Au départ, Bamako était un gros marché. Ce marché s’étendait de la place de l’Assemblée nationale du Mali jusqu’au marché de Ouolofobougou. C’est pourquoi on a beau chasser les marchands ambulants, ils reviennent toujours.
Pour qu’il y ait de grands regroupements dans le marché, on a fait des bénédictions et des sacrifices. Et depuis ce jour-là, les gens remplissent Railda, les boulevards et autres rues adjacentes. C’est à partir des années 1950 que les villes modernes ont montré un essor sans commune mesure avec l’augmentation démographique du continent, déjà considérable de 110 à 620 millions d’habitants entre 1900 et 1995 d’après le Club du Sahel.
Les chiffres concernant les populations urbaines ne sont que des évaluations, mais en 1993, on estimait qu’en l’an 2000 une centaine d’agglomérations dépasseraient le demi-million d’habitants, formant plusieurs mégapoles.
Ancien village malinké et bambara de la grande plaine alluviale du fleuve Niger au pied de l’escarpement du plateau Manding, centre d’un marché traditionnel, Bamako devient en 1883 la base de pénétration française dans le bassin du Niger. Elle est située au bord du fleuve Djoliba.
Les Français y édifièrent un fortin en 1883, capitale du Haut-Sénégal-Niger en 1899. Ils firent de Bamako le terminus de la voie ferrée Dakar-Niger en 1904 avant de l’ériger en capitale du Haut-Sénégal- Niger en 1908. Bamako devint ensuite la capitale du Soudan français en 1920, puis celle du pays une fois devenu indépendant sous le nom de Mali.
Depuis que Bamako a été promue capitale d’État en 1960, les différentes fonctions politiques, administratives, commerciales industrielles et culturelles n’ont fait que se développer, et la ville n’a cessé de croître: 4 227 569 habitants, répartis entre soixante-douze (72) quartiers (spontanés plus quartiers lotis).
Cependant, des défis doivent être relevés comme la démographie galopante avec son corollaire de manque de logements décents et la naissance de quartiers spontanés. La pauvreté est rampante. La plus grande menace qui pèse sur la ville est la prolifération de mosquées appelées par le nom de son constructeur.
Le chemin de fer Dakar-Niger
Ligne de chemin de fer joignant la capitale du Sénégal au port de Koulikoro, sur le Niger en passant par Bamako (1288 km). En décidant de construire la voie de chemin de fer Saint-Louis- Dakar, la France avait poussé le souverain du Cayor à la révolte. Celui-ci ayant été battu, son royaume devint un protectorat français, base arrière solide pour la conquête du Sénégal.
Brière de l’Isle confia au capitaine Gallieni la mission de reconnaître le tracé d’une voie ferrée reliant directement Dakar au Niger. Sa construction fut autant la cause que l’instrument de la conquête du futur Soudan français par Gallieni.
Au début du siècle, la liaison Dakar-Bamako utilisait la voie de chemin de fer vers Saint-Louis, puis le trafic empruntait le fleuve Sénégal (interrompu pendant la saison froide en raison des basses eaux) jusqu’à Kayes, au Mali, où un premier tronçon permettait de joindre Bamako et Koulikoro, une cinquantaine de kilomètres plus loin.
De grands projets (1878, 1929) proposaient de relier le Dakar-Niger à Niamey, avec liaison à Bobo-Dioulasso et au réseau algérien par Tombouctou, In Salah et El-Goléa. Les difficultés techniques et le terrible coût humain occasionné par la construction des voies existantes, et par celles qui étaient en cours, dissuadèrent la métropole de poursuivre ces rêves.
Inter De Bamako