Bakary Togola: Le self-made-man venu de Koumantou pour inspirer la jeunesse malienne
Bakary Togola est le prototype du gros travailleur. La jeune génération et les générations futures devraient s’inspirer de ce modèle de paysan unique en son genre qui donne à la terre toute sa valeur. S’il est considéré aujourd’hui comme l’un des agriculteurs les plus prospères du Mali et de la sous-région, c’est essentiellement grâce à son travail de la terre et non du fait de considérations subjectives comme les petits honneurs et avantages liés à la présidence de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam). Pour preuve, pour la campagne agricole en cours, Bakary Togola met en valeur environ 2500 ha de
C’est une lapalissade de dire que Bakary Togola est un homme épanoui. Le fait saute aux yeux. Il est le modèle de paysan dont rêve toute nation ambitieuse. Il l’exemple type du responsable administratif que souhaite un Etat pour être et rester fort. Au double plan privé et professionnel, il est reconnu comme étant un grand bosseur qui ne rechigne pas à la tâche. Ce qui fait de lui l’une des plus grandes fortunes du Mali et l’une des personnalités les plus influentes du pays et d’Afrique au sud du Sahara.
Pourtant, le sexagénaire (il aura 60 ans en 2020), natif de Niamala dans la Commune rurale de Koumantou, cercle de Bougouni, est parti de rien et son avenir semblait quasiment compromis. Et pour cause. En 1978, son père le sort du second cycle fondamental (7e année plus précisément) pour l’orienter et le fixer dans les champs de culture. Aussi bien lui que son géniteur, ignoraient que le fabuleux destin du jeune Bakary venait d’être tracé. Un destin qu’il a forgé au fil des ans à la force de l’amour de la terre.
Bakary Togola est parti du principe que “la terre ne trahit jamais” pour étendre toujours et encore ses superficies cultivables. De simples surfaces moyennes, les terres cultivables du Paysan n°1 du Mali ont atteint aujourd’hui des proportions de grand fermier.
Démonstration : dans l’émission “Itinéraire” de l’ORTM diffusée le dimanche 27 août 2006, un journaliste révélait dans son reportage que pour le compte de la campagne agricole 2006-2007, Bakary Togola avait à son actif 72 ha de maïs, 60 ha de riz, 25 ha de coton, 25 ha de mil, 4 ha de banane, entre autres.
Pour la campagne en cours, l’intéressé nous confirme que dans ses champs situés dans la zone de l’Office du Niger, à Niamala, Bougouni, Dialakoroba et Marako, il cultivera 1500 ha de riz, 250 ha de coton, 90 ha de maïs, 20 ha d’arachide, 20 ha de haricot, 10 ha de mil, 10 ha de sorgho et 22 ha de cultures fourragères, etc.
Comme on le voit aisément, l’évolution est fulgurante. Les raisons ? Ce sont l’attachement de Bakary au travail bien fait et à son amour pour la terre. A lui tout seul, il a le mérite d’avoir réussi le pari de l’autosuffisance alimentaire pour l’ensemble des familles de son village, Niamala, où il n’y a pas de chômeur sauf celui qui ne veut pas travailler.
En effet, grâce à son sens élevé de l’organisation et de la méthode, il est parvenu à inculquer chez tous les jeunes dans son village et environnants, le goût de l’effort et l’amour de la terre. C’est naturellement pour ces qualités qu’il va successivement diriger l’Association villageoise de Niamala et le Syndicat des cotonculteurs, avant de se voir propulser à la tête de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam) où il achève son deuxième mandat en 2020.
C’est pour dire donc que CE N’EST PAS L’APCAM QUI A FAIT BAKARY TOGOLA OU QUI JUSTIFIE SA FORTUNE MAIS SON PROPRE TRAVAIL (de la terre s’entend).
En revanche, son accession à la présidence de l’Apcam a permis de vendre davantage l’image du Mali avec l’organisation régulière du Salon international de l’agriculture (Siagri) et la participation régulière de notre pays à la Foire internationale agricole de Paris. Bref, son arrivée à la tête de cette organisation faîtière des associations et groupements paysans du Mali a boosté le développement agricole.
Pour couronner cette embellie, le président Ibrahim Boubacar Kéita a décidé d’allouer 15 % du budget national à l’agriculture.
Nous bouclons cet article par cet appel à la paix et à la réconciliation signé Bakary Togola et devenu très populaire : “An ka niogon bolo minè, ka niogon sén bila”.
La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali