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Bassan Diallo Sow, présidente du parlement national des enfants sur le massacre de Sabounakou : “Je suis touchée très profondément, j’ai le cœur brisé au regard de ces massacres…”

Les massacres du Centre et plus particulièrement les deux, plus meurtriers (Ogossagou et Sabounakou), n’ont pas épargné les enfants. C’est dans une atmosphère froide, calme et de deuil que la présidente du Parlement national des Enfants du Mali, Bassan Badiallo Sow, a accordé une interview à notre rédaction pour lancer son cri de cœur à l’endroit de l’Etat du Mali et ses partenaires internationaux pour plus de sécurisations des tous les Maliens en général et des enfants en particulier.

Mali Tribune : La crise au Centre dont l’une des attaques les plus meurtrières s’est passée le lundi dernier dans le village Sabounakou, les enfants n’ont pas été épargnés. Qu’est ce que cela te fait, en tant que présidente du Parlement national des Enfants du Mali ?
B. D. S : Merci d’abord pour cette question. Cela me plait réellement. C’est pour moi un moyen de m’exprimer face à ces problèmes. Avant que cela ne me touche en tant que présidente du Parlement des Enfants, cela me touche d’abord en tant que personne humaine. A voir que la vie humaine n’est plus respectée, à voir que les problèmes qui surgissent de cette manière ont un très grand impact sur la société. Déjà que cela amène un conflit entre des groupes ethniques. Pour moi, ce sont des individus mal intentionnés qui essayent d’instaurer une division entre les Maliens.

En tant que présidente du Parlement des Enfants, cela me touche encore plus profondément parce que cela me pousse à avoir un regard sur la situation des enfants lors de ces crises. Les bilans ont démontré réellement, qu’il y’ a beaucoup plus d’enfants qui sont touchés par ces massacres, ces crises surtout celui de Sabounakou. Les enfants sont réellement touchés par cela. Pourquoi ? Parce que les enfants n’ont pas cette capacité et cet esprit d’autodéfense et d’autoprotection. Cela les expose à des choses face auxquelles, ils n’arrivent pas à se défendre eux-mêmes. Ces massacres affectent les enfants physiquement et psychologiquement.
Et il est à savoir que tous les conflits qui touchent ce pays d’une manière ou d’une autre, touchent et affectent les enfants directement ou à travers leurs parents. Je suis touchée très profondément, j’ai le cœur brisé au regard de ces massacres. Les enfants qui sont sensés être l’avenir de ce pays, se voient massacrer de cette manière. Des enfants au plus bas âge, qui n’ont rien fait, qui n’ont rien demandé et qui n’ont rien vu de la vie. Qu’ont-ils fait pour mériter ce sort ?

Mali Tribune : Quel est ton cri de cœur à l’endroit de l’Etat du Mali ?
B. D. S. : Mon cri de cœur à l’endroit de notre gouvernement c’est que des mesures régaliennes soient prises, des mesures de sécurité soient prises et appliquées. Je ne dirais pas que le Mali sombre dans une insécurité totale parce que nos Forces de l’ordre font vraiment tout pour nous protéger mais, elles doivent aller au plus profond des villages, instaurer une sécurité, même pour les zones les plus reculées. Parce que peu importe où tu te trouves dans ce pays, tu as droit à la protection et surtout, un enfant a le droit d’être protégé. Un enfant a le droit à la protection, être protégé par les parents, par la société et par le gouvernement ; c’est l’un de nos droits. Il faut instaurer de grandes mesures de sécurité partout dans le pays, que ce soit au Nord, au Centre, dans les parties les plus reculées. Cela est très important.

Mali Tribune : Quel est ton message à l’endroit des organisations internationales partenaires du Mali ?
B. D. S. : Mon message à leur endroit c’est qu’elles viennent en appui au gouvernement à instaurer des mesures de sécurité. Encore et encore, pourquoi, je m’accentue sur ces mesures de sécurité, il est important de voir des Forces de l’ordre partout dans le pays. Il est important que tous les Maliens se sentent protégés. Et il est important que des sensibilisations soient faites. Je sais que cela prend du temps, c’est un processus lent, mais c’est cela qui pourrait nous prévenir de ces actes. Je sais que beaucoup est fait mais je compte réellement sur l’Etat et sur les organisations qui ont pour fonction de venir en appui à l’Etat pour diminuer ces problèmes.

Mali Tribune : Peut-on encore espérer un ‘’Ciel bleu’’ pour les enfants du Mali, ceux du Nord et du Centre en particulier ?
B. D. S. : Je ne suis pas du tout pessimiste. Je dirai qu’on peut espérer un ‘’Ciel bleu’’ pour les enfants du Centre, du Nord partout au Mali, en Afrique et dans le monde entier. Cela se fait en cultivant un climat de paix, les bonnes manières, l’amour de notre prochain et de notre patrie. Quand on aime sa patrie on ne fera jamais du mal à quiconque se trouvant sur cette terre. Donc j’espère et je vous invite tous à espérer un monde meilleur pour les enfants. Car plus on veut plus on peut ! Qui veut, peut ! Cela est dit partout. Avec beaucoup de courage, beaucoup de sensibilisation, beaucoup de plaidoyer et beaucoup de combats, les enfants auront un ‘’Ciel bleu’’. Inch’Allah ! On l’espère. Merci.

Interview réalisée par
Koureichy Cissé

Source: Mali Tribune

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