Banditisme à Bamako : Un homme abattu à la gare de Sogoniko
Âgé de 33ans, Belco Sangaré est un chef de famille et père d’un enfant à bas âge. Dans la nuit du jeudi au vendredi, comme d’habitude, cet homme quitte son domicile tôt le matin pour se rendre à son lieu de travail qui est situé à la gare de Sogoniko, en commune VI, où il est vendeur de Café. Sur le chemin, juste au niveau de l’Hotel Cocotier à Sogoniko son destin a été scellé par la rencontre des bandits qui étaient aux nombres d’au moins trois. Ceux-ci étaient en pleine action de brigandage quand Belco les a vus. Par instinct, il a voulu intervenir pour interrompre leur opération. Et c’est l’imprudence qu’il ne devrait pas, car cela lui a coûté la vie.
Mais selon son frère, Fousseyni Sangaré, le geste de son frangin s’explique du fait qu’il a été attaqué auparavant. Les agresseurs ont apporté avec eux, son téléphone portable, et la somme de 20.000 F CFA. Cela s’est produit il y a seulement un mois. Les témoins habitant aux environs du lieu de la scène disent qu’au moment où Belco s’est approché, il a reconnu un des brigands et c’est cette raison qui les a poussés à le tuer. Ils ont tiré deux balles qui ont touché sa cuisse. Blessé, il a essayé dans son effroi de rentrer chez lui. Mais le mal était déjà fait, il a perdu beaucoup de sang. Et sur le chemin de retour, à 100 m du lieu de l’attaque, il tomba et succomba à ses blessures.
Le banditisme est devenu l’un des pires fléaux que connaisse le Mali, un phénomène redouté par les populations maliennes. Il apparaît aujourd’hui comme une métastase qui s’est propagée depuis le Nord, passant par le centre pour se planter au Sud. Les jeunes maliens préfèrent aujourd’hui prendre les armes pour braquer les paisibles citoyens. Un constat déplorable.
La nuit de 7 au 8 avril, un autre commerçant, un boutiquier de Kati a été attaqué et assassiné par trois jeunes. C’était presque le même scénario qui est arrivé à Belco. Le gars a reconnu un de ses agresseurs ce qui lui a coûté la vie. Ils ont ensuite emporté sa moto et son coffre-fort.
Également, dans la région de Kayes, la même semaine, sept véhicules quittant Bamako pour Kita ont été attaqués. Ils ont tous été dépouillés de leurs biens. Argent, or, téléphones, moto.
Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, on voit une dame âgée en pleurs. Elle dit avoir tout perdu. Un passager parle de sa moto Djakarta apportée, un autre de 4.000.000 CFA. En tout, comme argent, selon les passagers, les bandits ont apporté un butin de 12.000.000. CFA.
Il est temps que les autorités s’occupent de cette situation lamentable.
Mohamed Yarra : LE COMBAT