 mois. Ce dernier a fait appel à la France au moment où les djihadistes étaient à la porte de Konnaafin d’éviter que le Mali ne tombe sous le régime des djihadistes. La France a accepté d’aider le gouvernement à recouvrer son territoire, mais à la fin de l’intervention, la France a changé d’objectif en traitant les Touaregs d’amis de la France. A la grande surprise des maliens, la France après avoir neutralisé les terroristes et les djihadistes est allée récupérer le MNLA pour l’installer à Kidal en interdisant à l’armée malienne d’y mettre pied sous peine de se voir bombarder. Malheureusement le président de la transition et le peuple n’ont aucunement réagi par rapport à cette situation de fait voulue depuis de longues années par les régimes successifs français.
Cette attitude de Dioncounda est une complicité tacite de la France contre la république du Mali. Elle a consisté à chasser les djihadistes du nord pour venir installer le MNLA et autres groupes islamo-politiques.
Comme solution, des négociateurs ont été engagées à Ouagadougou afin de permettre la tenue des élections sur l’ensemble du territoire. Les négociations devraient se tenir 60 jours après l’installation du nouveau président. C’est à lasuite des élections de juillet et août 2013 qu’IBK est venu au pouvoir avec un score de 77% avec l’appui de la junte, de la population musulmane et surtout de la France. En effet, IBK est allé promettre à la France l’autonomie totale de Kidal. C’est la raison qui a fait que le régime de Macron à travers son ministre des Affaires étrangères l’a soutenu jusqu’à le féliciter avant que la Cour Constitutionnelle du Mali ne se prononce sur les résultats des élections.
Période 2013-2020
IBK est venu dans ces conditions c’est-à-dire un pays amputé de son nord, devrait avoir pour mission la réunification du pays sans contredire la constitution du 25 février 1992, mettre l’armée sur ses jambes et ses ailes, instaurer l’autorité de l’Etat, défendre le bonheur et l’honneur des maliens etc… En fait il avait des slogans qui ont capté l’esprit et la motivation du peuple, de la junte.
En réalité à part ces slogans creux IBK n’avait aucun programme concret aussi bien pendant son premier mandat que son deuxième mandat ses réalisations ont été très maigres et le peuple à force d’être déçu s’est demandé si c’était le même homme plébiscité par tout un pays. Le peuple a eu l’impression qu’il était là pour s’enrichir lui et son clan familial tellement la portée des scandales financier dans les quels, lui-même est impliqué en premier lieu. Pendant 7 ans, la gestion du pays s’est limitée à cette corruption endémique.
C’est vrai que le nord avait été abandonné par l’armée malienne suite à la crise dans cette zone, mais les administrateurs y étaient qu’à même.
Par sa mauvaise appréhension de la situation sécuritaire au nord du Mali, l’armée malienne envoyée en contre-attaque contre les troupes rebelles à Kidal s’est soldée par une défaite sanglante entraînant du coup l’interdiction de Kidal à l’armée malienne.
La solution trouvée par IBK a été de signer un accord dit d’Alger pour la paix et la réconciliation en Mai 2015 sans consulter ni le peuple par référendum, ni la représentation nationale.
En réalité face au dilemme de la double nationalité à savoir celle malienne et celle française le Président IBK a accepté de trahir le Mali et de défendre les intérêts de la France : c’est sous son magistère que le pronostic vital sera prononcé si j’aimais l’Accord d’Alger de 2015 n’est pas rélu.
Cet accord en l’Etat créera à l’application deux républiques.Ce manque de fermeté d’IBK est certainement la cause de la partition presque consommée du Mali en deux entités : la Nouvelle République du Mali avec une population de 14 Millions d’habitants, couvrant six régions à savoir Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako pour une superficie de 500 000 Km2, la République d’AZAWAD avec une population de 1 500 000 habitants couvrant six régions à savoir Douentza, GAO, Ménaka, Tombouctou, Kidal et Taoudéni pour une superficie de 750 000 km2. Elle compte deux régions Touaregs (Ménaka et Kidal) deux régions arabes (Taoudéni et Tombouctou) une région sonrhaï (Gao) et une région Peulh (Douentza). Cette partition programmée et presque consommée par l’accord d’Alger de 2015 et son Arrangement Sécuritaire, me rappelle la fin de l’Empire Romain d’Occident suite à l’abdication de l’empereur Romulus Augustule le 4 septembre 476.
En ce qui concerne le Mali, voici ce que l’Histoire contemporaine retiendra désormais, que c’est sous le règne du Président Ibrahima Boubacar KEITA, cinquième Président de la République du Mali et troisième Président depuis l’avènement de la démocratie que le Mali s’est scindé en deux Républiques suite à une rébellion Touareg datée de 2012.
Malheureusement le 60eme anniversaire de l’indépendance du Mali coïncide avec un autre coup d’Etat réparateur contre le président IBK, celui-là même qui voulait passer la main à son premier fils contre la volonté du peuple. A vouloir trop forcer cette option, un coup d’Etat lui a balayé le 18 Août 2020, après plusieurs mois de manifestations organisées par le Mouvement du 5 juin 2020 M5-RFP.
Un groupe de jeunes militaires dénommésConseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) a mis fin à son régime après 7 ans de gestion catastrophique dans tous les domaines.Le Nouveau homme fort est le colonel Assimi GOÏTA. En soixante ans d’indépendance le Mali a connu 5 présidents légitimes, quatre coups d’état, quatre présidents intérimaires, quatre rébellions. Peut-on affirmer que notre démocratie n’a pas marché ! Un nouveau malien doit être inventé, une nouvelle société civile doit être inventée également. Le patriotisme a manqué à nos dirigeants et au peuple de l’ère démocratique. Tous été affecté à des Fonctions civiles, pour éviter toute tentative de coup d’Etat.
Il était évidant que l’application de l’accord va continuer à poser problème malgré la pression de la Mauritanie et de l’Algérie qui se trouvent dans un jeu contre le Mali. La preuve c’est que certains journaux du lundi 28 septembre 2020 signale que l’Algérie vient d’annexer une partie de notre territoire. Cette occupation a pour but de faire plier le Mali dès à présent afin de voir appliquer l’accord d’Alger. A part le régime d’IBK aucun autre pays de la sous-région n’acceptera un tel accord. C’est parce que IBK défendait la France. Du fait qu’il a la nationalité française, qu’il se permet de vendre le Mali ainsi.
Son règne a été celui de la corruption à ciel ouvert et du népotisme total. Comment pouvez-vous comprendre qu’avant sa chute, c’est sa femme, son enfant Karim qui signaient les documents en lieu et place d’IBK ? Sa gouvernance a été l’une des proies en Afrique, cela se comprend, car il est venu par la fraude en 2013, et il s’est maintenu par la fraude électorale en 2018. Le régime d’IBK a brillé par son incompétence et par manque de patriotisme.
Conclusion : Pour finir notre démocratie a été un échec, ni les dirigeants de l’ère démocratique, ni les peuples demandeurs de démocratie, ni les partis politiques n’ont joué réellement leurs rôles afin de conforter les principes démocratiques. Le peuple a été persuadé que la démocratie va avec la corruption, tellement elle a été finalement la première industrie du Mali.
Parmi les cinq présidents élus de 1960 à 2018, IBK a sûrement été le moins patriote sur toute ligne malheureusement. En conclusion que faut-il retenir de notre souveraineté de 60 ans ?
Modibo a été bon, il a su défendre l’intégrité territoriale du Mali à laquelle il était très attaché. Cela a été une chose importante pour confirmer l’état malien. Il a créé les conditions pour implanter une quarantaine d’unités industrielles ; même si après le régime socialiste n’était pas du goût du peuple en majorité. Sous le régime de Modibo KEITA, les gens avaient honte de voler, cela est très important. Il peut se contenter avec la note 12/20.
Quant à Moussa TRAORE, également il a su garder l’intégrité territoriale pendant son règne en ouvrant un peu la fenêtre sur la liberté individuelle et collective sans oublier le fusil à côté. Il a combattu un régime de parti unique pour revenir encore à un régime de parti unique ; quelle contradiction ? Il a réalisé quelques infrastructures importantes qui ont contribué au développement du pays. Cela est une réalité, mais la conscience morale n’était plus une exigence dans la gouvernance, même si les gens avaient peur d’aller à la prévarication et à la conclusion sous son règne.
On peut lui attribuer une note de 13/20 Alpha Oumar KONARE a été le premier président de l’aire démocratique à partir de 1992. Il a réalisé beaucoup d’infrastructures scolaires, routières, sportives. Son rayonnement en Afrique était certain. Mais il n’a pas pu mettre fin aux antagonismes entre les partis politiques, bien que l’espace politiques avaient été libéré. C’est sous son régime qu’il y a eu 21 milliardaires au Mali « appelés les milliardaires de la démocratie ».
On peut lui attribuer la note 14/20. Ensuite vient ATT, qui est parvenu à mettre tous les partis politiques autour de la même table. En faisant cela, il a appelé tous les partis à la soupe donc plus de discorde dans ce cas.
Nous avons surnommé ce type de gestion, la gestion collégiale ou de consensus. Elle a permis d’apaiser la tension politique et sociale ; mais elle a détruit en même temps la démocratie qui évoluait sans contrepouvoir.
Cette expérience a fait queles 2/3 du territoire nous a échappé faute de critique, de soulèvements pour dénoncer les tares de sa gestion.
ATT n’a pas su garder intact, l’intégrité territoriale du territoire du fait qu’il a eu à faire une rébellion qu’il a vu venir, mais sans prendre de dispositions pour ce faire. Un coup d’état lui a fait partir à deux mois de la fin de son mandat. On peut lui attribuer la note 7/20. La corruption, bien que démasqué dans la gestion de l’Etat, n’a pas été réprimée à hauteur de souhait.
IBK venu dans ces conditions pour rétablir l’honneur et le bonheur des maliens, n’a pas su évaluer la lourdeur de la tâche qui lui incombait. Le népotisme, l’enrichissement illicite, le laxisme, le manque de patriotisme ont été ses tares. En lieu et place, c’est sa famille qui a pris en main ses prérogatives, comme si ce sont les membres de sa famille qui avaient été élus par le peuple.
Même l’armée malienne n’a pas échappé à cette malversation orchestrée par IBK lui-même. C’est sous son régime qu’aucun malien ne peut plus aller à Kidal y compris lui-même, les premiers ministres sans payer le ticket d’entrée. A cause de la mal gouvernance, le Mali se retrouve dans sa 3ème transition. On lui attribue la note de 9/20. Désormais, toutes ces leçons doivent nous permettre de nous ressaisir et de ne penser que le Mali.
Badou S KOBA